Archives pour la catégorie Femmes d’Amérique (amérindiennes)

Auteure du mois (avril) – Pauline Johnson /Tekahionwake

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Pauline JOHNSON (ou TEKAHIONWAKE ) (1861 Brantford-1913 Vancouver) , Poétesse, auteure dramatique et actrice canadienne.

D’origine mohawk par son père et anglaise par sa mère[1], elle est surtout connue pour ses poésies célébrant la culture des Amérindiens du Canada. Issue d’une double culture, élevée dans la réserve des Six-nations en Ontario, elle est nourrie par la poésie romantique anglaise du côté de sa mère et par les légendes innues racontées par son père. Son grand-père joue un rôle important dans sa passion pour la culture amérindienne, elle adopte son nom de famille qui signifie « double wampum », signifiant « double vie ». Sa poésie évoque son héritage amérindien, magnifie l’amour, les paysages et le mode de vie du Canada et quelques-uns de ses poèmes paraissent dans la revue revue Gems of Poetry, en 1884 et The Globe and MailThe Week ou Saturday Night.

Vêtue d’un costume traditionnel indien, elle récitera ses poèmes dans les salles de spectacle du Canada, des États-Unis et de l’Angleterre . Elle acquit quelque célébrité.

Son premier recueil de poésie, The White Wampum, est publié en Angleterre, en 1895, suivi de Canadian Born, en 1903, et de Flint and Feather (« silex et plume »), en 1912.[2]

Atteinte d’un cancer su sein, elle continue cependant à écrire. Après sa mort, son poème The song my paddle sings est apprise aux écoliers canadiens. Il y aura un regain d’intérêt pour son œuvre dans les années vingt dû à son statut de première poétesse autochtone ayant réussi à vivre de sa plume.

Des critiques récents attribuent certains stéréotypes de ses portraits au public et à sa vision des « natives » forcément limitée. Pour une femme, et plus encore pour une auteure revendiquant ses racines amérindiennes, écrire c’était aussi s’adapter.

[1] Wikipedia

[2] Dictionnaire universel des créatrices, Antoinette Fouque, des femmes

The song my paddle sings

Rita Mestokosho – Entre poésie et chant

Rita Mestokosho – Née de la pluie et de la terre

La relation avec la terre, notre mère – Rita Mestokosho

Josephine Bacon, lecture

Le nord m’interpelle,

Ce n’est pas un domaine vers d’autres directions,

aux couleurs des quatre nations,

blanche, l’eau,

jaune, le feu,

rouge, la colère, noir, cet inconnu

où réfléchit le mystère,

Cela fait des années que je ne calcule plus

Ma naissance ne vient pas d’un baptême,

mais d’un seul mot

Son nom, si loin, la montagne à gravir,

Mes sœurs, mes frères,

de l’est, de l’ouest,

du sud et du nord,

chantent-ils, qui les guérira

de la douleur meurtrière de leur identité ?

Notre race se relèvera-t-elle de l’abîme de sa passion ?

Je dis, au sein du cercle, libérez les rêves ,

comblez l’église inachevée,

poursuivez le courant de la rivière,

Dans ce monde multiple,

accommodez le rêve,

Le passage d’hier à demain devient aujourd’hui,

l’unique parole de ma sœur, la terre,

Seul le tonnerre absout,

une vie vécue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parfum de la terre, Rita Mestokosho

Viens marcher avec le printemps

Sens le vent sur tes joues

Sois libre de tes mouvements

Prends le temps de vivre

car demain ne t’appartient pas

N’oublie pas ta promesse

D’aller retrouver la paix

Dans une forêt, dans une maison en bois,

Retrouve les battements de ton cœur,

Nous partirons les yeux fermés,

Le cœur enveloppé du parfum de la terre.

Chloé Sainte-Marie et Joséphine Bacon : Je sais que tu sais

Mes soeurs – Joséphine Bacon

Joséphine Bacon, poétesse innue – Ma langue est importante car elle est en danger / Pessamit

Printemps des poètes : mois des poétesses innues Joséphine Bacon lit son poème en langue innue et en français

Il faut écouter la magnifique voix de cette poétesse !

