J’étais jaloux de l’ombre sur ton corps
J’étais jaloux de la lumière sur tes seins
Le soir jouait à te vêtir d’or et de brun
Tu étais nue sous la fenêtre, c’était bien.
J’aime les poèmes de Jean de Santec
J’étais jaloux de l’ombre sur ton corps
J’étais jaloux de la lumière sur tes seins
Le soir jouait à te vêtir d’or et de brun
Tu étais nue sous la fenêtre, c’était bien.
J’aime les poèmes de Jean de Santec
Une célébration du sexe féminin par une déclinaison personnelle de « l’origine du monde ». En préparation, une vidéo sur le thème « la femme est l’avenir de l’homme » Patrick Chauvin
Merci beaucoup à Patrick Chauvin, pour le prêt de cette œuvre. J’adore son travail que j’aurai le plaisir d’évoquer plus longuement fin avril.
Etre femme en philosophie, qu’est-ce que cela veut dire ? Ne pouvoir se rattacher à aucune figure féminine dans l’Histoire de la pensée a-t-il une influence sur la façon dont nous nous considérons nous-mêmes ? Comment se construire dans un monde d’Hommes ? Cela change bien sûr de plus en plus, mais à l’époque où j’étais moi-même étudiante en philosophie, les femmes étaient encore rares, et Simone de Beauvoir, Simone Weil n’étaient pas totalement admises en tant que philosophes.
Elles avaient une odeur de souffre : la mystique ou le féminisme, enfin bref, toujours quelque chose d’outré et d’excessif qui ne convenait pas vraiment à l’austérité de la discipline.
Barbara Cassin a été admise en Octobre à l’Académie française, portant au nombre de 5 sur 35 le nombre de femmes. Marguerite avait ouvert le passage, sans l’avoir forcé. C’est encore bien peu.
Ce film est une merveille ! Allez le voir de toute urgence ! Laissez ce que vous êtes en train de faire, appelez quelques amis.es. et installez-vous dans une salle de cinéma pour cette aventure humaine qui ne verse jamais dans la guimauve, brutale, chaleureuse et profonde… Ce plaidoyer pour plus d’humanité ne repose jamais sur les bons sentiments, dont l’enfer, nous le savons tous, est largement pavé, mais sur une énergie puissante au cœur des êtres, un mouvement vers la vie.
Tous les comédiens sont remarquables mais je n’avais jamais vu Vincent Cassel aussi lumineux.
Parmi eux certains référents des associations mais aussi de jeunes autistes qui ont accepté de jouer, car il semblait impensable de donner ces rôles à des comédiens professionnels.
Le prix de littérature de l’Union Européenne, ouvert aux 37 pays participant au programme «Europe créative» dans les secteurs de la culture et de la création, récompense tous les ans les meilleurs écrivains émergents en Europe. Les critères sont assez exigeants, puisque il faut avoir publié entre deux et quatre œuvres et avoir déjà été nominé.
Il est organisé par un consortium composé de la Fédération des libraires européens (EBF), de la Fédération des associations européennes d’écrivains (FAEE) et de la Fédération des éditeurs européens (FEE).
Les œuvres de femmes sont très bien représentées mais elles sont très peu traduites en français. D’ailleurs, le fait est que les ouvrages primés sont, dans leur ensemble, très peu traduits. Pour un prix qui vise à » promouvoir une diffusion plus large de la littérature européenne; encourager les ventes transnationales de livres; renforcer l’intérêt pour l’édition, la vente et la lecture d’œuvres littéraires étrangères », le résultat est un peu décevant en ce qui concerne les traductions en français. Toutefois, très belle initiative, l’Europe existe, bel et bien, quoi qu’on en dise.
8 romans primés sur les 12 mais une seule traduction sur les 4.
Autriche : Carolina Schutti, Einmal muss ich über weiches Gras gelaufen sein (Un jour, j’ai dû marcher dans l’herbe tendre, Le ver à soie 2018)
Croatie : Luka Bekavac, Viljevo
France : Gaëlle Josse, Le Dernier Gardien d’Ellis Island
Hongrie : Edina Szvoren, Nincs, és ne is legyen
Irlande : Donal Ryan, The Spinning Heart (Le coeur qui tourne, Albin Michel, 2015)
Italie : Lorenzo Amurri, Apnea
Lituanie : Undinė Radzevičiūtė, Žuvys ir drakonai
Norvège : Ida Hegazi Høyer, Unnskyld
Pologne : Magdalena Parys, Magik ( Le Magicien (à paraître en français en 2018)
Portugal : David Machado, Índice Médio de Felicidade (Indice de bonheur moyen, l’Aube,2017)
Slovaquie : Svetlana Zuchova, Obrazy zo života M.
