Beth Hart – Mama this one’s for you

Françoise Giroud – Histoire d’une femme libre

giroud

En 1960, après une tentative de suicide, et sur les conseils d’un médecin, Françoise Giroud tente de comprendre « le pourquoi d’elle-même » : les blessures, les fêlures qui l’ont conduite à ce geste. Elle décide de rédiger son autobiographie. Mal aimée par un père disparu trop tôt, et qui s’écrie le jour de sa naissance qu’il voulait un fils, jeune fille puis femme rebelle qui n’accepte pas le rôle étroit assignée aux femmes de son époque, mise à l’écart d’une famille bourgeoise dont elle est la parente pauvre, Françoise Giroud aura bien du mal à trouver une place qui soit « sa » place. « Homme » le jour, « femme » le soir, dans une extrême « tension », elle sera la compagne non-officielle de Jean-Jacques Servan-Schreiber avec lequel elle fondera l’Express. Femme des années cinquante, comme Simone de Beauvoir, elle est précurseur d’un nouveau type de relation où la femme s’accomplit professionnellement, est autonome et choisit librement son compagnon selon des affinités intellectuelles et sexuelles .

Elle trouvera dans sa relation avec lui, une dimension qu’elle n’avait certainement jamais vécue avec aucun autre, faite de camaraderie, de partage intellectuel, d’amour-passion, et d’une création commune qui lui donne une saveur inégalée.

« Un homme, pour moi, ce n’est ni un porte-feuille pour assurer mon existence, ni une étiquette dont j’ai besoin pour circuler dans la société, ni un bijou qu’il m’amuserait de porter pour que d’autres me l’envient, ni un sexe où accrocher mon reste de jeunesse pour la retenir, ni un poste à transistor destiné à combler le silence.

C’est un être humain avec lequel je veux trouver ce qu’il y a de plus rare au monde : un langage commun. Communiquer, s’entendre, être entendu et entendre l’autre. »

Mais voilà, elle qui pensait avoir trouvé une place, on lui enlève : son amant, mari de Madeleine Chapsal, veut divorcer et épouser sa jeune stagiaire afin d’avoir des enfants (Ils en auront quatre ensemble).

Tout bascule alors, et Françoise Giroud avale une dose létale de barbituriques. Secourue par son médecin, elle se rend compte que cet amour qui lui demandait tant d’énergie à gagner, on le lui offre sans compter. « […]j’ai admis que, peut-être ils m’aimaient. Pas pour eux, puisque je n’avais rien à donner que le spectacle d’une grande faiblesse, pour moi ».Et ajoute-t-elle, ce « capiton de sollicitude, j’avais envie de l’accepter, je l’acceptais[…]. »

Se reconstruire après une tentative de suicide, c’est long, très long car « du pays du non-espoir on revient toujours les mains vides. ». Françoise Giroud entamera un long voyage, en compagnie de Lacan, afin de pouvoir vivre.

Il y a dans ce livre des accents d’une absolue sincérité, et une voix, inimitable.

Ce manuscrit a été retrouvé par Alix de Saint-André dans les Archives Giroud à l’Imec.

Paroles de femmes : Eugénie de Keyser

« Le chien fut écrit presque entièrement le soir, à la lampe.
La surface de l’eau à des heures diverses (tout entier face au jardin).
Aujourd’hui je n’écris guère que le matin.
La machine? Vieille! Rien d’autre à en dire.
Il faut avouer qu’elle n’est pas le seul instrument. Il arrive que ce qu’on transporte avec soi ait une vie différente de la chose ou du personnage. La phrase aussi peut surgir d’endroit en endroit, n’importe où, dans le tram, dans une salle de cours, en promenade, pendant que l’on consulte un ouvrage de référence pour tout autre
chose, et c’est le stylo alors qui est le maître de l’«œuvre». »

Eugénie de Keyser – La surface de l’eau

La surface de l’eau – Eugénie de Keyser – Gallimard – 1966

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Marie, une femme vieillissante, est licenciée de son poste d’institutrice car elle ne parvient pas à faire régner la discipline parmi ses élèves. Elle erre dans la ville de Bruxelles à la recherche d’un emploi. Commence alors une lente dissolution du personnage, comme un visage à la surface de l’eau dont le reflet aux contours imprécis changent selon la lumière et les mouvements de l’onde.

Marie est l’anti-héroïne par excellence. Son existence se défait lentement, sans but et sans affection, dans une parfaite solitude. Le passé se fond dans le présent, et des souvenirs remontent à la surface, tous les moments douloureux, mais aussi les rencontres manquées, les promesses non tenues. La vérité du personnage est dans ses profondeurs inconscientes, ses traumatismes, une enfance malheureuse. Si l’identité est ce qui donne forme et contours, Marie devient de plus en plus anonyme, visible seulement par fragments, dans les rares reflets que le lecteur peut capter d’elle. Elle vit par une sorte de procuration, à travers la vie de ses voisins d’immeuble. Seul son petit voisin, rebelle à la discipline scolaire, tout entier dans le présent, bouillonnant de vie et de désirs, offre un contrepoint à la monotonie du personnage. Et pourtant, ce roman sombre n’est pas désespérant car il possède une grande beauté.

