Confessions d’un gang de filles – Joyce Carol Oates,
janvier 2013, Stock format numérique.
Dans les années cinquante,
dans une petite ville de l’Etat de New-York, cinq lycéennes, victimes de
la violence des hommes, s’associent et fondent un gang de filles, le
premier des Etats-Unis, destiné à les protéger et à leur donner la chaleur
d’un foyer que la plupart d’entre elles ne connaissent pas. Leurs
motivations sont complexes et parfois troubles : haine des hommes,
désir de vengeance, besoin d’une amitié si forte qu’elle puisse pallier une
famille défaillante, voire inexistante ? Jusqu’où iront-elles, ces jeunes
filles ivres de ce pouvoir tout nouveau pour elles ? Comment feront-elles
pour ne pas trahir les valeurs qui sont à l’origine de leur révolte ?
Peut-on enfreindre la loi et rester juste ? La fin justifie-t-elle les
moyens ? Récit d’apprentissage, passage de l’enfance à l’adolescence,
description minutieuse de la violence et de la sauvagerie de l’adolescence, le
roman de Joyce Carol Oates est sombre et lumineux à la fois.
Ce sont d’abord Maddy et Legs qui scellent le pacte, le soir où Margaret Ann Sadovsky, surnommée Legs frappe au carreau de la fenêtre de la chambre de son amie et demande à celle-ci de la cacher.
Car le premier mouvement est généreux, « créer une vraie communauté de sœurs de sang , avec des liens forgés dans la loyauté, la fidélité, la confiance, l’amour », et se protéger les unes, les autres. Voilà comment naît Foxfire et Legs en est le leader charismatique, forte et énergique , elle est le cœur de ce mouvement,
Maddy, quant à elle, est celle dotée du pouvoir des mots, échappant en partie à la violence : elle raconte la fulgurante ascension de ce mouvement et sa chute annoncée. Elle écrit pour expliquer ce qui s’est passé.
« Nous sommes animées d’une vraie solidarité féminine. Nous ne singeons pas ces garçons contre lesquels Legs nous a mises en garde » explique Maddy. Bien différente des bandes de garçon existantes, qui n’ont pour objectif que la criminalité, ce gang de filles est la seule réponse possible à la violence qui s’exerce contre les femmes, à une époque où ces jeunes filles ne possèdent pas le langage pour en parler, et où les mouvements féministes n’ont pas encore ’ampleur qu’ils connaîtront après.
J’aime beaucoup cette auteure et après le coup de cœur pour les « Chutes » que j’avais trouvé absolument sublime et étrange, « Confessions d’un gang de filles » est un livre qui m’a transportée dans l’univers de ces toutes jeunes adolescentes malmenées par la vie et déjà, malheureusement, par les hommes. Sortes de guerilleras intransigeantes, et sulfureuses, puissantes et vénéneuses, elles vivent sous la plume de Joyce Carol Oates avec autant de panache que de désespoir. J’ai été saisie par la force des personnages, par la puissance des évocations de cet écrivain qui ,dans son journal avoue parfois ne pas comprendre la violence qui les habite, elle qui se sent si sereine et si
calme.
J’ai du mal avec cet auteur, qui distille pour moi l’ennui trop souvent (ou alors c’est que je ne saisis pas?) pour en avoir le coeur net je viens d’en lire un autre titre. Toujours pas convaincue.
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C’est vraiment très mystérieux cette question esthétique des goûts en matière d’art. Tu parles d’ennui, je ne sais pas, j’ai l’impression que son écriture s’accorde bien avec ma partie un peu contemplative. J’adore la dame.
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Encore un des romans de Oates que j’ai envie de lire, tu en parles très bien et tu me donnes très envie de le découvrir !
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Il faut dire qu’elle en a beaucoup écrit, c’est rassurant, au fond, il y a toujours quelque chose d’elle à lire.
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Parmi la nombreuse production d’Oates, en voici un à noter !
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Oui, c’est toujours ce qui frappe chez elle.Son immense production et le problème qu’elle pose en terme de qualité. Peut-on écrire trop?
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J’ai n’ai lu qu’un livre de Joyce Carol Oates ; Fille blanche, fille noire. Son écriture m’avait également séduite, les personnages prennent vraiment chair sous sa plume, pareil pour ses descriptions qui sont d’un réalisme parfois effrayants.
