La brave Anna – Gertrude Stein – Un coeur simple ?

La brave Anna

Gertrude Stein – La brave Anna – Traduit de l’américain par Raymond Schwab, nouvelle extraite du recueil « trois vies » (Gallimard, L’imaginaire N°87) repris dans la collection folio 2€

      Anna Federner, vieille gouvernante allemande, dont la vie nous est contée ici, est un cœur simple. Elle est généreuse, travailleuse et fidèle. Mais ces qualités ne suffisent pas à lui apporter le bonheur. Elle passe toujours à côté de quelque chose. Elle dirige de son mieux le ménage de ses employeurs successifs, attentive à leur bien-être, soucieuse d’économie.

 » Anna aimait à travailler pour les hommes, parce qu’ils peuvent manger tant et avec tant de plaisir. Et quand ils étaient réchauffés et rassasiés, ils étaient satisfaits, et la laissaient faire tout ce qui lui plaisait. Non que la conscience d’Anna s’endormît jamais, car qu’on s’en mêlât ou non elle ne s’efforçait pas moins de continuer à épargner chaque centime et à travailler à toute heure du jour. »

Elle a quelques amitiés qui suffisent à remplir sa vie. Gertrude Stein décrit parfaitement la banalité d’une vie vouée aux taches quotidiennes, dénuée d’ambition, dont les jours ternes s’écoulent sans événements notables.

On éprouve de la mélancolie à la lecture de ce texte. Il est tellement facile de passer à côté de sa vie, de s’oublier, de faire siennes les contraintes d’une vie étriquée et sans joie.

Un texte court qui se lit sans peine, et dont la maîtrise a assuré la renommée de son auteure avec les deux autres nouvelles qui composent le recueil « Trois vies ».

8 réflexions sur « La brave Anna – Gertrude Stein – Un coeur simple ? »

  1. Bonne façon justement d’entrer dans son oeuvre peut-etre ! Il faut savoir aussi que certains font des merveilles à partir d’une vie qui semble sans joie aux autres !

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