Suède : Sara Stridsberg, Beckomberga – ode till min familj ( Gallimard,Beckomberga – ode à ma famille 2016)
La mise en espace du texte de Christian Bach » La Rabbia », éditeur fondateur des éditions Koine, texte lauréat de l’édition 2017-2018 du concours d’écriture DE L’ENCRE SUR LE FEU par Pauline Rousseau (L’Inverso-Collectif) aura lieu le 19 février à 15h et à 19h au Grand Parquet.
et Le jour où les poules sont devenues bleues de Damien Dutrait par la compagnie Le Désordre des choses (Guillaume Cayet et Aurélia Lüscher)
En 1962, Pier Paolo Pasolini, déjà célèbre, grâce à l’accès à des archives de bobines d’actualités de 1945 à 1962, devait répondre à la question : « pourquoi cette peur d’une guerre partout dans le monde ? « , réponse qui deviendra un film « La Rabbia » auquel le texte de Christian Bach me fait inévitablement penser parce que forcément cette période est aussi celle de la guerre d’Algérie.. Avec deux voix off.
Ici , La fille, La mère, Le voisin, La tante, L’oncle
J’ai lu dans un article du Monde diplomatique, que les citoyens masculins du Choeur, dans la Grèce antique, devenait les voix de plusieurs générations.Même celles à venir.
Dans la pièce de l’auteur, il manque une génération, le grand-père disparu.
Christian Bach évoque la guerre dans les blessures qu’elle laisse à ceux qui ne l’ont pas vécue.
Le texte commence staccato, les mots se groupent, se détachent, se heurtent, « journées longues, bruits, cris, fureur, la cantine, la sonnerie, courir », une jeune fille dans l’urgence d’une identité à construire, à la mémoire familiale amputée des récits fondateurs, l’exil, la césure, le deuil, comme si la parole était parvenue à un point d’orgue, retardée indéfiniment, raconte sa vie quotidienne et son désir naissant pour un garçon qu’elle croise à la piscine. Elle a la rage, « La Rabbia », qu’ont tant de ces jeunes issus de l’immigration, que l’on n’accepte ni ici, ni ailleurs, surtout s’ils sont « pieds-noirs ».
Christian Bach raconte l’absence à travers des voix de femmes, la présence de l’absence du père, difficile à contenir, parce qu’à elle seule elle dévore tout. La jeune fille qui se heurte aux garçons et à leur désir, qui la blesse.
Au fond, les hommes, même le voisin qui refuse de répondre aux demandes de la jeune fille sur le départ de l’Algérie, ne sont d’aucune aide. Les seuls souvenirs seront transmis par des femmes, la grand-mère, la tante, ceux, douloureux qui ont accompagnés le rapatriement. Texte éminemment politique et poétique, musical.
Cet éditeur, écrivain, musicien, interroge ici la transmission et le féminin. C’est pour moi, assez remarquable. En tout cas, c’est comme cela que je l’ai lu. Car je ne suis qu’une lectrice comme une autre.
« Créé en 2014, DE L’ENCRE SUR LE FEU est un concours d’écriture théâtrale organisé par la compagnie Soy Création. La finalité de ce concours est d’encourager les auteur.e.s de théâtre en devenir.
Cette présentation correspond à la phase de mise en espace des deux textes lauréats de la troisième édition du concours.
Le jury de cette édition était présidé par le collectif Les Filles de Simone qui avait choisi le thème « TRANSMETTRE ».
La compagnie Soy Création existe depuis 20 ans et a créé une vingtaine de spectacles : vous avez pu découvrir récemment Les petites reines au Théâtre Paris-Villette ou La Dama Boba au Théatre 13.
Les deux précédentes éditions du concours ont été présidées par Alexis Michalik et David Lescot. L’appel à textes de la prochaine édition a démarré en janvier, le jury sera présidé par Léonore Confino qui a choisi le thème « ANIMAL ». Informations fournies par l’éditeur.