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Oui, elle se veut vraiment un écrivain réaliste.
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J’ai regardé le film il y a quelques semaines.
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Je l’ai vu aussi. Qu’en as-tu pensé ?
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J’ai lu cette auteure …il y a très longtemps et en lisant, ton beau billet, me suis dit qu’il me fallait m’y remettre. Je trouvais son physique fascinant… et ses textes difficiles, un peu comme ceux de Virgina Woolf ! J’espère que mes nouvelles tentatives seront aussi positives que pour cette dernière !
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Je trouve la qualité de ses romans assez inégales et c’est sûrement normal quand on écrit autant qu’elle !!! J’ai néanmoins en tête quelques gros coups de coeur comme Blonde, La fille du Fossoyeur ou encore le magnifique Nous étions les Mulvaney … Je note celui-ci, il seble que ce soit une bonne cuvée !!!!
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Oui, elle a vraiment beaucoup publié. Dans son journal, je suis assez stupéfaite de la quantité de livres, nouvelles qu’elle publie en une année. N’est-ce pas trop? Elle semble écrire comme elle respire.
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Je la trouve moins difficile que Virginia Woolf mais ses personnages sont toujours assez sombres, tourmentés, et échouent toujours à trouver une véritable voie. C’est parfois presque naturaliste tellement le déterminisme social joue contre eux.
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Je n’ai pas lu le roman mais vu le film de Cantet, une excellente surprise -selon moi-.
J’aime infiniment cette auteure (mon dernier billet concerne d’ailleurs sur dernier roman, belle coïncidence ^^). J’ai prévu de lire « Petite soeur, mon amour » prochainement, et je vais picorer son journal.
« Elle semble écrire comme elle respire », dis-tu. Je ne peux qu’être d’accord ! C’est vraiment impressionnant !
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J’ai lu ton très bon article. J’ai vu le film moi aussi que j’ai beaucoup aimé d’ailleurs. je l’ai trouvé à la fois très différent et très fidèle à la fois. Un regard qui éclaire.
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Ah! Toi aussi tu as eu un coup de foudre pour Chutes! Quel roman envoûtant et comme tu le dis étrange, hors des sentiers battus, avec des personnages puissants et une dénonciation violente de la société qui détient l’argent et le pouvoir et se révèle sans scrupules.
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Oui, j’avais beaucoup aimé cet univers si étrange mais qui est pourtant d’un réalisme assez fort comme tu le dis.
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Quand je vois tous les J C Oates qui me restent à lire, je sais que j’ai encore de belles lectures devant moi !
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Moi aussi… Je suis contente qu’elle soit si prolifique car je l’aime beaucoup.
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Nouvellement débarquée sur la blogosphère, cela fait un petit moment que j’entends parler de Joyce Carol Oates. J’ai vraiment envie de découvrir cet auteur, mais je ne sais par quel titre commencer. Pourrais-tu me conseiller ?
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Sans conteste, celui que j’ai trouvé le plus beau jusqu’à maintenant est « Les chutes » : un mélange d’absurde, de merveilleux, et de réalisme.
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C’est une grande écrivaine (immense même). Je viens de lire Zarbie les Yeux Verts (fort) et je pense être tombée sous son charme. Nous étions les Mulvaney est une œuvre exceptionnelle. Je possède Blonde depuis au moins onze ans, je vais enfin l’ouvrir !
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je n’ai pas lu les deux que tu cites mais je suis sûre un jour de tout lire. J’en ai un autre en réserve.
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Bonjour Anis ! Je veux absolument le lire ce roman : j’adore Joyce Carol Oates (as-tu lu « Nous étions les Mulvaney » et « La Fille du fossoyeur » ?) et ton ressenti sur cette histoire de jeunes filles malmenées par la vie me confirme que je vais être touchée. 😉
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Je n’ai ps lu ceux-là mais « Nous étions les Mulvaney » reient assez souvent sous les doigts des blogueurs. Je le retiens donc.
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oups je viens de mettre un commentaire pour ce livre dans le livre d’avant !!! mille excuses
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Coucou,
j’ai jamais lu de livre de l’auteur, donc j’ai décidé de m’y mettre, j’ai choisi mon amour, petite sœur.
Bonne lecture
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Celui-là je ne l’ai pas lu mais nul doute qu’il tombera dans mon escarcelle un de ces jours.
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