La tradition et la culture ont longtemps prêté aux femmes d’innombrables qualités et vertus. Les vertus humaines se partagent entre vertus morales et vertus intellectuelles, sortes de dispositions à agir. Il faut prendre le pli et le bon. Mais la philosophie, la théologie, les ont allègrement mêlées toutes et le sens commun en a élargi le sens au-delà des simples vertus cardinales (Courage, tempérance, justice, prudence ) ou morales (chasteté, charité)
La femme étant en dernier ressort gouvernée par son utérus (dixit Diderot) et donc son corps, en fait la dépositaire naturelle de certaines vertus : la sensibilité, l’émotion, l’inspiration sur le versant intellectuel, et la délicatesse, la douceur, la modestie sur le plan moral.
Le héros de David Foenkinos lui, ou peu-être l’auteur lui-même, au lieu de diviser l’humanité entre hommes et femmes, pose plus fondamentalement que lesdites vertus sont davantage des aspects masculins et féminins de l’être que contiendrait chacun.
Ces vertus se complètent pour assurer l’équilibre au sein d’une personne : un homme sans vertus dites féminines serait une brute, de même qu’une femme sans vertus masculines serait une sorte de mollassonne sans colonne vertébrale.
Il y a peut-être une autre interprétation possible qui serait que ces vertus sont des constructions sociales pour contraindre les individus à tenir leur rôle dans la société et à garder leur place. Point n’est besoin de délicatesse pour chasser le mammouth… (Encore que …)
D’ailleurs pour que nous comprenions bien, l’auteur nous offre la définition de délicat qui sert à préciser la délicatesse (le fait d’être délicat) : d’une grande délicatesse ; exquis, raffiné ou qui manifeste la fragilité.
De même que le beaujolais, l’homme nouveau est arrivé : fort mais délicat.
L’héroïne est une femme en détresse, mais Markus, bien qu’un peu perdu, pas vraiment viril (dérivé du latin classique virtus qui désigne l’énergie morale, la force ), arrive à point pour la sauver de sa solitude. Il partage avec elle, malgré une gaucherie évidente, le sens de la délicatesse. Et elle, en dépit de son rouge à lèvres et de ses talons hauts (manifeste évident de sa féminité), possède une certaine force (une certaine virilité) : elle est indépendante, paye ses factures et conduit une voiture.
A défaut de prendre la voie de l’androgynie, ils s’en sortiront tous les deux et franchement, on est content pour eux. Ce livre et son succès considérable (qui m’a poussée à la lecture : je voulais voir) manifestent combien ce sujet est sensible et en évolution dans la société française. Malheureusement, le livre, qui n’est pas désagréable à la lecture, est truffé de clichés en tout genre, et dessert parfois la cause qu’il voulait servir. J’avoue avoir eu envie de secouer un peu Markus quelquefois (c’est ma part virile, je le crains) mais comme je suis une femme (douce et délicate), je me suis contentée de bougonner à certains passages…
Allez, on ne lui en voudra pas à David, délicatesse oblige.
J’ai détesté ce roman… gadgets « littéraires » envahissants, personnages pas très consistants, clichés… désolée !
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Génial et tellement vrai ! je l’ai lu mais sans plus, mais est-il besoin que je te le dise 😉 ! bravo pour ce billet !
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Non, en effet, j’étais sûre que tu partageais les mêmes réserves. je ne comprends pas le succès de ces livres…
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tu me permets d’être franche? J’ai trouvé ce bouquin nullissime! Je rejoins Anne, c’est creux, c’est vain, c’est presque catastrophique!!
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Je n’ai pas aimé mais j’ai été intéressée par ce que ça révélait ce succès de librairie, la façon dont les hommes pouvaient être vus aujourd’hui. le nouveau modèle d’homme.
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Pas lu, mais j’adore ton billet plein d’humour!
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Merci. Oui j’ai essayé d’en retirer quelque chose.
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Lu et vite oublié.
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Bizarrement je me souviens assez bien de l’histoire.
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Bonjour Anis, j’avoue avoir lu ce roman très vite et je l’ai oublié encore plus vite. Je n’ai pas bien compris l’engouement pour ce livre. D’ailleurs, je n’ai rien lu d’autre de Foenkinos depuis. Bonne après-midi.
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Du même auteur, j’ai bien aimé « Charlotte ». Celui-là, je ne l’ai pas lu.
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