Certaines choses sont encore en attente de confirmation mais concernant le programme le festival commence le vendredi soir avec un cinéma de plein air et le vernissage une exposition de diptyques textes et illustrations.





Certaines choses sont encore en attente de confirmation mais concernant le programme le festival commence le vendredi soir avec un cinéma de plein air et le vernissage une exposition de diptyques textes et illustrations.
Les femmes de lettres sont à l’honneur au cinéma depuis le mois de janvier. Cette année sera l’année des autrices ou ne sera pas ! L’occasion de saluer encore une fois l’excellent travail de l’équipe du « deuxième texte ».
Le blog du projet « Le deuxième texte »
Les faussaires de Manhattan, film biographique sur Lee Israël, une écrivaine à l’origine de plusieurs contrefaçons de lettres d’écrivains et d’acteurs, sort aujourd’hui au cinéma. Cette année, de nombreux « biopics » d’autrices sont sortis en France : Colette en janvier, Curiosa en avril, Astrid en mai, Vita et Virginia début juillet. Y a-t-il une mode particulière des films sur les autrices en ce moment ?
Nous avons utilisé Wikidata pour recenser les films dont le sujet principal est une autrice, ou qui dépeignent des autrices. Il y en a 56 à ce jour, listés en résultat de cette requête SPARQL.
Nous avons en fait nous-mêmes complété la base Wikidata pour enrichir cette liste de résultats. Plusieurs ressources nous ont aidé pour cela : cet article du site Bustler, cet article de Vogue, des sélections de films à propos d’écrivaines (ici ou là aussi) ou encore la
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« Il ne s’agit pas du tout de Vivre Et Ecrire, mais de Vivre-Ecrire. Car Ecrire – c’est Vivre. »
Photo en 1917- Source Wikipédia
Cité dans « Je t’aime affreusement » d’Estelle Gapp
» Née à Fribourg, Adélaïde d’Affry devient orpheline de son père le comte Louis d’Affry, à l’âge de 5 ans. Comme nombre d’aristocrates elle reçoit des leçons de dessin et d’aquarelle, mais également de modelage auprès du sculpteur suisse néo-classique Heinrich Max Imhof à Rome. Elle épouse en 1856 Carlo Colonna, bientôt duc de Castiglione-Altibrandi. […]
via Adèle d’Affry dite MARCELLO… — Plumes, pointes, palettes et partitions
Dominique Bona – Berthe Morisot, Le secret de la femme en noir – Editions Grasset& Fasquelle, 2000
Dominique Bona – Berthe Morisot, Le secret de la femme en noir – Editions Grasset& Fasquelle, 2000
Dominique Bona, grande érudite, s’appuie sur un travail de documentation remarquable pour nous livrer cette biographie de Berthe Morisot qu’elle va lier, pour l’essentiel, à la famille Manet, et entre tous, Edouard Manet, illustre peintre, contemporain des impressionnistes qui n’a jamais voulu se rallier au mouvement, et que Berthe a rencontré au tout début de sa formation lorsque elle allait copier des œuvres au Louvre.
Le Musée d’Orsay lui consacre une magnifique exposition que l’on peut voir encore jusqu’au mois de septembre.
Je ne retracerai que vaguement les grandes lignes de cette biographie, d’autres l’ont fait beaucoup mieux que je ne le pourrais. Je voudrai juste souligner ce qui a été, pour moi, la force et l’intérêt de ce livre.
Tout d’abord, Dominique Bonat, si elle ne néglige pas l’influence d’Edouard Manet sur le style de Berthe Morisot, montre comment elle s’en est vite dégagée et de quelle manière elle a trouvé sa voie et son propre style.
Berthe Morisot a-t-elle eu une histoire d’amour avec le peintre ? On ne le saura jamais avec certitude. Manet la peindra plusieurs fois en de sublimes figures, à la fois sensuelles et énigmatiques.
« Elle mesure toujours la vie d’après ses drames mais dissimule son pessimisme sous un masque de sérénité. Ce tourment profond et constant, qui jamais ne se dissipera et dont son regard porte les reflets, la rapproche de Manet, lui permet de comprendre et d’aimer ce qu’il peint, la violence, la brutalité de sa vision, le magnétisme de ses couleurs la fascinent. »
L’auteure a cherché dans les archives, aucune lettre n’est restée qui pourrait l’attester ou l’infirmer. On peut juste s’étonner cette absence de traces de la relation qu’il y eut entre ces deux êtres, pendant toute une période, si proches.