Résultat de recherche d'images pour "réserve innue canada"Tu vas à la ville

aspirant à une vie meilleure

Dans ta fuite, tu te fuis

Tu vas de rencontre en rencontre

Tu t’inventes un récit qui te ressemble

Tu t’en vas si loin de ta naissance

Ton évasion ne danse plus

Tes musiques ont perdu leur rythme

Tu vacilles vers des lumières

Tel un papillon qui brûle ses ailes

Résultat de recherche d'images pour "portrait native canada"Où es-tu dans ta vie inachevée

Où es-tu que je ne te trouve pas

Où es-tu que je n’oublie pas

Où es-tu dans ton où es-tu

Un soleil rouge t’accueille

Tu es ailleurs

Tu es une fillette effrayée

Tu ne parles pas ta langue

Tu es là où tu te perds

Résultat de recherche d'images pour "portrait native women canada"Des au secours s’enfuient

Vers le vent du nord inquiet

Tu pries pour être entendue mais

ton cri reste silencieux

Ton âme retourne vers les tiens

Josephine Bacon

Résultat de recherche d'images pour "josephine bacon"

Photos : réutilisation autorisée sans but commercial – wikicommons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toi Innu – Joséphine Bacon

Joséphine Bacon – Hommage aux femmes autochtones disparues et/ou assassinées

Natasha Kanape Fontaine – Bleuets et abricots

A mon amie Claire, pour son anniversaire…

Nanimissuat Île-tonnerre, Natasha Kanapé Fontaine , Mémoire d’encrier 2018

Nanimissuat Île-tonnerre, Natasha Kanapé Fontaine , Mémoire d’encrier 2018

L’oiseau-tonnerre (1)

Nanimissuat IÎle tonnerre de Natasha Kanapé Fontaine est l’histoire bouleversante d’une renaissance.

En proie à l’alcoolisme, l’auteure prend conscience des blessures de ses ancêtres qui sont en elle, qu’elles lui ont été léguées, même si elles ne lui en ont jamais parlé. Qui la font souffrir. Ce manque de repères la noie et il faut qu’elle se sauve, il lui faut une île.

« Je me suis rendu compte que j’avais les mêmes symptômes que quelqu’un qui aurait vécu des atrocités, alors que je n’en ai pas vécu. J’ai mesuré pour la première fois tout ce que je porte en moi depuis des années et qui ne m’appartient pas » lit-on sur le site du Devoir. Je vous en recommande la lecture.

Le recueil s’ouvre sur une première partie : « Je suis trois femmes en une »,  « Nous sommes mortes/ensevelies/Sous des pluies diluviennes/ De migrantes/ D’assassinées/ Disparues ».
Les blessures sont les siennes. Elles ont l’odeur de leurs plaies.

De cet amalgame, elle doit séparer les trois éléments afin de les faire parvenir à sa conscience, de les imaginer heureuses aussi.

Sa grand-mère, partie trop tôt à l’âge de 59 ans, « Je perds pied/ Les tempêtes/ Mes empreintes/ Sur la grève s’envolent. »

De sa mère, elle récoltera la mémoire : « Les enfants plongent dans le sable/ Et récoltent les fruits/ leur mère »

La fille ne sait pas encore « parler aux étrangères » qui « l’habitent ».

Il lui faut trouver son île, « qui regorge de constellations. »

Les tambours se mettent alors à résonner, si importants dans la culture innue, fait de la peau des caribous, qui relient l’homme à la nature et à tous les êtres vivants.

« Combattre/ Que nous puissions/ Faire fondre nos chaînes/ A force de friction »

Extraire la mémoire,  c’est en Nouvelle-Zélande que l’auteure trouvera son île. L’oiseau apparaît dans le ciel, pour recommencer le récit du monde, réécrire l’histoire.

L’histoire sera peuplée de volcans, d’ouragans et d’éclairs mais peu importe, la paix est retrouvée.

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Thunderbird on top of Totem Pole in Thunderbird Park in Victoria, BC Canada. Taken by Dr Haggis on 29JUL04

 

Natasha Kanapé Fontaine :  » La poétique de la relation au territoire

 

« Le nomadisme a beaucoup influencé la perception du monde, de l’être humain dans son environnement, et la perception de l’être humain avec les animaux, avec les autres êtres vivants, les végétaux, non seulement le territoire, l’environnement, la nature, la planète, mais aussi avec l’univers, de cela a résulté une certaine perception extraterrestre et intraterreste. »

« Le mot « innu » veut dire « être humain ». »

« Le concept de mouvement a beaucoup forgé, j’imagine, la perception de l’innu dans son environnement, […], cela a influencé sa philosophie, mais aussi sa spiritualité, la spiritualité étant un aspect de l’être innu, de la vie innue, étant le concret de la relation au territoire, […]constitué du tambour qui était un instrument qui servait à entrer en relation soit avec l’univers, soit avec l’environnement, les animaux, mais surtout à placer l’innu dans cette relation-là et rappeler à l’environnement qu’elle existe et que l’être humain accepte chaque jour de dire « oui » à cette relation que la nature lui propose. »

Femmes innues à Mingan en 1947 Les Innus de Ekuanitshit

Français : Femmes montagnaises à Mingan, 1947, public domain

source : banq.qc.ca

Photo d’archives du Bas-Saint-Laurent