Qui sont les raconteuses et pourquoi les appeler ainsi ? Les raconteuses écrivent des livres que souvent je n’arrive pas à classer : souvent des best-sellers, rarement des chef-d’œuvres, ces « page turner » séduisent un large public et font passer un formidable moment de lecture. Ils procurent une satisfaction qui tient à leur facture même : on y retrouve certains ingrédients des contes, un schéma narratif assez conventionnel, et une moralité exemplaire. Les personnages sont parfois assez caricaturaux, partagés entre l’ombre et la lumière, le bien et le mal, le vice et la vertu. Les héroïnes sont courageuses, patientes, belles et douces et parviennent, à force de ténacité, à faire leur place en ce monde.
Les raconteuses ont un talent éclatant pour raconter des histoires, capter l’attention du lecteur et lui faire oublier tous ses soucis. Elles offrent souvent de belles leçons d’humanité car leurs personnages se battent pour des idéaux élevés, sont du côté, toujours, de la veuve et de l’orphelin, et offrent de véritables plaidoyers pour l’acceptation de la différence. Le fond est toujours plus important que la forme et le style est sobre, voire assez neutre, dénué d’envolées stylistiques, et pauvre en métaphores.
Pour autant, les livres des raconteuses ont d’indéniables qualités malgré leurs limites : ils relient chaque être humain à une communauté qui l’englobe et le dépasse. Les raconteuses sont mondialistes et universalistes : les expériences qu’elles décrivent peuvent se passer n’importe où sur cette terre et n’importe quand. Elles font fi du temps et de l’espace. Attention, elle n’écrivent pas des romans sentimentaux, même si l’amour y tient une large place ! Leur prince n’est pas charmant, et s’il est rarement contrefait, ce sont ses qualités morales qui le distinguent de tous les autres.
Dans mes raconteuses, je mettrais Victoria Hislop dont je viens de terminer le livre, Anna Gavalda, Isabel Allende.
Et vous, qui rangeriez-vous sous cette catégorie ?
Par exemple Pilcher et ses bons gros romans sympas?
J’aimeJ’aime
je crois que c’est assez la définition : bon gros romans sympas. Ils ne révolutionnent pas la littérature mais ils nous reconnectent avec notre humanité.
J’aimeJ’aime
Quelle oolle, Anis ! Je ne sais pas répner à cette question… peut-être parce que je n’en lis pas ??
J’aimeJ’aime
Il n’est pas possible que tu n’en aies jamais lu. Il faudrait fouiller.
J’aimeJ’aime
Je lis et apprécie pas mal de romans dans lesquels l’histoire importe davantage que le style, mais pas avec le genre de personnages et d’intentions que tu décris. On m’a offert un recueil de nouvelles d’Eric-Emmanuel Schmitt qui correspond assez à ce dont tu parles » Les deux messieurs de Bruxelles » .C’est plein d’empathie pour le genre humain, idéaliste ( mais bon, l’auteur n’est pas une femme!). En fait, je n’aime pas ce type de récits, donc si j’en lis, c’est tout à fait par hasard…
J’aimeJ’aime
Elles ont du talent tout de même. Il ne faut pas penser que leur littérature est uniquement commerciale. mais elle est populaire, elle touche beaucoup de monde. Elles restent parfois dans les clous mais ce sont des humanistes. Et cela fait du bien aussi.
J’aimeJ’aime
Je ne sais pas qui mettre dans cette catégorie ! Je n’aime pas Gavalda, je n’ai jamais lu Victoria Hislop, j’ai lu Isabel Allende il y a 30 ans !!!… ah si, peut-être Joyce Maynard ??? Que je n’ai pas plus apprécié que ça… Ne pourrait-on pas mettre aussi Pancol ? Je n’en ai lu qu’un et je n’ai pas aimé non plus…
J’aimeJ’aime
Pancol y est pour certains livres oui. mais cette catégorie est assez large de celles qui sont des conteuses d’histoires. Ce n’est pas négatif non plus.
J’aimeJ’aime
Joli billet. Je pense à Julia Glass (tiens une romancière américaine!) qui est pour moi une raconteuse d’histoires (Jours de juin, Refaire le monde, Louisa et Clem, Les joies éphémères de Percy Darling).
J’aimeJ’aime
Je ne la connais pas encore mais peut-être un jour.
J’aimeJ’aime
Je dirais Irène Frain, Françoise Chandernagor, Françoise Dorin. J’ai du mal à citer des auteures plus dans l’actualité, je ne lis pas beaucoup de nouveautés !
J’aimeJ’aime
Je les connais mal mais je crois qu’elles sont assez dans ce schéma. Elles savent raconter.
J’aimeJ’aime
Oui, Joyce Maynard les Filles de l’ouragan par exemple, peut se mettre dans la catégorie ;et pourquoi pas Daphné Du Maurier? Je la lis volontiers d’ailleurs, parce qu’elle a du talent pour mener les intrigues.
J’aimeJ’aime
Je pense que Daphné du Maurier avait beaucoup de talent pour nouer les intrigues et c’est pourquoi elle a été adaptée au cinéma. D’ailleurs c’est une autre caractéristique de ces livres. ils sont cinématographiques.
J’aimeJ’aime
Je suggère, en plus des auteurs déjà proposés, Tatiana de Rosnay, et Frédérique Deghelt… je n’ai lu qu’un livre de chacune, ce n’est peut-être pas suffisant les classer ainsi ! 😉
J’aimeJ’aime
Oui, je pense qu’elles sont dans cette catégorie, c’est bien vu.
J’aimeJ’aime
J’aime beaucoup ta catégorie, sans mépris, sans condescendance mais en les mettant à leur juste place, avec leurs qualités et défauts. Je ne dois pas en avoir lu beaucoup (et en plus j’ai dû oublier leur nom) donc je n’ai rien à suggérer. Mais je retiens l’idée, si j’en croise…
J’aimeJ’aime
Oui, tu as parfaitement compris ce que je voulais dire. Il n’y a aucun mépris. De même que les contes sont très schématisés mais très profonds et disent beaucoup de nous (d’ailleurs n’ont-ils pas été largement commentés par la psychanalyse), les livres des raconteuses disent des choses importantes sur nous-mêmes, et ont souvent une fonction réparatrice. Il y a de très beaux fleurons dans la littérature populaire. Et si cette catégorie existe, c’est que je les lis aussi.
J’aimeJ’aime
bizarre, à part Daphné du Maurier (mais j’avais 13 ou 14 ans) je n’en ai lu aucune
J’aimeJ’aime
On a parfois cette impression et quand on fouille bien dans sa mémoire ou sur ses étagères on en trouve au moins une (mais tu en as déjà une).
J’aimeJ’aime
Anna Gavalda est en effet un excellent choix, Katherine Pancol avec sa trilogie des Crocodiles et des yeux jaunes aussi. Je rajouterai Tatiana de Rosnay comme Kathel. J’inclurai également Kéthévane Davrichewy, Véronique Ovaldé (qui une conteuse de l’irréel), Susan Fletcher, Claudie Gallay et d’une certaine façon J. Courtney Sullivan !
J’aimeJ’aime
J Courtney Sullivan ne répond pas à un des ces critères : la complexité de ses personnages. Elle n’est pas une raconteuse mais si elle maîtrise parfaitement l’art de la narration. De même, Claudie Gallay fait du tourment intérieur un des ressorts de ses personnages, aussi sont-ils partagés, écartelés souvent, donc je ne la rangerai pas dans cette catégorie non plus. Mais je suis d’accord pour Tatiana de Rosnay. Ses personnages ont une quête et un certain humanisme.
J’aimeJ’aime