Les femmes irlandaises des nouvelles de Claire Keegan semblent souvent courber l’échine, ployant sous le joug de la tradition et des hommes. Leur destin est tout tracé : « élever correctement leurs fils, nourrir les poulets, couper le persil, tolérer le vacarme du match du dimanche ».
Dans la nouvelle « Les hommes et les femmes », une fillette demande à sa mère : « Pourquoi ils font rien eux ? » La mère répond « Ce sont des hommes », comme si cela expliquait tout.
Les révoltes sont souvent silencieuses, une telle apprend à conduire en douce, telle autre coupe la magnifique chevelure de sa sœur qui la traite comme sa bonne et les femmes ont assez de force en elles pour renoncer , s’il le faut, à leurs illusions.
C’est risqué aussi parfois, très, comme dans cette première nouvelle où une femme prend pour amant un homme rencontré dans un bar (Antarctique). Mais la liberté et la passion sont à ce prix si l’on veut un jour lutter contre la peur du vide.
En effet, les personnages de Claire Keegan ne sont pas (seulement ) les victimes d’un patriarcat qui laisse la part belle aux hommes. Elles ne sont pas seulement alourdies par les grossesses, abîmées par les lessives, ou torturées par le désespoir. Leur lutte est âpre et elles sont terriblement vivantes. Elles ne sont pas seulement des femmes qui attendent l’amour, mais elles vivent aussi pour elles-mêmes, tant pis si parfois il faut renoncer à l’amour. Car « le jour où on découvre qu’on a gâché dix ans de sa vie n’est pas une partie de plaisir. »
Claire Keegan n’est jamais dans un manichéisme simpliste. Des femmes sombrent aussi dans la folie et nombre d’hommes ne sont pas plus à l’aise qu’elles dans le rôle qu’on veut leur faire endosser. Ce qu’elle montre, c’est le fonctionnement d’un système qui peut rendre aussi les femmes perverses dans leur quête éperdue de séduction..
En tout cas, c’est de cette manière que j’ai lu ces nouvelles, au style toujours ciselé, alerte et très bien rythmé.
Il traîne toujours dans ma PAL, ce recueil, j’avais beaucoup aimé A travers les champs bleus.
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Je ne l’ai pas lu celui-là.
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j’ai vraiment aimé ces nouvelles ! Des pépites à mon goût !
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Oui, une écriture parfaite, ciselée.
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Trois blogs que j’aime beaucoup (le tien, celui de Mina et celui de Laeti) parlent de ce recueil en pu de temps (sur trois jours). Je suis ravie. J’ai adoré ce recueil : de toute façon, j’aime beaucoup l’écriture et le ‘univers de Claire Keegan : j’ai l’impression de respirer les embruns et les odeurs campagnards, à chacun de ses ouvrages.
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Oui, cela me fait cet effet-là moi aussi…
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Je viens de lire le billet de Laeti et je n’étais vraiment pas convaincue par ce qu’elle disait de ce recueil, j’avais le sentiment que ça tournait autour de sujets que je n’apprécie pas plus que ça (le couple, le poids du foyer etc…). Je comprends aussi qu’il y a un aspect militant dans ces nouvelles aussi non ?
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Oui, mais la société irlandaise reste très traditionnelle même si elle s’ouvre de plus en plus. Je crois que ce n’est pas un artifice. C’est un sujet qui a une force, ce ne sont pas des clichés.
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J’avais aussi beaucoup aimé – et encore plus « Les trois lumières »
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Oui, celui-là reste mon préféré aussi.
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Que j’ai aimé « Les trois lumières ». Je lirai à nouveau cette auteure, c’est sûr.
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Oui, j’avais adoré aussi. Il y a un ou deux autres livres que je n’ai pas lus.
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Comme le disent mes copinautes, je n’ai pas été emportée par ce recueil. L’atmosphère glaciale a eu raison de moi (lu en été!). Ceci dit, j’ai été hypnotisée par la première nouvelle, elle me restera en mémoire longtemps. Pour la suite, j’ai jeté l’éponge après 3 autres histoires.
Je ne suis pas contre de retenter l’expérience avec cette auteure et « A travers les champs bleus ».
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Oui, c’est dommage, essaie avec d’autres livres. Elle écrit si bien…
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