Archives pour la catégorie Femmes dans l’Histoire

Mélancolie ouvrière – la belle figure de Lucie Baud, une des premières femmes syndicalistes françaises

Vendredi 10 juillet à 20h55 sur Arte. Téléfilm français de Gérard Mordillat (2018). Avec Virginie Ledoyen. 1h30. (Disponible en replay jusqu’au 11 août sur Arte.tv).

Une grande figure des luttes de femmes !

Mélancolie ouvrière, Michelle Perrot, Le Seuil, 2014

J’ai regardé ce soir ce beau film de Gérard Mordillat adapté d’un livre de Michelle Perrot, « Mélancolie ouvrière » qui a tenté de retracer la lutte mais aussi l’histoire de cette femme, ouvrière en soie du Dauphiné. Femme rebelle, courageuse, et qui paya très cher ses engagements. Elle organisa et soutint les grèves des ouvrières dans les usines de la soie dans lesquelles les femmes étaient exploitées, et où des fillettes de 10 à 12 ans travaillaient 12 heures par jour, quand ce n’était pas plus.

Les patrons, scandalisés, clament qu’augmenter les ouvrières les conduira à la faillite. Inutile de dire que cela n’est pas arrivé…Mais je crois qu’on entend encore certaines de ces diatribes encore de nos jours.

Elle aida les ouvrières italiennes, recrutées en grande partie dans le Piémont, et réduites pratiquement en esclavage, non seulement elles étaient payées encore moins que les ouvrières françaises mais on ne changeait leurs draps qu’une fois par an. de très belles scènes dans le film où ces femmes chantent.

Le choeur des esclaves…

« Je suis entrée comme apprentie chez MM. Durand frères. J’avais alors douze ans. » Ainsi commence le témoignage de Lucie Baud (1870-1913)…

Dans son livre, Michelle Perrot tente de comprendre son histoire, ses;luttes, ses souffrances et ses échecs mais aussi la singularité qui fait d’elle une personnalité forte, une meneuse, une femme révoltée.Ses échecs, ses chagrins qui durent être immenses. Sa mélancolie…Ce qui la brisa…

Ces femmes à qui l’on doit tant…

Le secret des conteuses du 15 mars au 27 avril 2019 – Théâtre Déjazet

Le secret des conteuses
du 15 mars au 27 avril 2019/ du mardi au samedi 19h / Matinées samedi 16h /

« Au 36 rue des Tournelles, chez Ninon De Lenclos, on pouvait croiser Molière, La Rochefoucauld, Jean de La Fontaine, Saint-Evremond, Huygens… Tout
ce beau monde se rendait aussi à la cour.
Le Roi en personne prenait toujours de ses nouvelles en ces termes «Comment se porte sa Majesté du Marais » ?
Que les travers d’une grande demoiselle se résolvent en qualités historiques pourra
surprendre la morale d’aujourd’hui, sans doute, mais guère celle d’hier.
Cette déesse Aphrodite, grande séductrice se distingua dans l’Art de se faire aimer et
inventa une jeu curieux et amusant intitulé : Le Secret des Conteuses.
Ninon de Lenclos prient quelques grandes dames, qui représentent à elles seules : L’Esprit Féminin Français du XVIIe siècle, Madame de Sévigné, Madame Scarron, Mademoiselle de Scudéry à confier un secret d’alcôve, à narrer une passion cachée dans laquelle ces dames se seraient jetées éperdument pour les beaux yeux d’un  galant homme dont le nom ne saurait être révélé avant que toutes n’aient parlé.
Le bruissement de la soie des robes se mêle aux arias qui enchanteront les oreilles de tous les amoureux de la musique baroque. »
Auteur et Mise en scène Martine Amsili
Avec Ninon De Lenclos – Anne Jacquemin,
Mademoiselle De Scudéry – Annie Sinigalia,
Madame Scarron – Emma Colberti,
Madame De Sévigné – Niseema Theillaud
et Louison – Léa Betremieux

L’AUTEUR – METTEUR EN SCÈNE MARTINE AMSILI
Comédienne-Auteur-Metteur en scène . Après le conservatoire d’art dramatique,
Martine Amsili poursuit des études de lettres et intègre l’Institut d’Études Théâtrales à
Censier. Ses professeurs Alexandre Grecq et Yves Furet de la Comédie-Française, éminents disciples de Louis Jouvet lui transmettent l’art du théâtre.
Elle joue les grands rôles du répertoire : Armande et Célimène dans Les Femmes Savantes et le Misanthrope de Molière, Émilie dans Cinna de Corneille, la Duchesse dans Louison, Marianne dans Les caprices de Marianne d’Alfred de Musset, Esther de Racine.
Ses dernières adaptations pour le théâtre sont issues de correspondances : Maux d’Auteurs, Lettres de Westerbork d’Etty Hillesum qu’elle interprète avec Emmanuelle Galabru, Voyage terrestre et Céleste de Simone Martini de Mario Luzi qu’elle interprète avec Serge Barbuscia. Elle crée avec Bastien Miquel (écrivain, historien et journaliste) Compagnie Nuits d’Auteurs.
Martine Amsili partage son temps entre l’écriture, la direction d’acteurs et l’enseignement.
Elle a mis en scène La Collection d’Harold Pinter, La Mère confidente de Marivaux, Lettres aux Hébreux. Auteur de pièces de théâtre, Martine Amsili a publié Chez Ninon de Lenclos aux Éditions de la Librairie Théâtrale (rue Marivaux), L’Épistolière aux Éditions Fiacre. Elle travaille actuellement à l’écriture d’une pièce intitulée Le théâtre Monsieur!.
Au cinéma et à la télévision, elle tourne avec Patrick Jamain, Rémy Duchemin, George Lautner ou encore David Delrieux. Elle a coréalisé et joué dans un court-métrage d’après une nouvelle de Mark Twain Quelle heure est-il ? de Bastien Miquel avec Michel Galabru. »

