Au XIIe siècle, en Provence, la Comtesse de Die épousa Guillaume de Poitiers. Elle chanta dans la langue d’Oc de l’époque son amour pour Raimbaut d’Orange, qui lui fut indifférent et infidèle. Voici sa chanson extraite d’une anthologie établie par Régine Desforges, dans la traduction de Pierre Seghers. Voir ici : les trobairitz
Chanson
Grande peine m’est advenue
Pour un chevalier que j’ai eu,
Je veux qu’en tous les temps l’on sache
Comment moi, je l’ai tant aimé;
Et maintenant je suis trahie,
Car je lui refusais l’amour.
J’étais pourtant en grand’folie
Au lit comme toute vêtue
Combien voudrais mon chevalier
Tenir un soir dans mes bras nus,
Pour lui seul, il serait comblé,
Je ferais coussin de mes hanches;
Car je m’en suis bien plus éprise
Que ne fut Flore de Blanchefleur.
Mon amour et mon cœur lui donne,
Mon âme, mes yeux, et ma vie
Bel ami, si plaisant et bon,
Si vous retrouve en mon pouvoir
Et me couche avec vous un soir
Et d’amour vous donne un baiser,
Nul plaisir ne sera meilleur
Que vous, en place de mari,
Sachez-le, si vous promettez
De faire tout ce que je voudrais.
Beau texte …et c’est clair; et le mari en eu connaissance…?
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L’histoire ne le dit pas, ceci dit il ne devait pas se priver lui non plus, et derrière les apparences, la sensualité pouvait être assez libre.
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très beau texte en effet 🙂
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Oui, il ne dépare pas dans l’histoire littéraire.
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Comme dit Perceval, c’est beau, c’est clair. Est-ce que Régine Desforges dit comment cette chanson et le nom de Béatrice de Die ont été préservés jusqu’à nos jours?
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Non pas Régine Desforges mais Michel Duquenne et d’utres et un article ici
https://femmes-de-lettres.com/category/histoire-litteraire-des-femmes/auteures-du-moyen-age/
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