Une émission a eu lieu aujourd’hui à 15H sur France Culture, « Ces femmes qui écrivent », Avec : Eric Dussert, critique littéraire et essayiste, auteur de Cachées par la forêt : 138 femmes de lettres oubliées (Table ronde, 2018) et Frédéric Maget, président de la Société des amis de Colette et directeur du Festival international des écrits de femmes. Elle est disponible en podcast.
Mohamed El Khatib n’a de cesse de mener une enquête sur la langue, à partir de la sienne, sa langue maternelle, l’arabe. il explore les trous de la langue, les mots où les mots français viennent remplacer les mots arabes, les moments où la langue arabe fait défaut, où on n’arrive plus à nommer les choses.
« J’ai réuni l’ensemble du « matériau-vie » à ma disposition entre mai 2010 et août 2013. Je n’ai pas toujours demandé les autorisations utiles. Je ne me suis pas posé la question de la limite, de la décence, de la pudeur. J’ai rassemblé ce que j’ai pu et j’ai reconstruit. Tout est allé très vite et sans préméditation. Cette fiction documentaire est restituée ici arbitrairement sous la forme d’un livre, de façon chronologique, à peu près linéaire. Il n’y a aucun suspense, à la fin on sait qu’elle meurt et que son fils est très très triste. On sait également que si c’était à refaire, j’agirais sans doute différemment. J’aurais été un fils irréprochable. Les parents se demandent toujours s’ils ont été de bons parents. Mais nous, est-ce qu’on a été de bons enfants ? On a été des enfants au niveau, nous ? On a été des enfants olympiques, nous ? »
36 ans. Auteur et metteur en scène, il s’astreint à confronter le théâtre à d’autres médiums (cinéma, installations, journaux) et à observer le produit de ces frictions.
Après des études de Lettres (Khâgne), un passage à Sciences Po, puis au CADAC (Centre d’Art dramatique de Mexico) et une thèse de sociologie sur « la critique dans la presse française » (Dir. Nicolas Pélissier), il cofonde à Orléans en 2008 le collectif Zirlib autour d’un postulat simple : l’esthétique n’est pas dépourvue de sens politique.
Source : Théatre contemporain.net
Léonie et Noélie – Nathalie Papin, Théâtre l’école des loisirs
Deux soeurs jumelles, Léonie et Noélie, se retrouvent une nuit sur les toits d’une grande ville pour contempler à leurs pieds les feux orangés d’un incendie qu’elles ont déclenché. Léonie apprend les derniers mots d’un dictionnaire, Noélie joue au funambule. Aucune raison d’avoir peur. Elles sont fortes, elles sont deux, elles sont une. Combien de temps encore ?
Nathalie Papin publie son premier récit chez Paroles d’Aube en 1995.
Par la suite, la collection théâtre de l’école des loisirs édite l’ensemble de ses écrits depuis sa première pièce, Mange-Moi, en 1999 jusqu’à aujourd’hui.
La plupart de ses pièces ont été mises en scène.
Le Pays de Rien, sa pièce emblématique, donne lieu chaque année à de nombreuses mises en scène dont on peut citer celles de Catherine Anne, Émilie Le Roux et Betty Heurtebise.
Source : Théatre contemporain.net
« Ils sont trois amis. Ils se nomment : Marc, Serge et Yvan.
Ils sont amis depuis trente ans jusqu’au jour où Serge achète un tableau entièrement blanc (si on cligne les yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux…).
Serge présente à Marc son acquisition. Marc contemple l’oeuvre et s’enquiert de son prix. Cette scène anodine est le point de départ d’un « cataclysme » entre les trois amis. »
J’ai assisté hier soir à cette pièce au théâtre de Poissy, de manière tout à fait imprévue, il n’y avait plus de places depuis longtemps et c’est grâce à un charmant monsieur qui cédait les siennes, que nous avons pu avoir le bonheur d’assister à la performance de nos trois trublions. Quelques mots avec Jean-Pierre Darroussin, que j’adore, et la vie soudain devient belle !
Yasmina Reza conduit une pensée critique du jugement esthétique. En effet comment juger de la qualité d’une oeuvre d’art, quels sont les critères qui permettent le jugement esthétique, ou les œuvres d’art ne sont-elles que des produits dont la seule la côte, la valeur marchande va déterminer la valeur ?