Une bourse de 1,5 million d’euros de la part de l’Union européenne pour retrouver les textes écrits par des femmes en Europe entre 1500 et 1780.

Une chercheuse espagnole s’est vu attribuer une bourse de 1,5 million d’euros de la part de l’Union européenne pour retrouver les textes écrits par des femmes en Europe entre 1500 et 1780.

Nous le défendons ici à Litterama depuis plus de dix ans maintenant, de nombreux chercheurs travaillent dans l’ombre, avec assez peu d’échos auprès du grand public, et les bénéfices de tant de travail et d’acharnement se font enfin sentir : jugez plutôt, une bourse de 1,5 millions d’euros pour retrouver les textes de femmes en Europe entre 1500 et 1780 !

Quelle satisfaction, quelle joie !

De nombreux textes de femmes ont été perdus tout au long de l’Histoire, victimes de la dévalorisation systématique du féminin. Et si quelques jeunes hommes aujourd’hui, comme l’indiquait la chronique précédente,  cherchent cette part en eux, tant l’éducation les a obligés à la refouler, je ne suis pas vraiment surprise. Le monde change !

Carme Font – docteure en philologie anglaise de l’Université autonome de Barcelone sera responsable de ces recherches, (selon El Pais et The Guardian) . Elle a 5 ans pour parcourir toutes les bibliothèques, archives et collections privées, afin de trouver et recenser les lettres, poèmes et pensées philosophiques rédigés par des femmes entre 1500 et 1780 afin de les faire connaître au grand public. ( source Figaro-Madame)

Merci à mon amie Karine d’avoir repéré pour moi cette information.

Vera Brittain et ses écrits contre la guerre (1893-1970)

Vera Brittain ( 1893-1970) – Testament of youth, une voix contre la guerre

J’aimerais vous parler de Vera Brittain, une femme qui a écrit pendant la première guerre mondiale ;  il me semble que si vous parvenez au bout de cet article, vous aurez contribué à la faire revivre, et aurez redonné force à ses combats. Nous sommes les lieux de la mémoire, le conservatoire des voix de femmes, qui s’élevèrent jadis et qui demandent à ne pas être tout à fait oubliées. Je voudrais le relier au roman de Margaret Atwood, dont j’ai écrit récemment la chronique, car si les femmes n’ont pas toujours eu une arme à la main, elles savent d’une autre manière ce qu’est la guerre.

Testament d’une génération sacrifiée

Vera Brittain obtint à sa sortie en 1933, le titre qui lui assura enfin la consécration et le succès, « Testament of youth », récit des années de guerre, à laquelle elle participa en tant qu’infirmière. Elle lui paya un tribut non négligeable, car cette guerre lui enleva son frère et son fiancé, membres d’une génération sacrifiée.

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Toutes les œuvres qu’elle publia par la suite furent plus ou moins autobiographiques. Le traumatisme vécu fut la veine qui irrigua son œuvre mais aussi sa vie, car elle devint une pacifiste convaincue.

« As a child I wrote because it was as natural to me to write as to breathe, and before I could write I invented stories. »

Défendre l’honneur ?

Elle a compris que lutter contre la guerre, c’est lutter contre des représentations, des valeurs qui voient dans la brutalité, la sauvagerie, la barbarie et la mort l’honneur d’un homme, d’une famille, d’une nation.

Une femme libre

Elle dut lutter contre sa famille pour réussir à passer le concours d’entrée réservé aux filles à Oxford, interrompit ses études pour s’engager comme infirmière, et devint une femme libre de ses choix et de ses idées.

Elle voulait devenir écrivain  depuis le plus jeune âge : « As a child I wrote because it was as natural to me to write as to breathe, and before I could write I invented stories. »

Femme engagée, elle contribua au magazine pacifiste, Peace news, lutta contre l’apartheid et le colonialisme.

Les combats de Vera B sont les mêmes que nous pourrions livrer aujourd’hui, les mêmes ressorts animent les mêmes haines, les mêmes conflits dans lesquels des innocents perdent la vie, la joie de vivre, l’espérance et le bonheur.

