Cité par Michel Duquenne dans « Grandes dames des lettres ». La civilisation sumérienne était patriarcale, mais explique-t-il, les femmes y avaient encore leurs propres cultes, et le poème qui suit fut écrit par une prêtresse de la déesse de l’amour et de la guerre Inanna. Ce poème est écrit pour les épousailles rituelles qui étaient renouvelées chaque année pour assurer la fertilité des terres et la fécondité des femelles. Celui-ci a été écrit pour le roi Shu-Sin. Cité pour la première fois par Samuel Noah Kramer dans son ouvrage « L’Histoire commence à Sumer »
On apprend encore qu’elle était princesse, fille du roi Sargon, prêtresse de la sainte cité du pays de Sumer, Ur, dans laquelle le Dieu Lune Nanna Sin est le régent.
Des recherches récentes, reprises par Eric Dussert, on apprend qu’elle était une princesse mésopotamienne de la ville d’Ur, Enheduanna, prêtresse d’un culte oublié et poétesse sumérienne. On lui attribue les cinq cent soixante vers, subsistant sur des tablettes, de trois hymnes à la déesse de la guerre et de l’amour Inanna, ainsi que quarante-deux poèmes retrouvés sur des tablettes à Ur et Nippur. Elle devançait Sappho (VIIe_VIe siècleav.J.-C.) et Hypathie (IVe siècle).(2)
Dans ses écrits, elle raconte son exil et la perte de son poste de grande prêtresse après la mort de son père, le roi Sargon.
Mis à jour le 08/05/2023
Statue de femme sumérienne
Poème d’amour au roi Shu-Sin
Époux, cher à mon cœur,
grande est ta beauté, douce comme le miel,
Lion, cher à mon cœur,
grande est ta beauté, douce comme le miel.
Tu m’as captivée, laisse-moi demeurer tremblante devant toi;
Époux, je voudrais être conduite par toi dans la chambre.
Tu m’as captivée, laisse-moi demeurer tremblante devant toi:
Lion, je voudrais être conduite par toi dans la chambre.
Époux, laisse-moi te caresser:
ma caresse amoureuse est plus suave que le miel.
Dans la chambre, remplie de miel,
laisse-nous jouir de ton éclatante beauté
Lion, laisse-moi te caresser:
ma caresse est plus suave que le miel.
Époux, tu as pris avec moi ton plaisir:
dis-le à ma mère, et elle t’offrira des friandises;
à mon père, et il te comblera de cadeaux.
Ton âme, je sais comment égayer ton âme:
Époux, dors dans notre maison jusqu’à l’aube.
Ton cœur, je sais comment réjouir ton cœur:
Lion, dormons dans notre maison jusqu’à l’aube.
Toi, puisque tu m’aimes,
donne-moi, je t’en prie, tes caresses.
Mon seigneur dieu, mon seigneur protecteur,
Mon Shu-Sin qui réjouit le cœur d’Enlil,
Donne-moi, je t’en prie, tes caresses.
Ta place douce comme le miel,
je t’en prie pose ta main sur elle,
pose ta main sur elle,
referme en coupe ta main sur elle comme un manteau Gishban,
(2) page 14 – Cachées par la forêt, Eric Dussert, Editions de La Table Ronde, Paris 2018.
A reblogué ceci sur rhizomiques.
J’aimeJ’aime