En 1187, le jour de ses noces, Esclarmonde refuse d’épouser le jeune homme choisi par son père. Elle choisit d’être emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château et de consacrer sa vie à Dieu. Elle défie ainsi l’autorité de son père qui n’hésitera pas, pour se venger, à perpétrer le crime le plus odieux…
Mais Chut, n’en disons pas plus. Esclarmonde se charge, par-delà les siècles, de nous guider dans les méandres de son existence au château des Murmures.
D’ailleurs, que pouvait espérer une jeune fille de 15 ans au Moyen-Age ? La liberté des femmes était restreinte : Esclarmonde n’a pas le droit de franchir l’enceinte du château, prisonnière de ses murs, sous la tutelle de son père auquel elle doit obéir aveuglément. Elle ne peut choisir son mari car tous les mariages sont des mariages arrangés et servent à renforcer les alliances entre familles. Une fois mariée, elle passera de la tutelle de son père à celle de son époux, et sera accablée de grossesses sa vie durant, si elle survit à ses couches.
« Ma matrice le projetterait dans l’avenir, il labourerait ma chair comme il faut pour que sa gloire pût s’y enraciner, pour que sa descendance fût forêt, beaux garçons qui, prenant sa suite, porteraient son nom… ».
Nulle question de sentiment, l’amour est « affaire de femmes ». Les sphères du masculin et du féminin sont fortement cloisonnées, le féminin représentant à la fois le mystère, l’inconnu, mais aussi la faiblesse et l’imperfection première d’être femme.
Femmes que l’on assomme de « règles et de fables » pour les faire tenir en place, pour museler leur désir de liberté.
Esclarmonde n’a pas d’autre choix pour échapper à son destin de fille que de mourir au monde. « La seule route que ce temps m’ait laissé est un chemin intérieur… » explique-t-elle. Mais pour autant gagnera-t-elle la liberté ? Ne quitte-t-elle pas un vêtement trop petit pour s’engoncer dans un autre ? Son statut de sainte la protègera-t-il vraiment ? Les ornières de ce chemin intérieur que veut suivre Esclarmonde pour sembler moins dangereuses n’en sont pas moins profondes à qui voudrait s’écarter du chemin. Esclarmonde en fera malheureusement l’expérience dans un destin tragique et tourmenté.
« Comment pouvait-on tant apprendre, tant changer, tant souffrir, tant vieillir, en si petit espace. »
Carole Martinez confirme son indéniable talent dans un magnifique récit, porté par cette voix de femme, qui s’adresse à nous par-delà les siècles, dans lequel elle ne manque pas de nous mettre en garde :« Certes ton époque n’enferme plus si facilement les jeunes filles, mais ne te crois pas pour autant à l’abri de la folie des hommes. »
Un très beau billet pour un roman que j’avais beaucoup aimé aussi !
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Merci George. Oui, nous avons été un certain nombre a aimer la tonalité de ce récit parfois un peu austère.
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J’avais aimé l’écriture aussi de cet auteur
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Je crois qu’elle a conquis de nombreux lecteurs; elle a su imposer une voix singulière avec des personnages très forts de femmes.
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C’est un récit très fort qui a marqué la rentrée littéraire 2011 selon moi. J’ai vraiment aimé rencontré cette héroïne volontaire et courageuse.
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Oui, tu as le mot juste, c’est une rencontre…
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j’ai aimé rencontrer !!!!!
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Encore un livre que je voudrais lire, mais j’ai beau courir après le temps, je n’arrive pas à le trouver !
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Il y a une très grande production dans le domaine de la littérature. Il y a des lecteurs assidus comme toi et moi et puis ceux qui ne lisent pas un livre dans une année…
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C’est vrai… Et bien je prendrais bien un peu de leur temps libéré par leur non-lecture pour le réinvestir dans les miennes…
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J’ai bien aimé aussi, malgré la crainte d’être déçue après le magnifique Coeur cousu. J’ai aimé y retrouver la voix particulière de Carole Martinez.
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Je suis d’accord avec toi; elle a su créer un style et une voix.
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Je ne l’ai pas encore lu mais il est dans ma pal… j’ai beaucoup aimé Cœur cousu.
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Moi aussi , c’est une auteure que forcément je suivrai.
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Je n’ai pas du tout accroché au destin de cette femme , je l’ai abandonnée en cours de route !
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Il est clair que c’est une lecture un peu austère parfois, mais combien riche lorsqu’on persévère…
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Après avoir lu ce roman, j’ai voulu lire Le chevalier, la femme et le prêtre de Georges Duby, mais je manque de persévérance pour ce genre de lecture, et j’ai déclaré forfait, mais il pourrait t’intéresser.
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Je le connais et j’ai lu quelques ouvrages sur le Moyen-Age parce que la période m’intéressait beaucoup.
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