La marche de Mina – Yoko Ogawa/ Les femmes au Japon

la marche de Mina

Mina est une petite fille asthmatique qui, dans le Japon des années 70, se rend à l’école sur le dos de Pochiko, un hippopotame nain. Tomoko, sa cousine, entame sa première année de collège, hébergée par sa tante car sa mère doit se rendre dans une grande ville pour y suivre des cours de couture. Un drame semble couver sous l’apparence anodine des choses, les fréquents séjours de Mina à l’hôpital, l’absence de son père pour de longues périodes sont comme autant de menaces. Les non-dits tissent le récit de pesants silences, et d’une sorte de malaise qui court tout au long de l’histoire. Les personnages semblent étouffer dans cette atmosphère à couper au couteau même si des fils de tendresse tiennent tous les personnages ensemble et l’amitié de Mina et Tomoko, la narratrice, telle une bouffée d’air pur, adoucit le tranchant des larmes intérieures et des souffrances cachées.

Il faut aimer Proust pour aimer ‘La marche de Mina », un récit long, pesant parfois, un récit attentif toutefois à la profondeur des êtres, exaspérant de lenteur, mais riche de douceur et de tendresse. Yoko Ogawa, après avoir été fan de base-ball dans « La formule préférée du professeur » explore ici le monde du hand-ball, et installe une sorte de tension dramatique, qui ne se résout qu’avec le dénouement du récit. J’ai eu un peu de mal je l’avoue, surtout qu’ayant moins de temps dans un quotidien chargé, la lecture a subi un étirement supplémentaire quia failli être fatal à la lecture de ce livre.

J’avais beaucoup aimé « La formule préférée du professeur » mais j’avais trouvé là encore des longueurs parfois mais c’est une autre perception du temps, des événements que l’on peut retrouver chez d’autres auteurs japonais. A suivre toutefois, de belles qualités d’écriture et la création, véritablement, d’une œuvre singulière.

3 réflexions sur « La marche de Mina – Yoko Ogawa/ Les femmes au Japon »

  1. L’hippopotame m’a fait souvenir que j’ai lu ce roman! je n’ai pas eu d’impression de lenteur (j’aime Proust) et c’est un joli souvenir de lecture!

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