« Depuis la période soviétique, il existe en Azerbaïdjan des rues et des écoles qui portent son nom. À Ganja, sa ville natale qui avait été rebaptisée Elisabethpol sous l’empire tsariste, un monument a été érigé en son honneur en 1980. »Voir ici…

« Depuis la période soviétique, il existe en Azerbaïdjan des rues et des écoles qui portent son nom. À Ganja, sa ville natale qui avait été rebaptisée Elisabethpol sous l’empire tsariste, un monument a été érigé en son honneur en 1980. »Voir ici…
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Femme troubadour au début du XIIIe siècle. Gaie, belle, habitant un château près d’Aurillac, épouse d’un croisé vaillant et sanguinaire, elle dédia trois chansons de ferveur et d’humilité à Armand de Bréon, un grand seigneur qui lui en imposait.
Désormais de chanter, je ne devrais plus avoir envie,
Car plus je chante
Et pis il en va de mon amour
Puisque plaintes et pleurs
Font en moi leur séjour;
Car en un mauvais service
J’ai engagé mon cœur et moi-même
Et si, à bref délai, il ne me retient près de lui,
J’ai fait trop longue attente.
Ah! bel ami, du moins qu’un bel accueil
Me soit fait pour vous avant
Que je meure de douleur,
Car les amoureux
Vous tiennent pour farouche,
Voyant qu’aucune joie ne m’advient
De vous. Et pourtant je ne me lasse pas
D’aimer avec bonne foi,
En tous temps, sans cœur volage.
Mais jamais envers vous je n’aurai cœur vil
Ni plein de fourberie
Bien qu’en échange je vous trouve pire à mon égard,
Car je tiens à grand honneur
Pour moi cette conduite au fond de mon cœur.
Au contraire, je suis pensive, quand il me souvient
Du riche mérite qui vous protège
Et je sais bien qu’il vous convient
Une dame de plus haut parage.
Depuis que je vous ai vu, j’ai été à vos ordres.
Et jamais néanmoins,
Ami, je ne vous en trouvai meilleur pour moi;
Car ni suppliant
ne m’a envoyé par vous ni messager
Disant que vous tourniez le frein vers moi,
Ami, et que pour moi vous fassiez rien.
Puisque la joie ne me soutient pas,
Peu s’en faut que de douleur je n’enrage…
1) BnF_ms._854_fol._125_-_Na_Castelloza_(2).jpg (443 × 590 pixels, file size: 49 KB, MIME type: image/jpeg)
Au XIIe siècle, en Provence, la Comtesse de Die épousa Guillaume de Poitiers. Elle chanta dans la langue d’Oc de l’époque son amour pour Raimbaut d’Orange, qui lui fut indifférent et infidèle. Voici sa chanson extraite d’une anthologie établie par Régine Desforges, dans la traduction de Pierre Seghers. Voir ici : les trobairitz
Chanson
Grande peine m’est advenue
Pour un chevalier que j’ai eu,
Je veux qu’en tous les temps l’on sache
Comment moi, je l’ai tant aimé;
Et maintenant je suis trahie,
Car je lui refusais l’amour.
J’étais pourtant en grand’folie
Au lit comme toute vêtue
Combien voudrais mon chevalier
Tenir un soir dans mes bras nus,
Pour lui seul, il serait comblé,
Je ferais coussin de mes hanches;
Car je m’en suis bien plus éprise
Que ne fut Flore de Blanchefleur.
Mon amour et mon cœur lui donne,
Mon âme, mes yeux, et ma vie
Bel ami, si plaisant et bon,
Si vous retrouve en mon pouvoir
Et me couche avec vous un soir
Et d’amour vous donne un baiser,
Nul plaisir ne sera meilleur
Que vous, en place de mari,
Sachez-le, si vous promettez
De faire tout ce que je voudrais.