Que la voix de Véra B et celles de tous les autres ne soient jamais oubliées.

Photo de vera Brittain : Noelbabar [Public domain, Public domain or Public domain], from Wikimedia Commons

Un film a été tiré de cet ouvrage :

Féminin/masculin Littératures et cultures anglo-saxonnes

Féminin/masculin: Littératures et cultures anglo-saxonnes par [Collectif, Marret, Sophie]

Présentation de l’éditeur

« Les textes réunis dans ce volume rendent compte de la diversité des questions soulevées par les rapports féminin/masculin, en un temps où la participation des femmes à la vie de la cité est devenue d’une actualité brûlante, où l’analyse renouvelée de la notion d’identité (et d’identité sexuelle) se trouve au cœur des débats philosophiques. Le développement des études féministes a conduit à examiner les représentations de la femme dans la presse, les arts et les lettres ainsi qu’à s’interroger sur les marques du féminin dans l’écriture, questions dont il convenait d’esquisser un bilan quelque trente ans après le tournant décisif pris par les revendications des femmes dans les années soixante-dix. Les articles présentés dans l’ouvrage Féminin/masculin, sélectionnés à la suite du congrès de la Société des anglicistes de l’enseignement supérieur qui s’est tenu à Rennes en mai 1998, permettent d’aborder ces questions à partir d’études précises, qui interrogent spécifiquement les littératures et les cultures anglo-saxonnes. »

Accès au texte – cliquez ici !

La princesse de Clèves, dîner-théâtre au Théâtre de Montansier décembre 2018

 « La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat. Jamais cour n’a eu autant de belles personnes ni d’hommes admirablement bien faits. Le goût que le roi François Ier avait pour la poésie et pour les lettres régnait encore en France, et le roi, son fils Henri II, bonsoir votre majesté, comme vous aimiez les exercices du corps, tous les plaisirs étaient à la cour. »

Bruno Schwartz  joue « La princesse de Clèves » de Madame de Lafayette, avec talent, et nous emporte dans ce magnifique texte classique dont l’austérité disparaît dans les ombres et les lumières de la scène de ce théâtre somptueux qu’est le théâtre de Montansier à Versailles,  proposant à chaque spectateur une complicité particulière, choisissant au sein du public quelques spectateurs qui assument les rôles de quelques personnages à leur corps consentant, autour d’une table dressée où sera servi le dîner à la fin du spectacle. Des pauses ménagées dans le récit sont consacrées à la description des usages de la table à l’époque de Mme de Lafayette.

« Quand le sucre est mis au goût du jour, il vaut littéralement son pesant d’or. Pour montrer son pouvoir et sa richesse, on le met donc à toutes les sauces… […]

Un très beau moment, une belle soirée, où se conjuguent plaisirs de l’ouïe, plaisir des yeux, et plaisir de la table.

D’après Madame de la Fayette, conception et mise en scène Benoit Schwartz, scénographie Elisabeth de Sauverzac et Benoit Schwartz, lumières Nicolas Villenave

avec Benoit Schwartz, Production Compagnie La Bao Acou, Espace culturel Luxembourg/Meaux

Jusqu’au 05 décembre pour des scolaires et en tournée

La tradition des romans de femmes XVIIIe-XIXe siècle textes réunis et présentés par Catherine Mariette-Clot et Damien Zanone

 

 

Présentation de l’éditeur

Les noms de Mmes de Charrière, Cottin, de Duras, Gay, de Genlis, de Graffigny, Guizot, de Krüdener, de Montolieu, Riccoboni, de Souza, de Tencin (donnés ici dans l’ordre impersonnel de l’alphabet), romancières réputées en leur temps, ont difficilement passé les années : dès le milieu du XIXe siècle, ils n’ont plus été retenus que des érudits qu’intéressaient l’histoire de la littérature ou l’histoire du roman, l’histoire des femmes aussi. Quant à la notoriété qui a toujours entouré les noms de Mme de Staël et de George Sand, elle s’est souvent plus occupée d’aspects de leur biographie, construits et chéris comme des stéréotypes, que de leur oeuvre de romancières.
Le fait est, pourtant, qu’au XVIIIe siècle et dans la première moitié du XIXe, les romans écrits et publiés par des femmes occupent la scène littéraire d’une manière qui les met suffisamment en valeur pour que les lecteurs reconnaissent en eux une tradition, celle des « romans de femmes ». L’unité de l’appellation collective suggère la présence dans ces textes d’un maniement spécifique du langage romanesque, avec des traits récurrents (modèles d’intrigues, constantes thématiques, normes du discours moral). Par jeu de reprises et de variations, cet ensemble d’éléments créerait des conventions et ainsi déterminerait un genre (notion que le mot de tradition revient à dire par euphémisme). C’est à la rencontre d’un tel contenu objectivable que le présent ouvrage veut se risquer : existe-t-il ? Le discours critique doit-il valider l’idée qu’il y eut, au XVIIIe et au XIXe siècles, une tradition des romans de femmes ?