Eugénie de Keyser est née le 17 mai 1918 à Bruxelles et décédée à Ixelles le 4 avril 2012.Son écriture est somptueuse, les descriptions minutieuses, la langue magnifique. Elle est surtout connue pour ses travaux en esthétique et en histoire de l’art et a publié seulement trois romans. Elle a été influencée par les travaux du nouveau roman et ses tentatives de déconstruction du personnage.

La Surface de l’eau a obtenu le prix Victor Rossel en 1966.

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Le mois belge d’Anne et Mina

L’empreinte de toute chose, une botaniste au XIXe siècle, par Elizabeth Gilbert

vignette Les femmes et la PenséeAutant le dire tout de suite, le livre d’Elizabeth Gilbert m’a passionnée parce qu’il retrace la vie et le parcours d’une intellectuelle au XIXe siècle, et qui plus est d’une scientifique, une botaniste, qui n’a pas existé mais qui est le portrait tissé des vies de dizaines de femmes passionnées par les sciences au XIXe siècle en Europe. Il pose une question importante : si les femmes avaient eu accès à une éducation digne de ce nom, si elle avaient reçu l’instruction et pu accéder à l’Université auraient-elles inventé ou contribué à la découverte des grandes théories scientifiques ou des concepts qui ont bouleversé le siècle ?
Alma Whittaker est bryologiste, spécialiste de l’étude des mousses. Comment a-t-elle pu devenir une femme de science, d’où tient-elle son savoir puisque les cercles scientifiques sont interdits aux femmes? Par son père, un anglais qui a émigré aux Etats-unis en faisant fortune dans le commerce du quinquina, mais qui est aussi un botaniste autodidacte, voleur de plantes, personnage haut en couleurs et éducateur très original pour l’époque, puisqu’il permet à sa fille d’assister à toutes les soirées auxquelles il invite des scientifiques de renom et de débattre avec eux.
La petite Alma se nourrit intellectuellement de ces contacts avec d’éminents chercheurs et devient une jeune femme d’une intelligence particulièrement éclectique. Elle ne peut pas voyager en tant que femme, alors elle se décide à observer le monde qui l’entoure.
Elle est intelligente mais dotée d’un physique ingrat. Comment accèdera-t-elle au monde qui est celui des femmes dont la vocation obligée est le mariage et les enfants ? Comment conciliera-t-elle sa soif de connaître aux exigences de l’époque en matière de rôle et de statut des femmes ?
« Dans le monde scientifique de l’époque, il y avait encore une division stricte entre « botanique », l’étude des plantes par les hommes et « botanique d’agrément, l’étude des plantes par les femmes. Certes les deux étaient difficiles à distinguer l’une de l’autre hormis que l’une était respectée et l’autre pas. »
Alma Whittaker est le portrait type d’une intellectuelle de l’époque et Elizabeth Gilbert s’est abondamment documenté et a construit un roman intelligent et prenant.
Une nouvelle théorie va bouleverser le XIXe siècle et les représentations scientifiques, c’est la théorie de l’évolution de Darwin, qui sera acceptée de son vivant mais sera l’objet de nombreuses polémiques car en butte aux conceptions religieuses de l’époque. Le roman de Tracy Chevalier, Prodigieuses créatures évoque lui aussi avec talent la vie d’une chasseuse de fossile au XIXe siècle, à la même époque, au milieu des mêmes débats intellectuels et cela m’avait passionnée.
Mais ce qui, véritablement, fait l’originalité du livre d’Elizabeth Gilbert, c’est la question habilement posée des découvertes parallèles. On sait que Charles Darwin et Alfred Russell Wallace ont élaboré tous deux la théorie de la sélection naturelle, ce qui a incité Charles Darwin à publier sa propre théorie plus tôt que prévu. Le postulat d’Elizabeth Gilbert est donc celui-là : si deux hommes ont pu parallèlement aboutir aux mêmes conclusions à l’issue de leurs recherches sans jamais avoir communiqué à leurs propos, est-ce qu’une femme, dotée de la même intelligence et des mêmes connaissances aurait pu le faire ? C’est diablement futé ! Tout le roman est construit là-dessus et si vous vous prêtez au jeu, cela tient véritablement en haleine…

Plusieurs femmes ont été des botanistes au XIXe siècle , Anna Atkins (1799-1871), Mary Katharine née Layne, épouse Curran puis Brandegee (1844-1920), Alice Eastwood (1859-1953), Eliza Standerwick Gregory (1840-1932),  Josephine Kablick (en), (1787-1863), botaniste et paléontologue originaire de Bohème Sarah Plumber Lemmon (1836-1923), Jane Webb Loudon (1807-1858), Il est bon de rappeler leur existence.

