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Frederika Bremer (1801-1865), pionnière suédoise

 

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Femme de lettres suédoise (Tuorla, Finlande 1801- Arsta, 1865)[1]

Elevée au château d’Arsta, elle reçut une excellente éducation : elle suivit des cours de philosophie, de religion et de politique. A vingt ans, elle commence à ruer dans les brancards, ce qui nous la rend bien sympathique : elle critiqua les sermons des prêtres établissant la supériorité, voulue par Dieu, de l’homme sur la femme.

Elle refusa également de se marier et obtint sa majorité grâce au roi[2]. Pas question de moisir derrière les fourneaux, elle a bien autre chose à faire. Ecrire, par exemple, et voyager, car elle fut une grande voyageuse :  on lui doit des récits qui sont de précieux témoignages sur l’Amérique du Nord et du Sud, Cuba, l’Italie, la Turquie et la Palestine. Le XIXe siècle n’a pas été tendre pour les femmes, mais c’est aussi le siècle des première revendications féministes et des premières victoires : création d’une école normale en 1861, et l’autorisation de préparer un diplôme universitaire en 1873 ( Pour mémoire, en France,  il faut attendre 1880  pour que la Sorbonne s’ouvre aux jeunes filles et que la loi Sée institue un enseignement secondaire féminin d’Etat) et  majorité des femmes à vingt-cinq ans en 1858.

Entre 1835 et 1843, elle écrivit plusieurs romans réalistes, La Famille H… qui lui valut de remporter la médaille d’or de l’Académie suédoise en 1831, Nina (1835) ou les voisins (1837) regroupés sous le titre : Tableaux de la vie privée ( Teckningar utur hvardagslifvet) , où elle prend position en faveur de la femme et de l’enfant dont elle défendait la place dans la société, ce qui suscita de vives polémiques et permit d’engager le débat. Le narrateur gagne en objectivité, se défaisant de son aspect moralisateur (On passait aux femmes les romans édifiants, éducatifs, c’est donc une rupture avec ces codes). Puis elle remporta un immense succès avec Herta, paru en 1856, véritable roman féministe. Elle rassembla dans Foyers du Nouveau Monde et La vie dans l’Ancien Monde ces récits de voyage, découvre les mouvements féministes américains. Les suédoises lui rendirent hommage en créant en 1884 l’Association Frederika Bremer, affiliée à L’Alliance internationale des femmes.

[1] Dictionnaire des femmes célèbres, article, Lucienne Mazenod, Ghislaine Schoeller, Robert Laffont, paris 1992

[2] Birgitta BERG Le dictionnaire universel des créatrices, des femmes, Antoinette Fouque