Archives pour la catégorie Pas encore eu le temps, mais ça va venir !

Erin Hortle – L’Octopus et moi / Un roman qui fait commencement

Un roman qui fait commencement !

Erin Hortle – L’Octopus et moi (2020), Editions Dalva, 2021, pour l’édition française.

Avec ce premier roman, les éditions Dalva pour l’édition française et Erin Hortle, l’autrice, opèrent un véritable coup de maître.

Qu’est-ce que le féminin ? Posséder des seins, et un appareil génital qui vous permet d’enfanter ? Où le désir se niche-t-il ? La souffrance et la mort nous relient à notre profonde animalité, à ce lieu en nous, où n’existe aucun mot, mais où la pensée est mouvement, s’opérant par  de doux balancements, de joyeux bondissements,  ou de terribles rugissements lorsque la douleur ou la mort éprouvent notre instinct de vie et de conservation.

« Je laisse mon corps flotter d’avant en arrière et d’arrière en avant et d’arrière en arrière dans les courants les vagues qui bouillonnent tourbillonnent tout autour de moi. »

Dans le monde animal , les pieuvres femelles défendent leurs œufs jusqu’à la mort. Elles les couvent parfois pendant de longues années et meurent ensuite, exténuées, à leur éclosion.

Ce roman est l’histoire d’une rencontre, entre une pieuvre qui cherche à rejoindre l’Océan Pacifique pour y pondre ses œufs et une femme, meurtrie dans son corps et son esprit par de terribles épreuves. Une rencontre aux portes de la mort.

Le style est puissant et réussit à traduire une approche profondément sensuelle, le lecteur ou la lectrice vois-goûte-touche de concert avec la pieuvre et se laisse porter par les mouvements des flots.

Nous ne sommes pas séparé.e.s du monde animal, il fait écho en nous au plus primitif, au plus primordial, dans le bouillonnement de notre sang et les flux du monde qui nous traversent et avec lesquels nous nous entretissons.

Ce roman est profondément original, il fait commencement. Tricoter des seins pour se réparer n’est pas la moindre des surprises que vous y trouverez. Vous ferez connaissance aussi avec les tribulations d’un jeune phoque.

Autour de vous, la Tasmanie, et l’Océan, profondément sauvage, dont le cœur battra avec le vôtre. Un étonnant voyage…

C’est l’observation d’un étrange phénomène de migration des pieuvres qui a servi de point de départ à ce roman, « prétexte à une réflexion sur la manière dont s’enchevêtrent parfois les vies des hommes et celles des animaux. »

Isabelle de Charrière, femme des lumières …

Isabelle de Charrière, née Van Tuyll van Zuylen. Femme de lettres suisse d’origine néerlandaise (Zuylen, près d’Utrecht, 1740 – château du Colombier, canton de Neuchâtel, 1805). Elle a été épistolière, romancière, essayiste, dramaturge et compositrice

Elle est issue d’une famille noble. Elle a vécu aux Pays-Bas jusqu’en 1767. Après un voyage en Angleterre, elle a épousé M. de Charrière, noble vaudois sans grande fortune, qu’elle suivit en Suisse. Ils se sont installés dans le château du Colombier, sur les bords du lac de Neuchâtel, où elle a demeuré toute sa vie.

Elle a reçu une éducation rare pour les femmes de l’époque, et possédait de vastes connaissances : elle parlait plusieurs langues, s’adonnait aux mathématiques et à la physique, a lu les classiques et écrit en français qui est la langue de la noblesse de l’Europe.Elle y a tenu un salon fréquenté par beaucoup d’intellectuels de l’époque : Benjamin Constant était parmi ceux-là et tenait Mme de Charrière en grande estime.

Elle a eu beaucoup d’influence sur lui de 1787 à 1796, mais il l’a quittée lorsqu’il a rencontré Mme de Staël.

