Archives pour la catégorie Les femmes et la science

Un Texte Une Femme : « Pleins feux sur les autrices » !

« Recevez chaque jour un texte écrit par une femme, qui parle des femmes ! De la romancière à la salonnière, de la physicienne à la journaliste, redécouvrez la condition féminine dans tous ses états. »

Voici la présentation de cette merveilleuse application créée par Sarah Sauquet, et Dominique Sauquet, Fondatrice d’It’s Sauquet.com, Directrice technique des applications.

Chaque jour donc, vous pouvez découvrir un article et un extrait d’une oeuvre écrite par une autrice dont l’oeuvre est dans le domaine public.

Je me suis abonnée à cette application dont le coût est extrêmement modique et j’ai pu découvrir ou re-découvrir les textes d’Edith Wharton, Madeleine Pelletier, Aline de Valette.

Chaque texte est resitué dans l’oeuvre, l’oeuvre dans son contexte, et dans l’Histoire, accompagné d’une notice biographique. Leur particularité est d’évoquer tous les sujets qui ont un lien avec les femmes, ainsi Madeleine Brès, première femme docteure en médecine évoque l’allaitement et l’intérêt du biberon, ou Madeleine Pelletier, première femme diplômée en psychiatrie, le célibat, le manque de liberté accordé aux jeunes filles, ou les agences d’avortement.

Un vrai coup de cœur !

Rachel Carson, pionnière de l’écriture au service de l’environnement !

Rachel Louise Carson, biologiste marine est née à Pittsburgh le 27 mai 1907 et morte le 14 avril 1964 à Silver Spring. Elle a impulsé l’étude des conséquences de l’action humaine sur l’environnement. L’occasion de retrouver les beaux dessins d’Héloïse Dorsan Rachet.

Elle commença sa carrière au Bureau des pêches comme biologiste mais très vite se consacra à l’écriture. En 1951, elle publie son premier best-seller, « Cette mer qui nous entoure » (The sea around us), troisième volet d’une trilogie consacrée à la mer. Il lui assura la reconnaissance et une certaine renommée. Elle explora l’écosystème marin du littoral jusqu’aux profondeurs et à la vie sous-marine. »The edge of the sea » fut le second volet d’Under the sea-Wind

Elle axa ensuite ses recherches sur les biocides de synthèse qui lui inspira Silent Spring (Printemps silencieux) en 1962. Cet essai eut des répercussions notables sur la politique à l’égard du DDT et d’autres pesticides qui furent interdits.

En effet, c’est à la suite de la réception d’une lettre décrivant soudain la chute soudaine d’oiseaux depuis leurs branches d’arbres qu’elle initia ses investigations. Elle attribue leur mort au DDT pulvérisé sur un marais voisin. Elle montre que l’emploi de ce produit qui ne se dissolvait pas dans l’eau, allait s’accumuler dans l’environnement mais aussi dans le corps des insectes et de toute la chaîne alimentaire jusqu’à l’homme. Le danger étant l’altération de la structure des gènes et la répercussion sur les générations futures.

Depuis 1991, un prix portant son nom récompense les défenseurs de l’environnement.

Elle fut pionnière dans la littérature scientifique concernant l’environnement et a fait de nombreux émules et donna naissance certainement au « nature writing ».

Son premier best-seller !

Auteure du mois (octobre) – Marie-Geneviève Thiroux d’Arconville(1720-1805), la passion des sciences

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Marie-Geneviève Thiroux d’Arconville (1720-1805)

Son père était fermier général. Elle épousa, sans avoir rien demandé ( !), à quatorze ans, un conseiller au Parlement avec lequel elle eut trois fils. [1]Elle publia de nombreuses œuvres sans y mettre son nom. Aussi deux siècles après, on ne connaît toujours pas ses travaux. A l’époque une femme qui honore son sexe, est une femme « dont on n’entend jamais parler ». D’ailleurs elle le déplorait : « Affichent-elles la science ou le bel esprit ? Si leurs ouvrages sont mauvais, on les siffle ; s’ils sont bons, on les leur ôte, et il ne leur en reste que le ridicule d’en être les auteurs ».[2]

A part chanter, danser, faire de la musique, broder, tricoter, on n’apprend rien aux filles, si ce n’est, peut-être, la lecture et le catéchisme. Et bien sûr, elles ne peuvent ni étudier, ni enseigner en dehors de la maison.

Toutefois, elle parvint à suivre les cours au Jardin du roi de Bernard de Jussieu et du chimiste Rouelle[3], des leçons des anatomistes Sénac et Winslow, et des chimistes Macquer et Poulletier de la Salle.

Elle se lia également avec Voltaire, Jussieu, Lavoisier, Fourcroy.[4]

A force d’un travail acharné, elle devient une vraie spécialiste de son domaine, et rédige un « Essai pour servir à la putréfaction » (1766) dans lequel elle étudie les agents antiseptiques prévenant la putréfaction ou restaurant les chairs corrompues (On raconte qu’elle fit plus de trois cent expériences !) et traduit « Leçons de chymie » de P. Shaw (1759). Après 1766, elle se consacre à des traités de morale, De l’amitié et Des passions(1764)[5], des recherches historiques (biographiques), de la Vie du cardinal d’Ossat à l’Histoire de François II, en passant par la Vie de Marie de Médicis (3vol, 1774) et  écrit des romans, Mémoires de Mlle de Valcourt et L’Amour éprouvé par la mort (1763).[6]

Une vaste culture donc,et des talents variés, qui brouillèrent un peu l’image que ses contemporains pouvaient avoir d’elle mais qui préfigura les premières tentatives pour s’illustrer dans les sciences.

[1]   Dictionnaire des femmes célèbres, article, Lucienne Mazenod, Ghislaine Schoeller, Robert Laffont, paris 1992

[2] Les conversations d’Emilie, t.II, 12e conversation, p 209-210

[3] Madame d’Arconville, Une femme de lettres et de sciences au siècle des Lumières, Hermann, Histoire des sciences, 2011, Hermann Editeurs

[4] Dictionnaire des femmes célèbres, article, Lucienne Mazenod, Ghislaine Schoeller, Robert Laffont, paris 1992

[5] Dictionnaire des créatrices, Élisabeth BARDEZ et Marie-Laure GIROU-SWIDERSKI

[6] ibidem