Un tableau monochrome va être le point de départ d’une dispute qui va enfler entre trois amis, prétexte à quelques jugements assénés, vis à vis de l’un ou de l’autre. Yasmina Reza passe les relations humaines au vitriol , n’a-t-on des amis que pour pouvoir parler de soi à un autre, ou par humaine solitude ?
Art est une pièce drôle, cruelle et décapante. Elle est jouée et rejouée et son succès ne se dément pas.
« Écrite en 1994 et traduite dans une quarantaine de langues, la pièce « Art » de Yasmina Reza a été jouée et primée dans le monde entier. Elle a fait l’objet de productions mémorables dont certaines se jouent encore en répertoire. Elle a obtenu de nombreux prix prestigieux dont le Tony Award de la meilleure pièce aux USA et le Laurence Olivier Award de la meilleure pièce au Royaume-Uni. »
De Yasmina Reza
Avec Charles Berling, Jean-Pierre Darroussin et Alain Fromager
Mise en scène : Patrice Kerbrat / Décor : Edouard Laug / Lumière :
Laurent Béal / Assistante mise en scène : Pauline Devinat
2013
Le prix de littérature de l’Union Européenne, ouvert aux 37 pays participant au programme «Europe créative» dans les secteurs de la culture et de la création, récompense tous les ans les meilleurs écrivains émergents en Europe. Les critères sont assez exigeants, puisqu’il faut avoir publié entre deux et quatre œuvres et avoir déjà été nominé.
Il est organisé par un consortium composé de la Fédération des libraires européens (EBF), de la Fédération des associations européennes d’écrivains (FAEE) et de la Fédération des éditeurs européens (FEE).
Les œuvres de femmes sont bien représentées mais elles sont peu traduites en français. D’ailleurs, le fait est que les ouvrages primés sont, dans leur ensemble, très peu traduits. Pour un prix qui vise à » promouvoir une diffusion plus large de la littérature européenne; encourager les ventes transnationales de livres; renforcer l’intérêt pour l’édition, la vente et la lecture d’œuvres littéraires étrangères », le résultat est un peu décevant en ce qui concerne les traductions en français. Toutefois, très belle initiative, l’Europe existe, bel et bien, quoi qu’on en dise.
On atteint complètement la parité en ce qui concerne les romans primés (6/12) et plus de traductions.
Belgique : Isabelle Wéry, Marilyn désossée (Maëlstrom éditions), 2013
Bosnie-Herzégovine : Faruk Šehić, Knjiga o Uni
Chypre : Emilios Solomou, Hμερολóγιο μιας απιστίας
Danemark : Kristian Bang Foss, Døden kører audi – La Mort roule en Audi (Nil,2015)
Estonie : Meelis Friedenthal, Mesilased
Finlande : Katri Lipson, Jäätelökauppias
Allemagne : Marica Bodrožić, Kirschholz und alte Gefühle
Luxembourg : Tullio Forgiarini, Amok – Eng Lëtzebuerger Liebeschronik
République de Macédoine : Lidija Dimkovska, РЕЗЕРВЕН ЖИВОТ
Roumanie : Ioana Pârvulescu, Viaţa începe vineri La Vie commence vendredi- Le Seuil 2016
Slovénie : Gabriela Babnik, Sušna doba La Saison sèche Slovene Writers’ Association (23 juillet 2017) Format kindle
Espagne : Cristian Crusat, Breve teoría del viaje y el desierto
JR (Jean René, mais aussi allusion directe au JR de Dallas) est un artiste exceptionnel qui fait son art dans la rue, dans des installations monumentales, dont les héros et les héroïnes ordinaires (Je pense notamment à » women are heroes ») d’une favella, d’un quartier, d’une communauté, se retrouve au Musée , à la Maison Européenne de la photographie, pour quelques mois encore (Il faut savoir toutefois que suite à une panne d’électricité de grande ampleur, le musée est fermé toute la semaine). Au sein de l’exposition des oeuvres inédites permettent de comprendre le parcours de l’artiste. On dit qu’à 17 ans, il trouva un appareil photo dans le métro, et que ce fut pour lui la découverte de l’art de la photographie, en photographiant ses copains graffeurs, il voulut montrer que tous ces jeunes étaient comme les autres, qu’ils aimaient rire, s’amuser, et qu’ils n’étaient pas seulement ces « bad boys » que l’on se plaisait à décrire. Il choisit toujours des inconnus auxquels ils donne un visage, une place, il opère un renversement social, désir de reconnaissance et d’écoute dont les manifestations des gilets jaunes est symptomatique aujourd’hui dans notre actualité brûlante. Les héros en fin de compte ce sont ceux que l’on ne remarque pas, sauf lorsqu’ils protestent, ou qu’ils ne ramassent plus vos poubelles. Tous ceux aussi auxquels on dénie toute dignité dans un discours politique souvent méprisant. Cette exposition de JR, fait écho, selon moi, de manière urgente à l’actualité que nous vivons.
