La tresse, Laetitia Colombani / Trois femmes, trois destins et un vrai succès éditorial

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Laetitia Colombani – La tresse  Grasset § Fasquelle 2017

Voilà un livre qui a fait beaucoup parler de lui, gros succès éditorial, boudé par certains critiques, célébré comme le possible best-seller de l’été. A la Foire du Livre de Londres, seize pays ont déjà acheté les droits de traduction. A quoi est dû ce formidable succès ?

Peut-être en tout premier lieu, la force de l’intrigue, très habilement nouée et dénouée par son auteure, à l’image de cette tresse que l’on fait et défait qui tient le lecteur en haleine.

Ensuite, l’écho à cette mondialisation dans laquelle nous vivons pour le meilleur et pour le pire. Ces trois femmes vivent en Inde, au Canada et en Italie et sont reliées entre elles par un fil, ou plutôt une histoire de cheveux. La plus humble et la plus déshéritée est Intouchable et s’appelle Smita. Elle vit en Inde et est chargée de nettoyer le village des excréments de ses concitoyens. Elle rêve d’un autre avenir pour sa fille et voudrait l’envoyer à l’école. Ce tableau de l’Inde et de la violence qui est faite aux femmes ne peut que toucher le lecteur occidental et le révolter.

Sarah, canadienne, est la femme cadre, à qui tout réussit mais qui sacrifie sa vie personnelle et sa famille au travail. La maladie la forcera à réinventer sa vie.

Quant à la troisième, Giulia, elle travaille aux côtés de son père dans un atelier de confection de perruques en Sicile. Face à la pénurie de cheveux qui ne permet plus de produire les postiches et autres mèches, elle devra trouver une alternative au cheveu sicilien.

Pour finir, la force de ce livre tient à cette idée d’une solidarité universelle. Ce qui passe dans un endroit de la terre a des répercussions dans un autre. Nous sommes tous liés et l’indifférence n’est plus possible car aujourd’hui nous savons grâce à la vitesse de l’information et aux réseaux de l’internet. Nous ne pouvons ignorer la détresse de cette femme indienne, d’autant plus que notre modèle occidental attaché de plus en plus aux droits des femmes, nous a sensibilisé à ces problèmes.

On peut y voir aussi un féminisme planétaire, centré sur l’égalité des droits. Certains pourraient lui reprocher une forme d’ethnocentrisme laïque et occidental qui méconnaîtrait les particularismes locaux.

Peut-être une certaine idée du bonheur, de l’égalité des sexes et de l’amour sont la trame de ce livre, mais qui s’en plaindrait ?

Un très bon roman pour l’été.

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