Biographie de l’auteur

Catherine Mariette-Clot est maître de conférences en littérature française à l’Université de Grenoble, membre du « Centre d’études stendhaliennes et romantiques » de l’équipe E.A. 3748 – Traverses 19-21. Spécialiste de littérature française du XIXe siècle, elle a publié de nombreux travaux sur Stendhal et George Sand.
Damien Zanone est professeur à l’Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve). Il travaille sur la littérature romanesque et autobiographique du XIXe siècle. On lui doit en particulier un ouvrage de référence sur le genre des Mémoires dans cette période (Écrire son temps, Presses universitaires de Lyon, 2006) ainsi que plusieurs éditions critiques de George Sand.

Cycle Margaret Atwood – Captive

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Margaret Atwood, Captive (Alias Grace, 1996) , traduit de l’anglais (Canada) par Michèle Albaret-Maatsch, Robert Laffont, 10/18 , 1998 pour la traduction française, 613 pages

Captive est le deuxième roman que je lis de cette auteure et je suis toujours aussi séduite par l’écriture de Margaret Atwood, sa façon de camper les personnages, de nouer l’intrigue, et de créer en nous le désir de lire, de la lire.

Ce roman retrace la vie de Grace marks, 16 ans, condamnée à perpétuité pour le meurtre de son employeur. Le second crime, celui de la gouvernante, ne sera pas jugé.  Qui est Grace Marks, et quelle comédie joue-t-elle lorsqu’elle prétend ne pas se souvenir de ce qu’elle a fait le jour du meurtre ? N’est-elle qu’une habile manipulatrice ? C’est ce que le docteur Jordan va s’attacher à découvrir, curieux des nouvelles méthodes de la psychiatrie, influencé par les études sur l’hystérie de Charcot, et les balbutiements de ce qui sera plus tard la psychanalyse. Il souhaite sonder le mystère de ces profondeurs, de cet inconscient, nouveau continent presque vierge de cette fin du XIXe siècle. Est-on ce que l’on se rappelle ou alors ce que l’on a oublié ? Margaret Atwood brosse avec talent les polémiques de cette fin de siècle, les débats qui l’animent sur la nature de l’âme ou de l’esprit.

A travers Grace, le poids du déterminisme social, la violence qu’il exerce sur la classe laborieuse, dont le destin est la pauvreté – les chances de s’élever dans la hiérarchie sociale étant quasi-inexistantes – est finement analysé. La condition des servantes dans les familles bourgeoises, l’injuste répartition des richesses, sert de filigrane au récit.

Mais ce sont ces relations entre Grace et le docteur Jordan qui donnent sa profondeur au récit, et peut-être son romanesque. Elles illustrent le danger de la relation thérapeutique particulière instaurée entre eux, où le manque de distance compromet ce qui pourrait être une guérison.

Et parfois, peut-être vaut-il mieux ne pas se souvenir…

Ce cycle est aussi un challenge auquel vous pouvez participer jusque en septembre 2019.

La fabrique de l’intime – Ecrits autobiographiques de femmes du XVIIIe siècle

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La Fabrique de l’intime. Mémoires et journaux de femmes du XVIIIe siècle, par Catriona Seth, Robert Laffont, Bouquins, 1216 p., 30 euros

On ne peut que se réjouir de l’intérêt de la critique et d’une certaine partie des lecteurs pour l’histoire de l’écriture des auteures. Cela pourrait bien être la revanche post-mortem de ces femmes dont Rousseau disait  dans une lettre écrite à d’Alembert en  1758 : « Les femmes, en général, n’aiment aucun art, ne se connaissent à aucun, et n’ont aucun génie. Elles peuvent réussir aux petits ouvrages qui ne demandent que de la légèreté d’esprit, du goût, de la grâce, quelquefois même de la philosophie et du raisonnement. Elles peuvent acquérir de la science, de l’érudition, des talents et tout ce qui s’acquiert à force de travail. Mais ce feu céleste qui échauffe et embrase l’âme, ce génie qui consume et dévore, cette brûlante éloquence, ces transports sublimes qui portent le ravissement jusqu’au fond des cœurs, manqueront toujours aux écrits des femmes : ils sont tous froids et jolis comme elles. »

Malheureusement cette vision étroite et misogyne a empêché l’accès des femmes au monde de la littérature, en les enfermant dans le cercle étroit du foyer.