Un portrait de femme dans Adolphe s’inspire des traits de caractère de Mme de Charrière. Leur correspondance fut publiée en 1844.

Certains de ses écrits ont une veine polémique avant 1793, Observations et conjectures politiques, Lettres d’un évêque français à la nation puis deviennent des écrits de fiction après cette date, Lettres trouvées dans des portefeuilles d’émigrés, Trois femmes, (nouvelle).

Elle écrit des romans : les Lettres neuchâteloises (1784) et Caliste ou Lettres écrites de Lausanne (1785-1788), Lettres de Mistriss Henley, publiées par son amie ; Lettres écrites de Lausanne et sa suite, Caliste, Sir Walter Finch et son fils William,. Son œuvre allie l’analyse psychologique aux méditations morales et nous fournit de nombreux tableaux de mœurs mais elle ne manque pas d’être rangée sous l’étiquette dévalorisée de roman féminin, pourtant elle déjoue avec habileté tous les stéréotypes du genre.

Son œuvre dialogue avec les esprits du temps, Rousseau, Mme de Genlis et Germaine de Staël.

Elle a publié anonymement de « Le Noble » en 1763 qui est une satire ironique des préjugés de son milieu social (vite retirée par sa famille). Elle a entretenu une correspondance féminine, avec Isabelle de Henriette L’Hardy, Caroline de Sandoz-Rollin, Isabelle de Gélieu, qui lui permet d’exposer ses idées sur l’éducation des femmes.

La Tour a réalisé un très beau portrait d’Isabelle de Charrière, La Belle de Zuylen.

sources : Dictionnaire des femmes célèbres de tous les temps et de tous les pays – Lucienne Mazenod – Ghislaine Schoeller, wikipedia, Laurence VANOFLEN (Dictionnaire Universel des Créatrices, Editions des Femmes

A écouter

A écouter ce matin sur France Inter, ou plus tard en podcast – Alice Zeniter.

Rosella Postorino et Dany Laurent/ Les femmes dans la guerre

Fiorella Mannoia – Imparare ad essere una donna

Mina – un anno d’amore

Les paysages de Marina Belleza : un nouvel Eldorado

Piedicavallo, comune della Valle Cervo, provincia di Biella (PiemonteItalia)
Date :4 July 2006 Source mia foto Author Twice25  Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license.
Piedicavallo, comune della Valle Cervo, provincia di Biella (PiemonteItalia); Date 4 July 2006 Source mia foto Author Twice25

Dans les lieux, Silvia Avallone traque l’authentique beauté, la beauté de la terre de la Valle Cervo. Le lieu est la métaphore d’autres lieux, de cette vallée Cervo abandonnée, où les usines, les filatures ont fermé. Il faut trouver sa terre promise, son Eldorado, qui sera là où tu décides qu’il sera. Reconquérir le pays abîmé et détruit.

« Squelettes de filatures, entrepôts qui n’avaient jamais été fini de construire, magasins de discount, petites habitations, fabrique de meubles fermées pour cause de faillite, tout cela au pied des Alpes s’engloutissait peu à peu. »

Image d’en-tête : Ferruccio Zanone,  Certains droits réservés

Un Texte Une Femme : « Pleins feux sur les autrices » !

« Recevez chaque jour un texte écrit par une femme, qui parle des femmes ! De la romancière à la salonnière, de la physicienne à la journaliste, redécouvrez la condition féminine dans tous ses états. »

Voici la présentation de cette merveilleuse application créée par Sarah Sauquet, et Dominique Sauquet, Fondatrice d’It’s Sauquet.com, Directrice technique des applications.

Chaque jour donc, vous pouvez découvrir un article et un extrait d’une oeuvre écrite par une autrice dont l’oeuvre est dans le domaine public.

Je me suis abonnée à cette application dont le coût est extrêmement modique et j’ai pu découvrir ou re-découvrir les textes d’Edith Wharton, Madeleine Pelletier, Aline de Valette.

