Margaret Atwood – La voleuse d’hommes ( The Robber Bride, 1993), Editions Robert Laffont, 1994, traduit de l’anglais (Canada) par Anne Rabinovitch, collection 10/18, n°3744
Margaret Atwood est tout simplement géniale : quelle idée astucieuse que d’investir ce terrain qui paraît à première vue uniquement masculin, le territoire de la guerre, et sa discipline la polémologie, sous les traits de Tony, universitaire réputée, dont l’engouement pour la dynamique des massacres spontanés n’a d’égal que son goût des conclusions tranchées. La guerre, comme tout le monde le sait, ne se déroule pas seulement, voire plus, sur les terrains de bataille, ou dans les zones de conflits armés, elle peut se dérouler sous nos crânes, dans nos vies et au cœur de notre psychisme.
La guerre peut avoir une réelle séduction pour ceux dont la rage ou les blessures profondes génèrent une violence impossible à contenir.
Nous sommes à Toronto, dans les années 90, et la guerre et la dévastation se dissimulent habilement sous les traits harmonieux et la silhouette de rêve de Zénia (Xénia ?). Il est bien connu que l’adversaire, pour pouvoir vaincre, prend appui sur nos faiblesses.
Charis, Tony et Roz, trois amies, ont comme dénominateur commun une enfance difficile qui a laissé des failles en chacune d’elles, ce dont va profiter l’impitoyable Zénia pour détruire les hommes, leurs hommes. La guerre des sexes aura bien lieu… et c’est une femme qui la mène et qui profite des fantasmes des hommes pour mieux les asservir. Ses camarades n’en seront que les victimes collatérales.
Margaret Atwood est une romancière absolument géniale. A chaque roman, le quatrième maintenant, je l’apprécie davantage.
Même si j’ai trouvé les cent premières pages un peu longuettes, ensuite le récit s’accélère et devient captivant. Margaret Atwood a une maîtrise dans la construction du récit qui est tout simplement époustouflante et elle mène son lecteur ou sa lectrice jusque au dénouement final sans jamais faiblir.
Si vous voulez participer au cycle de lectures, c’est ici.
Ton billet donne vraiment envie de plonger dans cette guerre psychologique!
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D’ailleurs, à chaque fois que je la lis, c’est toujours quelque chose de différent. très loin de la dystopie de la Servante.
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J’apprécie cette écrivaine et la « servante écarlate » (son livre le plus connu). Je n’ai pas encore lu celui-ci. Je note. Excellente soirée à toi 🙂
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Merci beaucoup Frédéric, bonne soirée à toi également !
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Extra ce blog ! la conjonction de la littérature et de la féminitude, ça me parle !
Je reviendrai…
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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Avec plaisir Célestine !
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😉
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Quelle fougueuse présentation! …qui donne envie de se laisser tenter: je ne connais pas du tout l’oeuvre de cette autrice dont on a beaucoup (trop?) parlé pour la servante.
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Elle le mérite ! On ne la connaît encore pas assez, ou du moins son oeuvre !
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Merci pour cette chronique, je t’avais expliqué mes doutes, mais quand même, je me dis que tenter le coup pour un nouveau livre ne sera pas forcément une perte de temps, il faut peut-être que j’aille au-delà de la froideur de l’écriture entrevue dans « La Servante écarlate ». (et puis son dernier livre n’a pas fait l’unanimité, alors ça avait renforcé mes doutes)
Merci encore !
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De toute façon, elle ne fait pas l’unanimité, ni aucun de ses livres. c’est normal, mais personne ne dit qu’elle est un mauvais écrivain, je crois.
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il devrait me plaire car le sujet me tente et ta critique aussi!
je vais commencer par « La servante écarlate »
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Une très bonne idée ! Bon dimanche …
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