L’art de JR, ou plutôt son originalité viendra de l’utilisation qu’il fera de la photocopie et des agrandissements pour réaliser ses « fresques ». C’est donc une exposition de rue dans un musée, et aussi une consécration, une reconnaissance par l’institution.
« Le parcours de l’exposition présente t des séries d’envergure : Portrait d’une génération (un projet d’affichage illégal de portraits réalisés avec un objectif 28 millimètres) ; Women are heroes(soulignant la dignité des femmes qui sont souvent les premières victimes lors de conflits ou de guerres) ; The Wrinkles of the City (dont les actions visent à révéler l’histoire et la mémoire d’un pays ou d’une ville en se focalisant sur les rides de ses habitants) ; Unframed (dans lequel JR s’approprie des images réalisées par d’autres photographes et qu’il recontextualise en leur donnant un sens nouveau)… »
Ses dernières œuvres sont participatives, et véhiculent une nouvelle conception de l’art. Il décrit sa photo comme une photographie « engageante », non pas engagée mais qui suscite le débat, le dialogue. mais il ne prend pas partie.
Dans le métro parisien, jusqu’au 10 février 2019, ses œuvres sont installées.
« MOMENTUM. La mécanique de l’épreuve » de JR
Du 7 novembre 2018 au 10 février 2019 à la MEP
Commissaires : Dominique Bertinotti et Jean-Luc Monterosso
» Du désir charnel au désir d’écrire : le récit d’une construction intérieure, adapté du dernier roman d’Annie Ernaux.
Durant l’été 1958, Annie D. a vécu sa première nuit d’amour avec un homme. Cinquante ans plus tard, l’écrivaine qu’elle est devenue, Annie E., interroge la jeune femme qu’elle était et explore les transformations profondes que cette expérience a inscrites en elle. Avec Mémoire de fille, Cécile Backès plonge avec une douceur infinie dans l’écriture belle et abrupte du dernier livre d’Annie Ernaux. La metteure en scène transpose ce récit autobiographique dans un théâtre de l’intime, où s’enchevêtrent les temps et les paysages de la mémoire. »
J’ai vraiment un attachement particulier aux Editions Bruno Doucey dont je suis en train de lire « Comme résonne la vie »d’Hélène Dorion, Mais voilà, je ne sais pas parler de poésie même si je l’aime. Souvent les mots me manquent, aussi je passe sous silence les recueils que je lis. Ce qui est un tort ! Donc je laisse l’éditrice parler de ce recueil qui célèbre les femmes mais aussi l’amicale complicité entre elles et lui, entre elles et eux.
L’auteur : Zaü
En librairie le 18 octobre 2018
Le mot de l’éditrice : Qu’elles fassent du vélo, dansent, se promènent, s’habillent ou se déshabillent, qu’elles lisent, pensent, observent, pleurent ou rient, toutes les femmes captées par le regard aimant de Zaü sont terriblement vivantes. À l’encre de Chine, à la mine de plomb, à l’acrylique, au pastel gras ou sec… peu importe la technique empruntée, le grand illustrateur les a croquées tout au long de sa vie, pour lui-même, sans rien perdre de la fulgurante beauté de ces rencontres. Dans Dessinées – Visages de femmes, poèmes d’amour, il nous ouvre son carnet intime. Pour servir d’écrin à ces instantanés de femmes, il fallait de grandes voix de la poésie contemporaine, parmi lesquelles Maram al-Masri, Tanella Boni, Ananda Devi, Hélène Dorion, Bruno Doucey, Abdellatif Laâbi, James Noël, Ernest Pépin… Mots et images d’amour tressés déplacent les frontières de l’intime pour que nous ne vivions jamais exilés de la beauté. Un pur bonheur.
