« Miss Jane, c’est moi », a déclaré Brad Watson au Festival America.
« Miss Jane » est un roman d’une grande délicatesse, d’une excessive pudeur, et pourtant d’une honnêteté remarquable. Car si Jane urine ou défèque dans ses jupes c’est avec la plus grande dignité. Victime de son « cloaque persistant ».
Ce personnage lui a été inspiré par sa grand-tante Mary Ellis «Jane» Clay, qui toute sa vie souffrit d’incontinence urinaire.
« Je me suis posé de grandes questions avant d’entrer dans la peau de cette femme. C’est le livre qui va permettre cette entrée dans le personnage. »
En effet, lorsque Jane Chisolm vient au monde en 1915, dans une petite ferme du Mississippi, le docteur Thompson s’aperçoit qu’elle n’est pas tout à fait comme les autres : elle ne s’est pas formée totalement.
Le livre est la quête de ce mystère. Pourquoi est-elle différente ? L’absence de ce qui n’est pas est toujours indirectement évoqué, enfoui dans le secret des jupons. Nous n’y avons pas accès, pour respecter la pudeur de Jane peut-être, nous laisserons les jupes virevolter autour de ses jambes nues. Nous aurons seulement droit à la brochure illustrée de l’anatomie féminine, mais dont on aura enlevé toutes les illustrations.
Libre dans la nature, à l’abri du regard des hommes, ou claquemuré dans un appartement dont elle peut rarement sortir, Jane vit un perpétuel exil.
C’est bien le sens du lieu, de la nature, comme les serpents, les marais qui vont donner leur place aux personnages et le rapport d’identification qu’ils permettent. « Ils font le lien entre les personnages et moi » explique l’auteur.
Cela représente, pour l’héroïne, le lieu dont elle ne peut sortir, s’enfuir, pour incarner sa vie, son devenir.
Les années passant, le cercle déjà étroit de ses relations et de sa famille se rétrécissant jusqu’à devenir peau de chagrin, elle devra affronter l’inexorable solitude.
Pourtant Miss Jane est aussi un roman d’émancipation, la conquête d’une certaine dignité, un acte de bravoure qui consiste tout simplement à vivre.
Un très beau roman, lu avec Nadège.
Je crois que j’aimerais beaucoup… les romans d’émancipation de la femme, ça me parle…
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Oui, un combat, devenir libre, et affronter parfois pour cela la solitude, comme le fait cette Miss Jane.
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Un beau roman, oui, parfois triste mais pas que.
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C’est vrai, mais beaucoup de frustrations, de brefs moments comme ce bal, l’amitié du docteur. Et puis quand même cette terrible solitude.
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J’ai beaucoup aimé !
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Oh, désolée, je n’ai pas encore lu… j’ai un affreux retard dans mes lectures.
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J’aurais dût te demander. Je mettrai un lien vers ton article quand tu l’auras lu.
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Merci, je suis vraiment désolée..,
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Je vais voir si je peu le trouver à la bibliothèque !
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Il est sorti très récemment, il a fait partie de la rentrée littéraire en France, je crois.
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Oups si je peuX
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je ne connais pas, donc je note, car le thème (et la critique) attise(nt) ma curiosité 🙂
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C’est l’histoire d’un handicap qui oblige à aller chercher en soi la rage de vivre.
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Je pense avoir lu déjà un article de Keisha sur ce livre, qui m’avait bien tenté. Je vais donc le « renoter » !!
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Oui, elle avait écrit un très bel article.
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Le talent de Keisha. J’avais beaucoup aimé. Elle sait parfaitement parler de ce livre.
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Et hop, ajouté à ma liste de livres à acheter ! Merci 🙂
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Cela me semble une belle lecture
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