Chaque texte est resitué dans l’oeuvre, l’oeuvre dans son contexte, et dans l’Histoire, accompagné d’une notice biographique. Leur particularité est d’évoquer tous les sujets qui ont un lien avec les femmes, ainsi Madeleine Brès, première femme docteure en médecine évoque l’allaitement et l’intérêt du biberon, ou Madeleine Pelletier, première femme diplômée en psychiatrie, le célibat, le manque de liberté accordé aux jeunes filles, ou les agences d’avortement.

Un vrai coup de cœur !

Les femmes de lettres au cinéma

Les femmes de lettres sont à l’honneur au cinéma depuis le mois de janvier. Cette année sera l’année des autrices ou ne sera pas ! L’occasion de saluer encore une fois l’excellent travail de l’équipe du « deuxième texte ».

Le blog de l'association « Le deuxième texte »

Les faussaires de Manhattan, film biographique sur Lee Israël, une écrivaine à l’origine de plusieurs contrefaçons de lettres d’écrivains et d’acteurs, sort aujourd’hui au cinéma. Cette année, de nombreux « biopics » d’autrices sont sortis en France : Colette en janvier, Curiosa en avril, Astrid en mai, Vita et Virginia début juillet. Y a-t-il une mode particulière des films sur les autrices en ce moment ?

JeLaLis-AutricesFilms2019

Nous avons utilisé Wikidata pour recenser les films dont le sujet principal est une autrice, ou qui dépeignent des autrices. Il y en a 56 à ce jour, listés en résultat de cette requête SPARQL.

Nous avons en fait nous-mêmes complété la base Wikidata pour enrichir cette liste de résultats. Plusieurs ressources nous ont aidé pour cela : cet article du site Bustler, cet article de Vogue, des sélections de films à propos d’écrivaines (ici ou aussi) ou encore la

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Adèle d’Affry dite MARCELLO… — Plumes, pointes, palettes et partitions

» Née à Fribourg, Adélaïde d’Affry devient orpheline de son père le comte Louis d’Affry, à l’âge de 5 ans. Comme nombre d’aristocrates elle reçoit des leçons de dessin et d’aquarelle, mais également de modelage auprès du sculpteur suisse néo-classique Heinrich Max Imhof à Rome. Elle épouse en 1856 Carlo Colonna, bientôt duc de Castiglione-Altibrandi. […]

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A la recherche des femmes écrivains d’Europe centrale et orientale

Une initiative passionnante de « Passage à l’Est, qu’il est important de relayer. Ceytte mine de ressources et d’informations vous permettra d’alimenter, au féminin aussi, de nombreux challenges dont celui, par exemple, de voisins-voisines.

Passage à l'Est!

Quel meilleur jour pour inaugurer sur ce blog une série sur les femmes écrivains d’Europe centrale et orientale qu’aujourd’hui, journée internationale du droit des femmes ?

On pourrait penser que c’est une idée saugrenue que de présenter des œuvres d’auteures d’Europe centrale ou orientale traduites en français. Après tout, ça ne relève pas juste de la recherche d’une aiguille dans une botte de foin : quelque fois, c’est plutôt de la recherche d’une aiguille en paille dans une botte de foin qui a passé l’hiver sous la pluie, tant il faut surmonter le double obstacle de l’identification de femmes auteurs à des périodes où la littérature était plutôt masculine (tant pour la production que pour la critique) et du tamis si fin que représente la traduction. Faire connaître la littérature d’Europe centrale et orientale tout court, n’est-ce pas déjà un défi en soi ?

femmes écrivains d_europe centrale et orientale

Pourtant, il y a de belles découvertes à faire…

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La Cloche de détresse de Sylvia Plath — TEXTUALITÉS

La Cloche de détresse est un roman nimbé d’une aura particulière en raison des circonstances de sa parution : premier roman de la poétesse Sylvia Plath, il est aussi son dernier car l’autrice s’est suicidée un mois après sa parution. On trouve dans ce texte de nombreux échos autobiographiques, Sylvia Plath narrant l’histoire d’une jeune […]

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Bleeding childhood

Corinne Freygefond revendique son autodidaxie qui la libère des liens et des codes mais non pas des influences passées ou présentes. Les images qu’elle fixe naissent de ses souvenirs, de ses révoltes, de ses questionnements.

