Quatuor – Catel and Co

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vignette Les femmes et la B.DDans cet album, seul l’homme est vraiment sujet car le personnage féminin, ainsi que l’avertit le préfacier, n’est qu’une convention nécessaire au propos puisqu’il s’agit pour Catel d’illustrer et donc d’adapter quatre histoires écrites par quatre auteurs très différents : Jacques Gamblin, José-Louis Bocquet, Thierry Bellefroid et Pascal Quignard.  Catel met en scène le sentiment amoureux dans un graphisme délicat.

Ce sont quatre histoires aux tempos différents : presto, largo, scherzo et … amoroso pour un quatuor d’auteurs.

Si l’amour est une danse, c’est l’homme qui la mène, qui conduit sa partenaire, car le pire c’est d’avoir « une cavalière qui mène », « du coup, les hommes sont fragilisés. » D’ailleurs, le danseur avertit sa partenaire, « il faut qu’il y en ait un qui commande. C’est l’homme. Vous ferez ce que vous voudrez ailleurs mais dans mes bras, vous pliez ! La danse, c’est macho. Je prends une femme qui m’obéit. »

Quant à la vitesse, elle peut devenir mortelle… La passion amoureuse se vit de manière frénétique dans la pulsion infernale du désir. On n’a plus les pieds sur terre, mais le nez dans les étoiles, la conscience du danger obscurcie par la violence et l’urgence du désir. La passion donne le sentiment d’être éternels. Cependant, pour échapper au temps, l’étreinte finit par être mortelle.

Certains êtres s’entendent mieux avec les animaux qu’ils traitent avec davantage d’égards que leurs semblables. Un homme murmure à l’oreille des chevaux alors qu’il hurle après sa femme. Scherzo, une gifle part et punit l’impudente. Le murmure, lui, appelle la caresse…

L’amour se nourrit du silence des regards ; mais certains hommes préfèrent regarder le dos d’une femme, au risque de manquer l’Autre. D’un dos de papier mâché à la séduction d’une chute de reins, le mirage est le même et l’illusion tenace.

Lorsque la belle se retourne, l’homme lit dans son regard ce qu’il n’a pas osé affronter.

La dernière histoire rappelle que nous devons la terre que nous foulons à la pomme (Eris donna la pomme de la discorde, Eve tenta Adam). Mais peut-être l’histoire est-elle encore plus subtile !

Le mensonge de la femme n’est-il pas de se conformer au désir de l’homme ? Le désir de trouver une femme capable de broder la ceinture qu’il n’a su broder lui-même alors qu’il est le meilleur tailleur de la ville. Les motifs en sont si compliqués, les fils si adroitement tissés, les couleurs si variées que l’amoureuse échoue à broder la ceinture. Elle ne peut pourtant renoncer à celui qu’elle aime.

Dans sa préface, Jean-Luc Fromental écrit que l’Eternel masculin se dessine dans cet album. Il m’a peut-être malheureusement pas tout à fait tort.

4 réflexions sur « Quatuor – Catel and Co »

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