Femmes et science : un oubli de trop ?

vignette Les femmes et la PenséeLes études féministes (et notamment celles sur le genre) ont beaucoup contribué aux recherches dans toutes les disciplines et notamment en histoire des sciences. Nous savons que des femmes ont écrit de l’Antiquité au XIXe siècle, surtout des romans, mais qu’en est-il des autres disciplines qui requièrent étude et savoir ? Comment les femmes ont-elles pu y accéder alors que les études scientifiques leur étaient interdites ? Elizabeth Badinter indique dans sa préface de  » Madame d’Arconville, Femme de lettres et de sciences au siècle des lumières » que les cours publics ouverts aux femmes ne commencent à se répandre qu’à partir des années 1740. Par quel biais, ou quels médiateurs privilégiés ont-elles pu acquérir une culture scientifique (père scientifique, mari ou autres) ? Ainsi Madame du Châtelet a-t-elle compris le calcul intégral avec son amant Maupertuis et la physique newtonienne avec Clairaut, Mme Lepaute a perfectionné ses talents en astronomie avec Lalande et Madame d’Epinay eut Grimm comme mentor. Quant à Madame d’ Arconville, elle a suivi les cours publics du botaniste Bertrand de Jussieu (dixit Elizabeth Badinter). Les recherches récentes en histoire des sciences, parmi lesquelles celles de Londa Schiebinger(dont les œuvres n’existent qu’en anglais malheureusement), P. Phillips, d’E. Sartori, de G. Chazal et J-P. Poirier, se sont intéressés à ce pan méconnu de l’histoire scientifique et ont démontré que des femmes ont pu pratiquer des activités scientifiques à un haut niveau, souvent en tant qu’assistantes mais aussi de manière autonome. Des noms jalonnent l’Histoire des Sciences et de la Philosophie : Hypatie, Marie Curie, Hildegarde de Bingen et Emilie du Châtelet, se sont illustrées en mathématiques, physique-chimie, astronomie, mais aussi en médecine, et en  sciences naturelles. Si on prend la littérature au sens large de production d’une œuvre, ce que je fais ici, on peut aussi souligner leur contribution à la production d’une littérature scientifique et technique.
Toutefois la mémoire et les œuvres de ces femmes n’ont pratiquement pas été retenues par la postérité ou de manière très lacunaire. Le fait simplement d’avoir été considérées comme des actrices mineures de la pensée et de l’expérimentation scientifique a contribué à recouvrir leurs traces d’un voile épais que les historiens s’efforcent de soulever. Elles ont cependant joué un véritable rôle de vecteur dans la circulation, la diffusion et la construction du savoir scientifique, mis en lumière, aujourd’hui, par des travaux de recherche. L’expression « femme de science » ne date que de 1948, ce qui en dit long sur la façon dont elles ont été ignorées et marginalisées. Elles ont pourtant joué un rôle dans la diffusion du savoir scientifique et ont traduit, annoté ou édité des ouvrages scientifiques quand elles n’ont pas publié les leurs. En effet, le monde occidental et son modèle patriarcal a longtemps fait du domaine de la connaissance et de sa transmission institutionnelle (Universités, écoles) un territoire interdit aux femmes. Les scientifiques eux-mêmes rencontrèrent de nombreuses difficultés dès lors que leur théorie semblait contredire l’orthodoxie religieuse. La science est devenu le combat d’hommes éclairés pour la liberté de penser et de connaître en dehors de tout dogme,  et les femmes ayant été retenues par l’Église et la tradition dans des zones marginales en ont profité pour jouer un rôle dans ces domaines.
Plusieurs livres m’ont fait m’intéresser plus particulièrement à ces femmes :

Et ce livre :

La marche de Mina – Yoko Ogawa/ Les femmes au Japon

la marche de Mina

Mina est une petite fille asthmatique qui, dans le Japon des années 70, se rend à l’école sur le dos de Pochiko, un hippopotame nain. Tomoko, sa cousine, entame sa première année de collège, hébergée par sa tante car sa mère doit se rendre dans une grande ville pour y suivre des cours de couture. Un drame semble couver sous l’apparence anodine des choses, les fréquents séjours de Mina à l’hôpital, l’absence de son père pour de longues périodes sont comme autant de menaces. Les non-dits tissent le récit de pesants silences, et d’une sorte de malaise qui court tout au long de l’histoire. Les personnages semblent étouffer dans cette atmosphère à couper au couteau même si des fils de tendresse tiennent tous les personnages ensemble et l’amitié de Mina et Tomoko, la narratrice, telle une bouffée d’air pur, adoucit le tranchant des larmes intérieures et des souffrances cachées.

