Isabelle de Charrière, femme des lumières …

Isabelle de Charrière, née Van Tuyll van Zuylen. Femme de lettres suisse d’origine néerlandaise (Zuylen, près d’Utrecht, 1740 – château du Colombier, canton de Neuchâtel, 1805). Elle a été épistolière, romancière, essayiste, dramaturge et compositrice

Elle est issue d’une famille noble. Elle a vécu aux Pays-Bas jusqu’en 1767. Après un voyage en Angleterre, elle a épousé M. de Charrière, noble vaudois sans grande fortune, qu’elle suivit en Suisse. Ils se sont installés dans le château du Colombier, sur les bords du lac de Neuchâtel, où elle a demeuré toute sa vie.

Elle a reçu une éducation rare pour les femmes de l’époque, et possédait de vastes connaissances : elle parlait plusieurs langues, s’adonnait aux mathématiques et à la physique, a lu les classiques et écrit en français qui est la langue de la noblesse de l’Europe.Elle y a tenu un salon fréquenté par beaucoup d’intellectuels de l’époque : Benjamin Constant était parmi ceux-là et tenait Mme de Charrière en grande estime.

Elle a eu beaucoup d’influence sur lui de 1787 à 1796, mais il l’a quittée lorsqu’il a rencontré Mme de Staël.

Un portrait de femme dans Adolphe s’inspire des traits de caractère de Mme de Charrière. Leur correspondance fut publiée en 1844.

Certains de ses écrits ont une veine polémique avant 1793, Observations et conjectures politiques, Lettres d’un évêque français à la nation puis deviennent des écrits de fiction après cette date, Lettres trouvées dans des portefeuilles d’émigrés, Trois femmes, (nouvelle).

Elle écrit des romans : les Lettres neuchâteloises (1784) et Caliste ou Lettres écrites de Lausanne (1785-1788), Lettres de Mistriss Henley, publiées par son amie ; Lettres écrites de Lausanne et sa suite, Caliste, Sir Walter Finch et son fils William,. Son œuvre allie l’analyse psychologique aux méditations morales et nous fournit de nombreux tableaux de mœurs mais elle ne manque pas d’être rangée sous l’étiquette dévalorisée de roman féminin, pourtant elle déjoue avec habileté tous les stéréotypes du genre.

Son œuvre dialogue avec les esprits du temps, Rousseau, Mme de Genlis et Germaine de Staël.

Elle a publié anonymement de « Le Noble » en 1763 qui est une satire ironique des préjugés de son milieu social (vite retirée par sa famille). Elle a entretenu une correspondance féminine, avec Isabelle de Henriette L’Hardy, Caroline de Sandoz-Rollin, Isabelle de Gélieu, qui lui permet d’exposer ses idées sur l’éducation des femmes.

La Tour a réalisé un très beau portrait d’Isabelle de Charrière, La Belle de Zuylen.

sources : Dictionnaire des femmes célèbres de tous les temps et de tous les pays – Lucienne Mazenod – Ghislaine Schoeller, wikipedia, Laurence VANOFLEN (Dictionnaire Universel des Créatrices, Editions des Femmes

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