Le talent de Dominique tient aux hypothèses qu’elle élabore, au suspense qu’elle entretient savamment sur cette relation entre deux êtres hors du commun. Et surtout aux éléments qu’elle met en scène pour vous faire revivre la vie, les pensées, le caractère de cette artiste singulière. Vous pourrez ainsi vous faire votre propre idée. Vous nous direz ce qu’il en est selon vous, et votre analyse.
Berthe Morisot fut un des chefs de file du mouvement impressionniste, première et seule femme à exposer aux côtés de Monet, Degas et Renoir.
On connaît l’origine du nom donné au mouvement, attribuée à une remarque sarcastique du critique d’art Louis Leroy. Il aurait écrit après avoir vu une toile de Monet: « Que représente cette toile ? Impression ! Impression, j’en étais sûr. Je me disais aussi puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans ». Claude Monet devant donner un titre à son tableau, un paysage au Havre peint en 1872, propose « Mettez Impression, soleil levant ».
Elle créa, avec ses amis, le groupe d’avant-garde les « Artistes Anonymes Associés » qui allait devenir la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs dans laquelle figureront ceux que l’on a appelé impressionnistes à la suite du fameux Monsieur Leroy.
L’autre intérêt de cette biographie est de montrer la condition de la femme artiste au XIXe siècle, la façon dont l’art, de même que l’écriture, ont permis aux femmes de revendiquer une certaine indépendance. Lorsque Berthe peint, c’est-à-dire lorsqu’elle travaille, c’est son mari et sa fille que l’on peut voir sur le tableau.
Mais ce parcours d’artiste exigera de surmonter les conflits intérieurs qui la minent.
« Tiraillée entre deux pôles, entre deux exigences, celle de la peinture et celle de la femme, « elle se monte et se démonte comme devant », dit sa prosaïque mère. Elle lutte pour affirmer sa différence. Des conflits psychologiques la minent. Maux de tête et d’estomac, crampes, migraines. »
Elle a réussi à écrire une biographie extrêmement vivante, précise et documentée, et sa parfaite maîtrise de tous les éléments biographiques, la synthèse qu’elle peut alors opérer, rend le récit d’une grande fluidité, et son sens de la narration lui donne suspense et intérêt.
L’art de Berthe Morisot voulait « Fixer quelque chose de ce qui passe ». L’art de Dominique Bona, est de restituer l’atmosphère de ces années-là, les mouvements intérieurs de Berthe Morisot, ses combats et ses contradictions, afin que nous aussi, nous puissions approcher ce mystère.
A lire absolument…
source image : wikipedia
Zoé Valdès – La femme qui pleure – Arthaud poche – 2016 Flammarion
Doraa Maar fut une artiste surréaliste, photographe et peintre, et aussi muse de Picasso. Une rétrospective de son œuvre lui a été consacrée récemment au Centre Pompidou. Sa carrière a été complètement absorbée par son rôle de muse, à l’ombre du génie de Picasso. Il a fait d’elle « La femme qui pleure », manifeste de la déconstruction du portrait.
Portrait de Dora Maar, Pablo Picasso, 1937 | Paris 1937 Huil… | Flickr
Le livre de Zoé Valdès retrace une période censée être clef, un voyage à Venise, quelques années après sa rupture avec Picasso, en compagnie de deux amis, à l’issue duquel elle se retirera du monde pour vivre mystique et recluse, loin des mondanités parisiennes.
L’originalité du récit tient à ce que Zoé Valdès entremêle des éléments de sa propre biographie, et de sa relation rêvée ou imaginaire avec Dora Maar, qui tient plus de la rencontre manquée que d’une véritable relation.
« La vérité c’est que je me trouvais aussi vide qu’elle, à la limite de ma réserve d’illusions […]. », écrit-elle.
Par de savants aller-retours, elle retrace les amours de Dora Maar avec Picasso, dont on peut dire qu’ils sont violents et malsains. L’artiste a disparu au profit de la muse.
Dora Maar in an Armchair | Pablo Picasso Dora Maar in an Arm… | Flickr
Ce qui est intéressant, cependant, c’est l’effacement dû à ce statut, qui rend le suprêmement visible, l’image, invisible. Cette « femme qui pleure », exposée dans les musées cachera toujours l’autre femme, celle qui crée.
Dora Maar raconte : « Tout s’est alors transformé, mon indépendance a été abolie et je me suis annulée comme artiste ».