Il faut aimer Proust pour aimer ‘La marche de Mina », un récit long, pesant parfois, un récit attentif toutefois à la profondeur des êtres, exaspérant de lenteur, mais riche de douceur et de tendresse. Yoko Ogawa, après avoir été fan de base-ball dans « La formule préférée du professeur » explore ici le monde du hand-ball, et installe une sorte de tension dramatique, qui ne se résout qu’avec le dénouement du récit. J’ai eu un peu de mal je l’avoue, surtout qu’ayant moins de temps dans un quotidien chargé, la lecture a subi un étirement supplémentaire quia failli être fatal à la lecture de ce livre.

J’avais beaucoup aimé « La formule préférée du professeur » mais j’avais trouvé là encore des longueurs parfois mais c’est une autre perception du temps, des événements que l’on peut retrouver chez d’autres auteurs japonais. A suivre toutefois, de belles qualités d’écriture et la création, véritablement, d’une œuvre singulière.

Prix de la Closerie des Lilas 2015 – Saïdeh Pakravan pour Azadi

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Le prix de la Closerie des Lilas 2015 a été décerné à Saïdeh Pakravan pour Azadi

Présentation de l’éditeur Belfond :

« zadi signifie « liberté » en persan. Il y a ceux qui la rêvent et ceux qui en paient le prix.
Téhéran, juin 2009. Après des élections truquées, une colère sourde s’empare de la jeunesse instruite de Téhéran. Dans la foule des opposants la jeune Raha, étudiante en architecture, rejoint chaque matin ses amis sur la place Azadi pour exprimer sa révolte, malgré la répression féroce qui sévit. Jusqu’au jour où sa vie bascule. Après son arrestation, et une réclusion d’une violence inouïe, ses yeux prendront à jamais la couleur de l’innocence perdue…
Tout en levant le voile sur une psyché iranienne raffinée et moderne, sans manichéisme et avec un souffle d’une violente beauté, Azadi raconte de façon magistrale le terrible supplice de celle qui cherche, telle une Antigone nouvelle, à obtenir réparation. Et à vivre aussi… là où le sort des femmes n’a aucune importance.
 »

Saïdeh Pakravan, écrivaine franco-américaine de fiction et poète, est née en Iran. Ayant grandi dans un milieu francophone, elle s’installe à Paris, participant, après la révolution iranienne de 1979, à un mouvement de libération de l’Iran.
Publiée dans de nombreuses revues littéraires et anthologies, lauréate de prix littéraires dont le prix Fitzgerald, Saïdeh Pakravan est également essayiste et critique de film.

Lark et Termite – Jayne Anne Phillips

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Cette œuvre polyphonique, à quatre voix, explore avec beaucoup de talent les pouvoirs de l’écriture. De Robert Leavitt, caporal américain en mission en Corée du sud, à Lark, jeune fille américaine de 17 ans, en passant par son frère Termite, lourdement handicapé ou Nonie, la tante qui les a élevés tous les deux, Jayne Anne Phillips s’attache à recréer les univers de chacun des narrateurs tout en tissant un ensemble de filiations qui rattachent peu à peu les personnages les uns aux autres. La construction du roman est complètement maîtrisée.

          A travers les propos des personnages, c’est une grande absente qui est évoquée, Lola, la mère des deux enfants, sœur de Nonie, femme de Robert Leavitt. Femme insaisissable, mère absente, maîtresse passionnée, chaque narrateur s’évertue à la recréer, à la manière d’une fable ou d’une histoire. Elle est un personnage profondément romanesque, tissée de tous les discours des narrateurs qui s’entrecroisent sur la trame du récit . Mais à peine un portrait se dessine-t-il enfin qu’il s’évapore à nouveau.

Jayne Anne Phillips est née en Virginie Occidentale. Elle a publié son premier recueil de nouvelles, « Black tickets » en 1979 à l’âge de 26 ans et récompensée par le prix Sue Kaufman.. Elle fut célébrée par Raymond Carver pour la beauté de son écriture.

« Machine dreams », son premier roman, publié en 1984, raconte la vie d’une famille américaine à travers la guerre du Vietnam. Il fut choisi par le New York Times Book comme l’un des 12 meilleurs romans de l’année.

Elle renoue avec l’art de la nouvelle avec « Fast Lanes » en 1987, pour poursuivre en 1994 avec un deuxième roman, « Shelter » qui évoque avec talent les rites de passage de l’enfance et qui fut abondamment récompensé.

Son œuvre est traduite en douze langues. Elle enseigne aujourd’hui comme professeur d’anglais. En 2000, elle publie « Mother Kind » qui examine les questions intemporelles de la naissance et de la mort. Lark et Termite, finaliste pour de prestigieux prix a rencontré un important succès critique.