
Les jours de mon abandon Elena Ferrante 2002, 2004 pour la traduction française
L’immense succès de « L’amie prodigieuse », la saga napolitaine qui a rendu célèbre Elena Ferrante, éclaire rétrospectivement l’œuvre de l’auteure, déjà publiée et traduite aux éditions Gallimard depuis 1995 avec « L’amour harcelant ». C’est une belle histoire entre un auteur et un éditeur, dont la foi en son talent a été récompensée, même s’il s’agit ici uniquement des traductions et que le chiffre des ventes de l’auteur a dû aussi compter beaucoup.
Toujours est-il qu’en attendant la traduction française du 4e tome de « L’amie prodigieuse », les lecteurs ont tout le loisir de découvrir le reste de son œuvre.
Selon les interviews écrites de l’auteure, la majeure partie de son œuvre est d’origine autobiographique.
Une rupture amoureuse, inattendue, douloureuse, fait basculer l’héroïne dans un monde proche de la folie. Les repères disparaissent ; le sentiment d’abandon, dévorant, la solitude, la perte de sens la projettent à la frontière de ce monde patiemment construit autour de l’objet d’amour. La radiographie qui est faite de la séparation est minutieuse, et n’omet aucun détail de ce quotidien qui bascule. La haine, le désir de vengeance, la violence déchirent Olga menaçant de lui faire commettre l’irréparable. Son isolement, dû à une certaine tradition qui veut que les femmes restent à la maison, s’occupent des enfants, creuse encore davantage son égarement. Elle ne peut pas s’appuyer sur elle-même car elle n’a vécu jusqu’ici que pour l’autre dans une forme de fusion qui, aujourd’hui, serait jugée malsaine.
Il lui faut trouver qui elle est et en même temps se reconstruire : le projet abandonné autrefois, d’écrire. Et l’amour trahi comme matière à l’écriture.
Peut-être est-ce de cette manière-là qu’Elena Ferrante est née…
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