Librairie Le Mille Feuilles à Trappes, un endroit où chacun a sa place. Episode 2

La libraire le « Mille-feuilles » à Trappes est un endroit chaleureux née d’une démarche originale dans le cadre de l’insertion professionnelle. Elle est aussi le lieu de rencontres, d’ateliers, de partages autour des livres. Emilie Bertrand, qui la dirige, participe aussi à de nombreux projets autour du livre, notamment un festival de la lecture qui a lieu désormais fin juin.

Ceci est la seconde partie de l’entretien réalisée avec Emilie Bertrand qui dirige la librairie.

Est-ce qu’il y a des livres que tu relis encore ?

Il y a un livre que je relis souvent, c’est étrange mais c’est comme ça, c’est « Les Réflexions ou sentences et maximes morales  » de La Rochefoucauld, que je lis depuis que j’ai douze ans. C’est la pensée humaniste, qui parle beaucoup de la vanité, il y a beaucoup de choses très actuelles (rires) et puis je ne suis pas encore en relecture de livres, en fait, il y a tellement de choses à découvrir, il y a des livres que j’aimerais relire si j’avais le temps…

Tu n’as pas de livre culte ?

Non. Il y a des livres que je peux conseiller, que j’aime passionnément, j’ai des rencontres émerveillées, des livres qui m’ont bouleversée, mais de là à dire « livre culte », je ne sais pas, peut-être pas.

Si tu devais recommander trois livres à nos lecteurs.rices ?

J’ai découvert les textes de Françoise D’Eaubonne,  parce que « Les bergères de l’Apocalypse » est arrivée à la librairie, il y a peu, dans son édition originale, et toute la pensée écoféministe , qui est très intéressante, et me parle beaucoup, la poétesse native américaine, Joy Harjo, Goliarda Sapenzia, « L’art de la joie »,  immense roman et texte vraiment bouleversant, que je conseille beaucoup, parce que j’estime qu’il fait partie des livres passionnants à rencontrer.

Est-ce qu’il y a des événements qui se sont produits à la librairie et pendant lesquels il s’est passé quelque chose d’inédit que tu ne soupçonnais pas ?

Il y a régulièrement des choses qui me touchent beaucoup à la librairie, c’est quand on offre des livres aux enfants, et que des enfants, en 2023, demandent quand est-ce qu’ils doivent le ramener. C’est pour eux, pour toujours… c’est toujours bouleversant de donner un livre.

On a eu une rencontre avec Claudine Bohi, qui a lu ses textes, dans le cadre du Printemps des poètes, je venais de vivre un événement familial douloureux, je me souviens avoir passé la séance en larmes au fond de la salle, parce que ses textes étaient bouleversants, et c’est vrai que les poétesse qui lisent leurs textes, ça reste un événement inouï. Je conseille beaucoup ses poésies.

On aimerait créer un tapis à histoires, avec deux associations sur la ville, et deux sont en cours de création, l’un qui concerne les migrants, l’accueil des migrants, à partir d’un livre jeunesse qui s’appelle « La valise », qui est très beau, ce sont les femmes d’une association qui sont elles-mêmes issues de parcours extrêmement compliqués, qui sont accueillies dans des hôtels sociaux absolument misérables, qui se rappellent qu’elles savent coudre, qu’elles savent raconter des histoires aux enfants, et c’est exactement le but de la librairie, tout le monde a sa place, quand il s’agit de lire dans sa langue, et l’autre tapis est réalisé par une autre association, Les mamies tricoteuses, elles racontent leur vie lors de leurs séances (elles tricotent des écharpes de quinze kilomètres !), c’est parfois assez trash car elles ont des parcours de vie pas faciles. Elles sont en train de tricoter chacune une fleur qui vient de leur pays d’origine, et elles racontent l’histoire de la fleur, qui ressemble étrangement à leur propre histoire. Des histoires de femmes, de parcours de femmes, et c’est aussi le but de tout ça.

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