Atelier Corinne Freygefond

Le visage dérangé de justesse
Je termine ma ronde
Dans la douceur
Du soleil courageux
Il émane de moi
Dans mes humbles désirs
Un air éternel
Et
Une odeur de jasmin
Les mains longues
Me semblent plus lisses
Le corps dans ses lignes
Se dresse comme une tige de mars
C’est le temps d’un instant
Que les fluides dans leur force
Entrouvrent le passage vers l’immatériel

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Plurielles — Carnets. Gabrielle Segal

Pourquoi ce singulier La femme Cela suffit-il à l’œil des hommes De les fondre toutes en une Et qui est cette femme Qui m’est inconnue Qui sommes-nous Loin des regards Existons-nous dans la solitude Où disparaissons-nous Comme nous disparaissons Des pupilles À l’automne de nos vies Pourquoi ce singulier Est-ce parce qu’il nous est donné […]

via Plurielles — Carnets. Gabrielle Segal

L’été maintenant

La lecture des poèmes de Barbara Auzou est toujours une expérience intense, je vous laisse la découvrir si vous ne la connaissez pas déjà.

Prix de littérature de l’Union Européenne 2014

Le prix de littérature de l’Union Européenne,  ouvert aux 37 pays participant au programme «Europe créative» dans les secteurs de la culture et de la création, récompense tous les ans les meilleurs écrivains émergents en Europe. Les critères sont assez exigeants, puisqu’il faut avoir publié entre deux et quatre œuvres et avoir déjà été nominé.

Il est organisé par un consortium composé de la Fédération des libraires européens (EBF), de la Fédération des associations européennes d’écrivains (FAEE) et de la Fédération des éditeurs européens (FEE).

Les œuvres de femmes sont moins représentées et elles sont très peu traduites en français. D’ailleurs, le fait est que les ouvrages primés sont, dans leur ensemble, très peu traduits. Pour un prix qui vise à  » promouvoir une diffusion plus large de la littérature européenne; encourager les ventes transnationales de livres; renforcer l’intérêt pour l’édition, la vente et la lecture d’œuvres littéraires étrangères », le résultat est un peu décevant en ce qui concerne les traductions en français. Toutefois, très belle initiative, l’Europe existe, bel et bien, quoi qu’on en dise.

4 romans primés sur les 12 mais une seule traduction sur les 4.

2014 traductions sur 12, c’est très peu, mais cela viendra peut-être.

Albanie : Ben Blushi, Otello, Arapi i Vlorës

Bulgarie : Milen Ruskov, Възвишение

République tchèque : Jan Němec, Dějiny světla

Grèce : Makis Tsitas, Μάρτυς μου ο Θεός

Islande : Oddný Eir Ævarsdóttir, Jarðnæði

Lettonie : Janis Jonevs, Jelgava ’94

Liechtenstein : Armin Öhri, Die dunkle Muse

Malte : Pierre J. Mejlak, Dak li l-Lejl Iħallik Tgħid

Monténégro : Ognjen Spahić, Puna glava radosti  (la tête pleine de joie – Gaïa, 2016)

Pays-Bas : Marente de Moor, De Nederlandse maagd

Serbie : Uglješa Šajtinac, Sasvim skromni darovi

Turquie : Birgül Oğuz, Hah

Royaume-Uni : Evie Wyld, All The Birds, Singing (Après le feu, un murmure doux et léger, )Actes sud éditions, 2013)

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