Picasso est un ogre, aux appétits sexuels démesurés. Il la méprisera, l’insultera et la fera terriblement souffrir, voilà ce que je retiens de ce livre. Et pour moi ce n’est pas assez.
J’ai eu l’impression d’assister à une scène continue de dévoration.
« Elle revoyait parfois, en ironisant, silencieuse et amusée, les affronts d’apparent désamour qu’elle avait dû essuyer. Le Grand Génie racontant, par exemple, à ses amis que sa maîtresse obéissait plus vite que son chien Kazbeck, un lévrier afghan paralysé de paresse. Tandis que le chien faisait la sourde oreille, Dora répondait en courant au moindre appel, et elle avait grand plaisir à lui obéir. « Ce n’est qu’une fillette, une petite chienne, une bête… Tu lui lances un os et elle court le chercher pour te le rapporter. »
Quand ils faisaient l’amour et qu’il se juchait sur elle, il se moquait de ses gestes, lui pinçait la peau du cou, de la poitrine, lui laissait des bleus partout. »
La frontière devient floue entre vie publique et vie privée. Sur les toiles de Picasso, je vois maintenant l’ombre meurtrie de Dora Maar, comme de longues traînées sales, rougeâtres, imprégnées de ce sang des menstrues avec lequel il aimait peindre…
Et les larmes qu’il lui fit pleurer, sur ce tableau….
📚Les 14 et 15 septembre, venez fêter la rentrée littéraire!
Vous êtes invités aux Grands Voisins pour partager, lire, écouter, raconter, danser et célébrer les autrices qui vous inspirent et vous passionnent. Clémentine Flocon en est l’organisatrice, semble-t-il mais je n’ai pas toutes les infos.
Club de lecture animé par Books by women
Dimanche 15 septembre à 11h au restaurant Oratoire, aux Grands Voisins
Boissons chaudes et gâteaux seront mis à votre disposition pour nourrir votre corps en plus de votre esprit
Le livre à lire est Ete d’Edith Wharton, le livre existe en format de poche.
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Books by women a créé une newsletter qui met en avant les livres écrit par des femmes
AU PROGRAMME
📕Club de lecture
📣Tables Rondes
⭐Conférences inspirantes
🎨 Exposition de textes et d’arts
🎶Concert
📇Ateliers
✍🏻Séances de dédicaces
📖Librairies
🎤Micro ouvert: lecture de vos textes
Le programme et le nom des intervenantes vous seront dévoilés au fur et à mesure 🔍
Entrée à prix libre
Ateliers payant et sur inscription ( à venir)
// Accès
74 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris
Métro : Denfert Rochereau – lignes 4 et 6
RER : Port Royal ou Denfert Rochereau – ligne B
Bus : arrêt Saint-Vincent-de-Paul – 38 et N1
Station Vélib la plus proche :
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n°5029 – Port Royal
Le site et la salle ont un accès PMR
Louise Ackermann est née Victorine Choquet le 30 novembre 1813 à Paris et décédée le 2 ou 3 août 1890.
Elle a passé une enfance plutôt triste et solitaire dans l’Oise, à la campagne.
Elle résume ces années ainsi : « …une enfance engourdie et triste, une jeunesse qui n’en fut pas une, deux courtes années d’union heureuses, vingt-quatre ans de solitude volontaire. »
Ses relations étaient assez lointaines, son père, voltairien convaincu l’éduqua dans l’Esprit des lumières. Elle fut pensionnaire à Paris et écrivit ses premières poésies, assez pessimistes, très influencée pas Schopenhauer. Elle y évoque l’angoisse existentielle et le refus de tout secours religieux. Elle va tenter de se démarquer de la poésie subjective qu’on attribue généralement aux femmes.
A partir de 1832, ses poèmes sont publiés dans des journaux, dont Les Œuvres (Elan mystique, 1832, Aux femmes, 1835, Renoncement, 1841, de plus en plus désespérés. Elle décrit un monde sans Dieu, et la finitude de l’esprit humain.
Elle fut qualifiée de « Sapho de l’athéisme », de « Pythonisse proudhonienne »
Elle épousa Paul Ackermann, grammairien et pasteur protestant et s’installa avec lui à Berlin jusqu’à sa mort trois ans plus tard. Elle s’initia alors à la philosophie allemande et laissera de côté la poésie. La critique soulignera la « virilité de [sa] pensée ». Louise Ackermann répondra :
« Quoi ! ce cœur qui bat là, pour être un cœur de femme,
En est-il moins un cœur humain ? »
Elle est toutefois hostile à tout féminisme militant et demeure assez conformiste.