« Cette première anthologie de textes autobiographiques de femmes du XVIIIe siècle embrasse tout le siècle des Lumières, du journal de Rosalba Carriera, jeune pastelliste à Paris pendant la Régence, aux souvenirs de Victoire Monnard, apprentie sous la Révolution, en passant par le journal de Germaine de Staël, les Notes sur l’éducation des enfants d’Adélaïde de Castellane ou de Charlotte-Nicole Coquebert de Montbret, ou encore les Mémoires particuliers de Manon Roland sous la Terreur. Une artiste italienne en France, une actrice anglaise célèbre en visite à la cour de Versailles, une Française inconnue, fille d’artisan, côtoient ici une religieuse limousine dans sa province ou la princesse de Parme, mariée à l’héritier du trône autrichien.
Toutes ont livré par écrit leurs pensées secrètes, leurs sentiments, leurs craintes, leurs joies, leurs espoirs, comme un envers de la  » grande histoire « . Leurs textes, très divers dans leur forme et leur contenu, témoignent du développement d’une véritable écriture personnelle, faite de repli sur soi ou d’élan vers l’autre.
Écrire, pour ces femmes attachantes, pleines d’esprit, généreuses, qui s’affirmaient tout en doutant d’elles-mêmes, a été le moyen de conquérir un espace intime où elles pouvaient exprimer leur caractère et leur désir d’émancipation. Elles apparaissent comme les pionnières de la littérature féminine moderne. Et elles demeurent en cela, d’une certaine manière, nos contemporaines.

Ce volume contient des textes de : Rosalba Carriera (1675-1757), Marguerite-Jeanne de Staal-Delaunay (1684-1750), Suzanne Necker (1737- 1794), Françoise-Radegonde Le Noir (1739-1791), Isabelle de Bourbon-Parme (1741-1763), Félicité de Genlis (1746-1830), Jeanne-Marie Roland (1754-1793), Mary Robinson (1758-1800), Charlotte-Nicole Coquebert de Montbret (1760-1832), Adélaïde de Castellane (1761-1805), Germaine de Staël (1766-1817), Marie-Aimée Steck-Guichelin (1776-1821) et Marie-Victoire Monnard (1777-1869). »

Biographie de l’auteur

Catriona Seth est professeur des universités en littérature française à l’université de Lorraine et professeur associé au département d’histoire de l’université Laval (Québec). Elle est l’auteur de nombreux travaux importants sur la littérature et l’histoire des idées du XVIIIe siècle, entre autres Marie-Antoinette. Anthologie et Dictionnaire (Bouquins, 2006), Les rois aussi en mouraient. Les Lumières en lutte contre la petite vérole (Desjonquères, 2008) et la récente édition des Liaisons dangereuses de Laclos (Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2011).

 

Un biopic de Mary Shelley au cinéma, à ne pas rater ! J’ai vu, j’ai aimé !

Ne pas oublier de mentionner que Haifaa Al Mansour est la réalisatrice saoudienne de ce chef d’oeuvre qu’est Wadjda, sorti en février 2013, s’il n’y en avait qu’une, ce serait une raison suffisante pour courir voir ce film.

En 1814, Mary Wollstonecraft Godwin entame une relation amoureuse passionnée avec  le poète Percy Shelley. Elle n’a que seize ans mais à l’époque les filles se marient jeunes. mais surtout, elles obéissent à leurs parents et les mariages d’amour ne sont pas légion. Mary choisit qui elle veut aimer et s’enfuit avec son amant. Cela fait bien sûr scandale.  Ils sont tous les deux en avance sur leur temps et leurs idées libérales en amour, comme dans tous les autres domaines va permettre à Mary de faire éclore son talent. C’est en 1816, près du Lac Léman, alors invités dans la demeure de Lord Byron, que Mary inventera le personnage de Frankenstein. Elle le publiera d’abord anonymement, puis luttera pour revendiquer son oeuvre.

Date de sortie 8 aôut 2018 (2h00);  De Haifaa Al Mansour; Avec  Elle Fanning, Douglas Booth, Tom Sturridge; Film américain
     J’ai vu aujourd’hui ce film dans un petit cinéma près de la gare Saint-Lazare. Elle Fanning (Mary Wollstonecraft Shelley) est remarquablement filmée et Douglas Booth (Percy Bysshe Shelley)  tient à merveille son rôle de génie et de séducteur (un peu bellâtre toutefois). Leur rencontre et leur vie commune, dans une sorte de ménage à trois avec Claire Clairmont, fille de la belle-mère de Mary, font l’objet d’une première partie du film, assez longue. Malgré son adhésion aux idées de l’amour libre, Mary souffre et va de désillusion en désillusion, terrassée par la dépression à la mort de sa fille. Claire Clairmont peine à trouver sa place, entre ces deux génies, et fait la connaissance de Lord Byron, magnifiquement campé en poète extravagant et cruel par Tom Sturridge. Lors d’un séjour chez lui, germera dans l’esprit de Mary l’idée de Frankenstein, à la faveur d’un défi lancé par le Lord lui-même pour occuper ses invités (Je ne sais pas le degré de vérité biographique, mais complètement allumé, et complètement misogyne !) .
     De la publication anonyme à la reconnaissance de son oeuvre, due à son père William Godwin, cette seconde partie qui était la plus intéressante, est un peu bâclée. Toutefois on saisit bien l’atmosphère de l’époque, teintée de spiritisme, et la tradition du gothique dans laquelle est profondément enracinée  « Frankestein », ainsi que l’influence des recherches scientifiques et du galvanisme qui lui en inspira la création. On comprend comment cela a pu mûrir en elle et donner naissance à l’ oeuvre majeure qui assure  sa postérité encore aujourd’hui. La critique féministe des années 70, a renouvelé l’intérêt pour cette auteure qui menaçait d’être engloutie par l’oubli.
J’ai été souvent émue par la lutte, l’énergie, la ténacité de Mary face à des éditeurs misogynes, sûrs de leur bon droit et de leur pouvoir, pétris par la morale étroite de leur temps qui ne jugeait pas convenable pour une jeune femme d’écrire ce genre de roman où  la monstruosité, l’indigence et l’indifférence des hommes étaient prises pour cible au lieu de se cantonner aux romans pour dames, convenables, édifiants, sentimentaux et compassés !
Un beau film, un peu malmené par certaines critiques mais beaucoup plus apprécié des spectateurs.

