Fanny Chiarello – Dans son propre rôle – Editions de l’Olivier 2015 – version de poche Points P4283
La guerre a laissé des traces profondes dans la vie des anglais. Nous sommes en 1947, et Fanny Chiarello nous raconte l’histoire de deux femmes, éprouvées dans leur cœur et leur corps par le drame. L’une a perdu son mari et l’autre sa voix ; elle est devenue muette. Une lettre reçue par erreur et une même passion pour l’Opéra vont leur permettre de se rencontrer.
Elles sont toutes les deux dans une position de sujétion, l’une est femme de chambre dans un grand Hôtel et l’autre bonne dans la maison d’une aristocrate. Les chapitres alternent l’histoire de l’une et de l’autre et décrit leur attitude face au deuil. Marquées par un même traumatisme, le passé leur cloue les ailes et il faudra le choc d’une rencontre, sa violence et son amertume, pour qu’elles puissent continuer à cheminer et osent se lancer vers l’avenir.
J’avoue que je ne suis pas du tout entrée dans cette histoire ; je n’ai pas compris pourquoi Fenella voulait rencontrer à tout prix Jeanette, ni ce qui la séduisait chez elle. Pas plus que leur lien à l’opéra.
Tout m’a paru artificiel et invraisemblable et je n’ai pas cru une seconde à cette histoire. Toutefois la réflexion est intéressante et m’a fait penser à la mauvaise foi du garçon de café de Sartre. Si nous jouons un rôle, autant jouer sa propre partition, puisque nous ne saurons jamais qui nous sommes, étranger à nous mêmes et aux autres. L’Opéra et son rapport à la voix, au corps, au chant, est une belle métaphore.
Malgré mes réserves, toutes personnelles, ce livre a eu un réel succès car il a reçu le Prix Orange du livre 2015.
( Depuis sa création en 2009, le jury du Prix Orange du Livre, sous la présidence d’Erik Orsenna est composé pour moitié de professionnels du livre, et pour l’autre moitié de lectrices et lecteurs passionnés par la littérature.)
C’est un roman dont les avis semblent assez partagés mais qui est très bien écrit et dont la légitimité ne fait aucun doute.
Une auteure que je n’ai jamais lue. Les faits peuvent donner des personnages intéressants mais apparemment il manque un lien entre les deux femmes pour que l’histoire prenne sa force. Peut-être avec un autre titre.
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Oui j’avoue que je n’ai pas compris ce qui avait pu séduire l’une chez l’autre. Cela m’a semblé très artificiel même si c’est très bien écrit.
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J’ai été très intéressée et très touchée par ce roman, mais en relisant mon billet, je me souviens qu’il est tombé à un très bon moment et qu’il m’a beaucoup parlé sur le plan des émotions.
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Et Brighton et Kathleen Ferrier, il n’en fallait pas plus pour m’atacher 😉
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J’ai lu ton billet et je me suis dit que ce livre avait eu des échos très personnels chez toi. Il me semble également que la contralto n’est pas étrangère à cet engouement. Mais j’ai lu un livre tellement beau juste après que celui-ci en a pâti.
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je comprends tes bémols, je ne connais pas du tout l’auteur, tu as le privilège de m’en donner un petit aperçu 🙂
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