Elle tenta de concilier ses aspirations philosophiques et la création poétique : Contes (1850-1853) , Premières poésies (1863), Poésies philosophiques (1871) dans lesquelles elle tenta une fusion entre poésie et science, Ma vie (1874), Les pensées d’une solitaire (1882). Elle passa la dernière partie de sa vie à Nice.
Des théories évolutionnistes, elle dira qu’elles sont « en parfait accord avec les tendances panthéistes de [son]esprit ».[1]
Elle jouit à son époque d’une reconnaissance incontestable et fut saluée par Barbey d’Aurevilly admiratif de cet « athéisme net, articulé, définitif. », Caro et Léon Bloy.[2]
Aux femmes
S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre,
Qu’une entre vous vraiment comprît sa tâche austère,
Si, dans le sentier rude avançant lentement,
Cette âme s’arrêtait à quelque dévouement,
Si c’était la Bonté sous les cieux descendue,
Vers tous les malheureux la main toujours tendue,
Si l’époux, si l’enfant à ce cœur ont puisé,
Si l’espoir de plusieurs sur Elle est déposé,
Femmes, enviez-la. Tandis que dans la foule
Votre vie inutile en vains plaisirs s’écoule,
Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné,
Elle a sa foi, son but et son labeur donné.
Enviez-la. Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle
Que l’homme à son secours incessamment appelle,
Sa joie et son appui, son trésor sous les cieux,
Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux,
La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène
Vers cette arche en danger de la famille humaine,
Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour,
Pour branche d’olivier a rapporté l’amour.
Paris, 1835
Louise Ackermann, Premières poésies, 1871
Sources : Dictionnaire des femmes célèbres, Dictionnaire des créatrices, des femmes-Antoinette Fouque, Femmes poètes du XIXe siècle, une anthologie, sous la direction de Christine Planté.
[1] Femmes poètes du XIXe siècle, une anthologie, sous la direction de Christine Planté
P 205
[2] Femmes poètes du XIXe siècle, une anthologie, sous la direction de Christine Planté
Femmes, art, pouvoir
A Vienne, Le Léopold Museum consacre une partie de l’exposition « Vienne 1900 » à la place de la femme artiste et plus largement de la femme intellectuelle dans la société viennoise.
A Paris, le Musée d’Orsay consacre une exposition à Berthe Morisot, reconnue aujourd’hui comme une figure majeure de l’impressionnisme, souvent reléguée à une quasi-obscurité parce que femme, et un parcours dans les collections du musée autour de la thématique de « Femme, art et pouvoir ».
Laurence des Cars, présidente des musées d’Orsay et de l’Orangerie tente de répondre à deux grandes questions « Quelle place occupent les femmes dans le grand récit de la modernité naissante » ( 1848-1914) et « Comment ont-elles contribué à l’élaboration du champ créatif et artistique ? »
Elle souligne l’absence des femmes artistes dans les collections du Musée d’Orsay, absence qui est le témoin de la minoration, par l’administration, des Beaux-Arts à la fin du XIXe siècle des œuvres de femmes, la collection du Musée d’Orsay étant en partie héritière des collections acquises par l’Etat.
Les travaux de Linda Nochlin, spécialiste de la représentation de la femme dans la peinture du dix-neuvième siècle, et autrice de l’ouvrage qui donne son titre à ce parcours, tente de déconstruire la façon dont l’histoire de l’art s’y est prise pour naturaliser l’absence de grands artistes femmes.
L’œuvre de Berthe Morisot en est un exemple, reléguée dans le rang des artistes mineures, parce que le sujet de ses œuvres concernait un environnement quotidien et des figures surtout féminines, elle sera considérée longtemps comme une artiste « féminine » donc mineure.
D’ailleurs, « les femmes sont-elles capables de création à l’égal des hommes ou leur nature féminine les conditionnent-elle à un rôle mineur ? ».
Quels sont donc les critères d’entrée dans une collection publique ? Quels sont les processus de diffusion et de reconnaissance des œuvres du passé mais aussi contemporaines ?
L’absence de ces femmes artistes sera-t-elle un jour réparée ? Et comment ?