Cycle romancières portugaises : Dulce Maria Cardoso – Le retour

 

Dulce Maria Cardoso est née à Fonte Longa dans la région de Trás-os-Montes mais sa famille a émigré en Angola. Ils reviennent au Portugal par le pont aérien organisé en 1975 à quelques mois de la proclamation de l’Indépendance de l’Angola.  Elle étudie tout d’abord le droit à l’Université de Lisbonne avant de commencer à écrire, quelques années plus tard. Son roman « Os Meus sentimentos » traduit par « Violetta, mon amour » obtiendra une reconnaissance internationale grâce au Prix de littérature de l’Union Européenne en 2009.

vignette femmes du MondeDans le roman de Dulce Maria Cardoso, un jeune adolescent raconte la fuite précipitée de sa famille en 1975, hors d’Angola, vers la métropole portugaise, l’accueil dans un hôtel à Lisbonne, et la reconstruction après le traumatisme de l’exil et de la dépossession. L’approche formelle est vraiment intéressante : l’écriture est proche du langage parlé, les dialogues s’insèrent dans la voix du jeune garçon (d’un discours rapporté à un discours direct) qui porte ainsi de multiples voix comme autant de perspectives sur ce qui est vécu. Ce que disent les autres est toujours filtré par le prisme de sa subjectivité propre. La narration à la première personne permet de comprendre les sentiments du jeune homme, les émotions qui le bouleversent, sa découverte de l’amour et de la sexualité, sa honte et l’ostracisme dont lui et les siens sont victimes.

« Ceux d’ici nous aiment de moins en moins, on exploitait les nègres et maintenant on veut leur voler leurs emplois en plus de leur saccager leurs hôtels, de saccager la belle métropole qui sera jamais plus la même. » (p222)

Mais ce qui revient toujours, est les raisons qui ont poussé à l’exil : la misère endémique du Portugal qui a produit un peuple de migrants.

«  […] je sais bien que cette terre nous demande de la sueur, des larmes et du sang et qu’elle nous donne en échange un quignon de pain dur […]

Cette lecture ne peut que faire écho à la situation du Portugal aujourd’hui, des investissements étrangers dans le tourisme, et de ce boom qui semble donner un nouveau souffle à ce pays mais dont les richesses risquent ne pas profiter à ceux qui en ont le plus besoin.

Les français aisés investissent au Portugal et cela fait flamber les prix de l’immobilier. Le Portugal devient un paradis fiscal pour nombre de gens fortunés et les longues plages désertes risquent rejoindre un jour les plages bétonnées de la côte espagnole. On ne peut pourtant que se réjouir d’une prospérité qui reviendrait enfin aux pays du sud.

Dulce Maria Cardoso est un grand écrivain.

 

Dulce Maria Cardoso was born in the region of Trás-os-Montes in Portugal but her family emigrated to Angola. They return to Portugal by the airlift organized in 1975 a few months after the proclamation of Independence of Angola. She first studied law at the University of Lisbon before starting to write, a few years later. His novel « Os Meus sentimentos » translated by « Violetta, my love » will receive international recognition thanks to the European Union Literature Prize in 2009.

In Dulce Maria Cardoso’s novel, a young teenager is relating the story of his his family forced to flee from Angola back to Portugal among thousands of returnee families, to the far-away portuguese homeland  when Portugal’s fifty-year old dictatorship was overthrown,  the reception in a hotel in Lisbon, and how they try to rebuild their lives after the trauma of exile and dispossession. The formal approach is really interesting: the writing is close to spoken language, the dialogues are inserted in the voice of the young boy (of a speech related to a direct speech without speech marks, with little punctuation which thus carries multiple voices like so many perspectives on what he’s living. The author is using stream of consciousness, switching between third and first persons in the same sentence, from present to past tense What others say is always filtered by the prism of its own subjectivity. Storytelling in the first person helps to understand the feelings of the young man, the emotions that upset him, his discovery of love and sexuality, his shame and discrimination against returnee families.

But what always comes back are the reasons that led to exile: the endemic misery of Portugal that produced a migrant people.

