Béatrice de Die – Chanson

Au XIIe siècle, en Provence, la Comtesse de Die épousa Guillaume de Poitiers. Elle chanta dans la langue d’Oc de l’époque son amour pour Raimbaut d’Orange, qui lui fut indifférent et infidèle. Voici sa chanson extraite d’une anthologie établie par Régine Desforges, dans la traduction de Pierre Seghers. Voir ici : les trobairitz

Chanson

Grande peine m’est advenue

Pour un chevalier que j’ai eu,

Je veux qu’en tous les temps l’on sache

Comment moi, je l’ai tant aimé;

Et maintenant je suis trahie,

Car je lui refusais l’amour.

J’étais pourtant en grand’folie

Au lit comme toute vêtue

 

Combien voudrais mon chevalier

Tenir un soir dans mes bras nus,

Pour lui seul, il serait comblé,

Je ferais coussin de mes hanches;

Car je m’en suis bien plus éprise

Que ne fut Flore de Blanchefleur.

Mon amour et mon cœur lui donne,

Mon âme, mes yeux, et ma vie

 

Bel ami, si plaisant et bon,

Si vous retrouve en mon pouvoir

Et me couche avec vous un soir

Et d’amour vous donne un baiser,

Nul plaisir ne sera meilleur

Que vous, en place de mari,

Sachez-le, si vous promettez

De faire tout ce que je voudrais.

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