La littérature en langue ukrainienne a été profondément liée aux soubresauts de l’Histoire, souvent reléguée comme langue secondaire par la domination étrangère quand elle n’a pas été tout simplement interdite. Dès 1920, dans l’Ukraine de l’Ouest, naît un mouvement qui considère la langue ukrainienne comme un patrimoine culturel à préserver et participant à l’identité. Staline organisera une répression féroce contre les écrivains engagés pour une identité ukrainienne dans les régions soumises à la Russie, emprisonnés au goulag puis fusillés.
Le blog lettres ukrainiennes présente un panorama des oeuvres littéraires et à travers un diaporama » Les dispositifs narratifs de la mise en (in)visibilité des « grandes femmes » de la littérature ukrainienne par Galyna DRANENKO.
Maria Markovytch, sous le pseudonyme de Marko Vovtchok, est l’une des premières femmes de lettres ukrainiennes. Elle a fait un véritable travail d’ethnographe, recueillant le folklore, les chansons, qu’elle réutilisa dans ses écrits. Elle écrivit des histoires courtes dont l’une assurera sa postérité : Maroussia est l’ histoire d’une petite Ukrainienne du XVII° siècle, qui se sacrifie pour la liberté de son pays au moment des luttes contre Russes, Polonais et Turcs. P. J. Stahl reprendra cette histoire pour en faire un roman qui sera régulièrement réédité jusque dans les années 80.
Lina Kostenko est une autre des figures féminines de la littérature ukrainienne dont l’œuvre a été censurée à partir des années 60. Elle participa au mouvement dissident des poètes ukrainiens. Elle a reçu en 2012, le titre d’ « écrivain d’or de l’Ukraine » à titre de réhabilitation et de reconnaissance.
Si les femmes durent s’imposer pour écrire, leurs oeuvres furent également, pour certaines, une manière de lutter contre les dominations étrangères.
1800-1850 : Marko Vovtchok (1833–1907), nom de plume de Maria Aleksandrovna Vilinska, romancière, nouvelliste, traductrice /Olena Ptchilka (1849–1930), poète, ethnographe, traductrice
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1850-1900 : Natalia Kobrynska (1851–1920), nouvelliste et éditrice/ Dniprova Tchaïka (1861–1927), poète, nouvelliste, écrivaine pour enfants/ Lioubov Ianovska (1861–1933), nouvelliste, romancière, dramaturge/ Hrytsko Hryhorenko (1867–1924), nom de plume d’Olexandra Soudovchtchykova-Kossatch, poète, nouvelliste, traductrice, journaliste/ Levhenia Iarochynska (1868–1904), journaliste, nouvelliste, traductrice, éditrice/ Lessia Oukraïnka (1871–1913), poétesse, dramaturge, critique littéraire, essayiste / Marika Pidhirianka (1881–1963), poétesse, écrivaine pour enfant
1900-1950 : Olena Teliha (1906–1942), romancière, nouvelliste, dramaturge, traducteur, critique littéraire/ Sophie Jablonska (1907-1971), récits de voyage/ Vira Vovk (1926-), poète, romancière, dramaturge, traductrice/ Lina Kostenko (1930-), poétesse, romancière, écrivaine pour enfants/ Emma Andiyevska (1931-), romancière, poétesse, nouvelliste/ Nina Bitchouïa (1937-), romancière, écrivaine pour enfants/ Iryna Jylenko (1941-), poétesse, nouvelliste, écrivaine pour enfants/ Lydia Grigorieva (1945-), poétesse/ Lioudmyla Skyrda(1945-), poétesse, traductrice, critique littéraire / Olena Tchekan (1946-2013), actrice, scénariste, éditrice, journaliste politique, activiste sociale, nouvelliste, éditorialiste, essayiste, féministe, humaniste 1950-2000 : Oksana Zaboujko (1960-), romancière, poétesse, essayiste / Anna Shevchenko (1965), romancière, linguiste, interprète/ Marina Yuryevna Diatchenko-Shyrshova (1968-)/ Natalia Sniadanko (née en 1973), romancière, nouvelliste, journaliste, traductrice/ Svitlana Pyrkalo (1976-), romancière, essayiste, éditrice, journaliste/ Maryna Sokolian (1979-), romancière, nouvelliste, dramaturge/ Sofia Androukhovytch (1982-), romancière, traductrice, éditrice/ Kateryna Kalytko (1982-), poétesse, écrivaine, traductrice