This novel can only echo the situation of Portugal today, foreign investment in tourism, and this boom that seems to breathe new economic life into this country but  doesn’t benefit to poor people who needs it.

The well-to-do French people are investing in Portugal and that is making property prices soar. Portugal becomes a tax haven for many wealthy people the long deserted beaches may one day become similar to the concrete beaches of the Spanish coast. However, we can only be satisfied with the delivering prosperity to the countries of South Europe.

Dulce Maria Cardoso is a great writer.

« 975, Luanda. A descolonização instiga ódios e guerras. Os brancos debandam e em poucos meses chegam a Portugal mais de meio milhão de pessoas. O processo revolucionário está no seu auge e os retornados são recebidos com desconfiança e hostilidade. Muitos nao têm para onde ir nem do que viver. Rui tem quinze anos e é um deles. 1975. Lisboa. Durante mais de um ano, Rui e a família vivem num quarto de um hotel de 5 estrelas a abarrotar de retornados – um improvável purgatório sem salvação garantida que se degrada de dia para dia. A adolescência torna-se uma espera assustada pela idade adulta: aprender o desespero e a raiva, reaprender o amor, inventar a esperança. África sempre presente mas cada vez mais longe. »

Portrait de femme – Madeleine – Pierre Lemaître, Couleurs de l’incendie

Couleurs de l'incendie

Les couleurs de l’incendie – Pierre Lemaître – 03 janvier 2018

Ce second volet de la trilogie inaugurée par « Au revoir là-haut », prix Goncourt 2013, fait la part belle aux femmes, et surtout à l’une d’entre elles, Madeleine, la fille de Marcel Péricourt dont les obsèques sont célébrées en ce mois de février 1927.

Eduquée comme l’étaient les femmes de la grande bourgeoisie des années trente, Madeleine ne sait rien faire, on peut dire qu’elle a juste appris à lire et à peine à compter, et surtout à dépenser l’argent que lui octroie l’Homme de la famille, son père, qui n’a pas cru bon de l’initier aux arcanes de son empire financier. Elle est la maîtresse de maison, organise repas et réceptions quand cela est nécessaire et dirige la domesticité de la maison.

Les femmes vivent à travers les hommes, et réussissent à travers un bon mariage qui seul peut leur assurer la prospérité.

Madeleine, à la mort de son père, jeune divorcée d’un mari passablement indigne, a tout le profil d’une possible victime, prisonnière d’un monde dont elle ne connaît pas les rouages. Elle est aveugle à ce qui se passe autour d’elle mais aussi en elle.

Cette cécité conduit au drame, Paul, son fils, se jette de l’immeuble familial, et l’élucidation de ce drame, la ruine qui va l’accompagner, vont permettre à Madeleine de prendre son destin en main.

Pour cela, elle va se servir des hommes, des autres, pour assouvir sa vengeance et punir les coupables, dans un machiavélisme qui n’a rien à envier à celui des hommes ambitieux, cupides et corrompus qui l’entoure.

D’ailleurs les rapports de force s’organisent autour des hommes, une femme seule ne peut rien faire, et Madeleine, dans ce contexte,  saura armer son bras. Mais les couleurs de l’incendie illuminent une Europe décadente, antisémite et violente qui fait écho à ce drame familial et social.

Ce second volet de la trilogie est particulièrement réussi. Pierre Lemaître orchestre savamment son récit, ménage le suspense et n’est pas avare de retournements de situations. Il fait progresser la narration de manière implacable à la façon d’un piège qui se resserre inexorablement et qui procure bien des frissons au lecteur. A lire et à suivre …

Selon la Presse, le troisième volet se situerait dans les années quarante, et l’auteur, emporté par son sujet, envisagerait même de poursuivre cette fresque jusqu’au tome 10 (1920-2020). Lire ici !

Jean Batten story

Fiona Kidman – Fille de l’air / Nouvelle-Zélande

 

Fiona Kidman, Fille de l’air (The infinite air), 2013,  roman traduit de l’anglais (Nouvelle-Zélande) par Dominique Goy-Blanquet, Sabine Wespieser éditeur, 2017

La néo-zélandaise Fiona Kidman excelle à brosser des portraits, et à saisir les basculements d’un destin. Ce talent ne se démentit pas dans ce dernier livre traduit en français. Et même si vous n’avez aucun goût pour l’aviation, vous serez emporté vous aussi par le souffle épique de ce roman.

Le roman est basé sur un personnage réel, Jean Batten, surnommée la « Garbo des airs », aviatrice mondialement célèbre dans les années 1930, née au nord de la Nouvelle-Zélande dans une famille de dentiste. Peut-être la photo d’aviateur accrochée par sa mère au-dessus de son lit, a-t-elle présidé à sa vocation, nul ne le saura jamais, toujours est-il qu’elle mènera un combat acharné contre la misogynie ambiante, afin de pourvoir voler, même si la voie a déjà été ouverte par quelques pionnières.