Car comme l’affirment Sabine Cazenave, conservatrice en chef peinture et Scarlet Reliquet, responsable de programmation cours, colloques et conférences, « La présence de femmes artistes est déjà attestée dans les ateliers du Moyen-Age et de nombreux exemples de femmes associées en particuliers aux travaux de leur pères, frères et époux jalonnent les XVIe et XVIIe siècle. A la fin du XVIIIe siècle, les femmes accèdent à une plus grande visibilité et à une liberté croissante. »[1]
Cantonnées longtemps à une pratique amateure, faisant partie des talents d’agréments d’une jeune fille à marier, tolérées comme copistes parfois extrêmement douées, et pour les femmes d’origine modeste, cantonnées à une pratique liée aux arts appliqués, les femmes peu à peu se lancent dans une pratique professionnelle dont elles espèrent tirer un bénéfice financier. Mais il faudra attendre 1870 pour l’ouverture de l’académie Julian aux femmes.
Ce statut est également renforcé par les techniques utilisées. En effet, on considère que le pastel , l’aquarelle et le dessin sont « des arts mineurs pour artistes mineures »[2]. Elles répondraient aux vertus féminines de « légèreté, finesse, douceur, délicatesse, et sentiment », les femmes étant incapable de maîtriser la grande peinture héroïque, les scènes de batailles et de bravoure (auxquelles entre parenthèses, elles ne participent pas) qui nécessitent de la virilité et du tempérament et…la peinture à l’huile, le chevalet et l’atelier, toutes choses difficilement accessibles aux femmes jusqu’à la fin du XIXe siècle. Il faudra attende les années 1880, et la naissance des avant-gardes, qui remettent à l’honneur le pastel, et le processus de création dans la peinture pour que cette technique sorte du carcan. Berthe Morisot, exploitera jusqu’à l’extrême la notion du non-fini dans l’art, ouvrant la voie à l’abstraction. Madeleine Lemaire, Louise Breslau et Mary Cassat s’affirmeront comme artistes professionnelles en utilisant ces techniques.
Images wikipédia, domaine public
La critique d’art jusque-là réservée aux hommes, va progressivement s’ouvrir aux femmes, moins attachées au genre de l’artiste, que leurs collègues masculins. En effet ceux-ci n’hésitent pas à brocarder l’entrée des œuvres de femmes dans les « Salons ». Les plus connues sont Claire Christine de Charnacé (1849-1912) qui écrit sous le pseudonyme de C.de Sault dans le Temps à partir de 1863 ou encore Marie-Amélie de Montifaud (1849-1912) dans l’Artiste sous le pseudonyme de Marc[3]. Les femmes critiques et journalistes sont soumises à la même pression que les autrices. Une femme qui rend son œuvre publique se rabaisse au rang de prostituée.
C’est ainsi que sera accueillie la prétention de Berthe Morisot à vendre ses œuvres.
La situation est encore plus critique pour les sculptrices, dont l’art est considéré comme viril. Marie d’Orléans, Félicie de Fauveau, Marcello (pseudonyme d’Adèle d’Afry[4]) et plus connue Camille Claudel devront affronter bien des difficultés pour imposer leur art.
Marie Barshkirtseff le résume ainsi : « Je n’étonnerai personne en disant que les femmes sont exclues de l’Ecole des beaux-arts comme elles le sont de presque partout. […] ce qu’il nous faut, c’est la possibilité de travailler comme les hommes et de ne pas avoir à exécuter des tours de force pour en arriver à avoir ce que les hommes ont tout simplement. »
Exclues des écoles, les femmes ont souvent recours à des professeurs privés dont les tarifs sont le double de ceux des hommes[5]. Rien ne leur sera épargné.
Près de 50 ans après les premiers mouvements de revendication cherchant à redonner une place aux femmes, les recherches, les initiatives et les associations se multiplient pour briser le plafond de verre.
Lorsque j’ai commencé ce blog, il y a près de dix ans, j’étais pratiquement la seule à évoquer ces sujets sur la toile en dehors de la recherche, souvent peu accessible au grand public. Aujourd’hui, c’est pour moi une joie immense de voir se multiplier les tentatives de réhabilitation et la diffusion de plus en plus grande des œuvres de femmes.
Le Léopold Muséum sera l’objet d’un prochain article.
[1] Notice du parcours
[2] Leïla Jarbouai, conservatrice arts graphiques, notice du parcours
[3] Sabine Cazenave, notice du parcours
[4] Ophélie Ferlier-Bouat, conservatrice sculpture, notice du parcours
[5] idem
J’ai choisi pour ma part, dans l’énorme création de nos amis québécois, le livre de Claude Lamarche « Les têtes rousses »
Nous apprenons la disparition, à l’âge de 88 ans, de cette immense autrice que fut Toni Morrison.
D’elle, j’ai lu Home et Beloved …