« Oui, tu négliges ta famille. Ton mari, ta fille. Ta sœur, ta mère. Il n’y a qu’une seule chose qui compte pour toi : ton art.
Je m’interroge… Si tu avais été un homme, aurais-je pu écrire ces mots ? Non. Les hommes ont le droit, eux, de ne pas s’embarrasser d’une vie familiale lorsqu’ils créent. On ne devait jamais demander à Picasso, à Braque, ce qu’il y avait à diner. » in Tamara par Tatiana – Le portrait d’une femme libre qui a traversé le XXe siècle
Pocket – Editions Michel Lafon 2018
Tamara de Lempicka est considérée comme la peintre la plus emblématique du mouvement de l’art déco au XXe siècle. Elle assume une totale liberté sexuelle, et travaille de manière acharnée.
Elève à l’Académie des beaux-arts de Saint- Pétersbourg, issue d’une riche et opulente famille russe, elle se marie à 18 ans à Tadeusz Lempicki qui la quittera une dizaine d’années plus tard, las de ses excès et addictions aux drogues, au sexe et à l’alcool. Fuyant la révolution russe en 1917, la famille de Tamara s’installera d’abord au Danemark puis à Paris à la fin de la Grande Guerre. Elle suit l’enseignement d’André Lhote et se spécialise dans l’art du portrait.
Elle puise autant ses influences chez les grands maîtres de la Renaissance italienne que chez les cubistes, à travers une palette où domine les tonalités fauves sur des fonds gris et bleus.
Elle fait partie de ces artistes qui vivent ouvertement leur bisexualité, et en fait le sujet de son art. Le désir anime les surfaces, impulse les tonalités de la palette, à travers la construction de son regard féminin sur le corps d’une autre femme.
Son oeuvre sombrera un temps dans l’oubli après la deuxième guerre mondiale, ensevelie par les mondanités et le luxe tapageur qui rythment sa vie après son mariage avec le baron Kuffner. On parle plus de ses soirées que de ses oeuvres.
Travailleuse infatigable, elle a laissé une oeuvre considérable qui est redécouverte depuis les années 70.
Une salle lui est consacrée au Musée du Luxembourg, au sein de l’exposition « Pionnières – Artistes dans le Paris des Années folles, exposition magnifique que je vous recommande vivement. « La belle Rafaela », sublime le corps d’une de ses amantes, et le tableau « Les deux amies » découvre un moment d’intensité érotique entre deux femmes. Suzy Solidor, icône lesbienne de ces années-là, chanteuse ayant un répertoire de chansons saphiques, est aussi le modèle et l’amante de la peintre.
Passionnant. Inspirant.
Aah… si j’étais à Paris.
Merci, Anna.
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J’avais repéré cette exposition et j’ai bien l’intention de la voir. Je vous conseille aussi l’expo « Toyen » une femme peintre surréaliste, amie d’André Breton, au Musée d’art moderne, c’est très beau !
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