Inutile de rappeler le danger que représentait les vols en avion à l’époque, fragiles esquifs soumis aux tempêtes, aux orages, et à la technologie balbutiante comparée à celle des avions d’aujourd’hui. Les défis se soldent souvent par un crash et la mort des pilotes ; il faut donc beaucoup de courage et de sang-froid pour s’aventurer dans les airs et Jean Batten n’en manque pas.

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Si elle se révélera douée pour la conduite des avions, elle l’est aussi pour la danse et pour la musique. Et c’est sous prétexte d’étudier la musique, qu’elle partira pour Londres, s’inscrira à des cours de pilotage, à l’insu de son père, qui ne voit pas d’un très bon œil le goût de Jean pour ce sport masculin. D’ailleurs on peut dire que ces premières femmes aviatrices, et surtout Jean Batten, ne négligeront pas toujours le glamour de leurs tenues de pilotage.

Elle s’attellera à plusieurs records, notamment entre l’Angleterre et l’Australie, et pour finir survolera la mer de tasman.

L’habileté de Fiona Kidman à saisir les multiples facettes de la personnalité de son héroïne, ses doutes, ses contradictions, ses succès et ses échecs font tout l’intérêt de ce passionnant portrait de femme.

Fiona Kidman, née en 1940, vit à Wellington. Ecrivain de tout premier plan, elle est l’auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages, dont plusieurs déjà parus en français chez le même éditeur : rescapée (roman, 2006), gare au feu, (nouvelles, 2012), et le Livre des secrets (roman, 2014)

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Pénélope Bagieu – Culottées Tome 1

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Ce premier opus écrit et dessiné par Pénélope Bagieu retrace la vie et les oeuvres de femmes  au destin singulier, qui ont marqué leur temps ou plus modestement la vie de leur entourage si ce n’est celle de leurs contemporains. Il est souvent très émouvant, car en guise de faits d’armes, il s’agit pour certaines de ces femmes de s’accepter, et de revendiquer leur identité, je pense notamment à l’histoire de la femme à barbe et de sa pilosité toute masculine ou à celle de Margaret Hamilton qui rêvait de jouer des rôles romantiques mais que le physique jugé disgracieux obligea à jouer des rôles de sorcières, mais aussi  à Christine Jorgensen qui naquit homme mais se sentait femme. Toutes ces femmes ont en commun un courage magnifique, une ténacité incroyable et certainement une personnalité hors du commun : pour preuve l’histoire de Giogina Reid qui pour sauver le phare de sa région, conçut et réalisa pendant plus de quinze ans, avec l’aide de bénévoles,  un dispositif ingénieux pour empêcher l’érosion de la falaise sur laquelle il était juché.

Elles ont toutes pour dénominateur commun, d’inventer, de créer et de refuser de rentrer dans le rang : Annette Kellerman révolutionna le maillot de bain féminin, Delia Akeley, divorcé de son explorateur de mari, se lança à son tour seule dans l’aventure, Tove Jansson vécut son homosexualité tout en créant sa série de Moumines que, devenus embarrassants, elle refourgua à son frère, Agnodice alla étudier la médecine en Egypte pour contourner l’iniquité des lois athéniennes en – 350, qui interdisaient au femmes d’étudier et d’exercer la médecine, et Lozen, femme apache, au XIXe siècle refusa de se marier pour pouvoir combattre.

Oui, ces femmes se moquent bien de ce qui est interdit et n’en font qu’à leur tête, quitte à prendre la culotte réservée aux hommes.

Elles prirent également le pouvoir politique ou combattirent l’oppression : Wu Zetian devint la première impératrice de Chine, Nzinga, reine du Ndongo et du Matamba, et Las Mariposas, quatre sœurs courageuses et têtues combattirent la dictature de Trujillo au péril de leurs vies.

Quant à Josephine Baker, tout le monde connaît sa vie ou presque, mais le coup de crayon de Pénélopé Bagieu la fait revivre avec talent sous nos yeux. Pour finir j’évoquerai l’histoire de Josephina van Gorkum qui imagina un stratagème très efficace et néanmoins poétique pour défier les traditions de son pays qui maintenaient les différentes communautés dans une sorte de ségrégation interdisant aux époux d’être enterrés ensemble s’ils étaient de confessions différentes.

Je ne voudrai pas oublier Leymah Gboweee qui obtint le Prix Nobel de la Paix grâce à son action auprès des femmes du Liberia et parvint à alerter la communauté internationale sur les exactions au Liberia, rassembla les femmes de toutes confessions dans la lutte, et lorsque Charles Taylor accepta de quitter le pouvoir, battit la campagne pour convaincre les femmes d’aller voter. C’est ainsi que Ellen Johnson Sirleaf devint la première présidente d’Afrique.

Oui, beaucoup d’émotion dans cette BD, une émotion douce qui laisse le coeur ravi.

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Libres comme elles

 

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« Chacune dans sa révolte, son engagement, sa luminosité d’étoile filante ou de comète à longue traînée de poussière électrique, a compté. »