Des textes de :
Maram al-Masri, Lucien Becker, Gioconda Belli, Tanella Boni, Ananda Devi, Habiba Djahnine, Hélène Dorion, Bruno Doucey, Abdellatif Laâbi, Alexandrine Lao, Aurélia Lassaque, Rita Mestokosho, Ketty Nivyabandi, James Noël, Ernest Pépin, Pierre Seghers, Pierre Vavasseur…
Collection : Passage des arts
Pages : 144
Pierre Bergounioux, René de Ceccatty, Anne Coudreuse, Colette Fellous, Claire Dumay, Roland Jaccard, Lambert Schlechter, Charles Juliet, Belinda Cannone, Annie Ernaux, Lydia Flem, Marcelin Pleynet, Béatrice Commengé, Michel Braud, Emmanuelle Pagano, Hervé Ferrage, Jocelyne François, Dominique Noguez, Patrick Combes, Denis Grozdanovitch, Christian Garcin, Camille Laurens, Anne Serre, Régine Detambel, Fabienne Jacob, Jeanne Hyvrard.
Les moments littéraires est une revue littéraire, dirigée par Gilbert Moreau, qui publie exclusivement des écrits relevant de l’écriture de soi, de l’intime, à travers récits autobiographiques, carnets de notes, journaux intimes, correspondances. Vingt-cinq auteurs et autrices ont été sollicités afin de livrer leur journal écrit du 23 au 29 octobre.
Que cherche-t-on dans la lecture d’un journal intime ? Chacun certainement a sa réponse. En ce qui me concerne, j’en trouve souvent la lecture fastidieuse, soit je me sens exclue à la lecture – je ne connais parfois ni les gens dont on parle, ni les événements qui ne sont pas explicités,- soit j’ai l’impression d’être dans une position de voyeurisme qui me gêne un peu. Pourtant ici rien de tel.
Les journaux publiés dans cette revue ont une caractéristique commune : ils sont bien, voire très bien écrits car les diaristes sont des écrivains qui s’expriment dans des formes brèves ou longues, échappant peu ou prou au récit linéaire, acceptant de se livrer, ou se dissimulant tant bien que mal derrière l’écran des mots. Mais tout voilement est aussi un dévoilement, et l’on devine parfois ce qui est tû.
De l’immersion dans le présent du journal, les échos de l’actualité, l’affaire Weinstein, régulièrement évoquée, des prises de position politiques, bref tout ce qui agite le quotidien d’un individu.
La majeure partie des écrivains souligne la difficulté d’écrire un journal dont on sait d’avance qu’il va être publié : « Impossible d’être vraiment sincère dans l’exercice », « ce qu’il faut préciser, clarifier pour les autres, où à l’inverse, omettre, taire, afin de les épargner, lorsqu’on les connaît d’un peu trop près », « Au fond, je n’aime pas ça. Que je le veuille ou non, je me regarde écrire ».
Pourtant l’idée de Gilbert Moreau est vraiment intéressante, car chacun se confronte à sa manière à l’exercice, et s’y révèle. La saison aussi, donne une atmosphère un peu mélancolique, une sorte de retenue parfois heureuse, parfois douloureuse à l’ensemble des récits. Le lecteur a l’impression d’aller à la rencontre de chacun dans une sorte de speed-dating littéraire, où il ne parlerait pas avec des mots mais avec son corps, son regard, sa lecture.
J’ai eu l’impression d’aller à la rencontre d’êtres dont certains sont devenus des amis, des amis de littérature, dans une sorte de communauté bienfaisante, humaine, de valeurs et d’émotions partagées. A d’autres moments j’ai conçu de l’irritation, de l’agacement, et je me suis surprise à grommeler intérieurement, à objecter. Mais la plupart du temps, j’ai aimé rencontrer chacun, même dans les rodomontades, ou une légère crânerie, voyez-donc qui je suis, mais enfin si légère ! J’ai aimé rencontrer chacun disais-je, j’ai été parfois bouleversée, dans une totale empathie, émerveillée souvent devant la délicatesse de l’écriture, les vibrations intérieures, la beauté.
Merci.