« Il était de ceux qui, malgré leur médiocrité, professent pour l’esprit des femmes un superbe dédain.
A ses yeux, j’étais folle de vouloir le diriger en politique ou en morale. Il me renvoyait à mes chiffons, à mon piano, aux caquetages du monde[…] »
« Ma grand-mère me parlait beaucoup de la vie mondaine et futile que mène une jeune femme aussitôt après son mariage, et jamais de cette vie enchaînée, sans issue dans ce monde, qui fait de la femme une misérable esclave, lorsque, ne trouvant pas l’amour et le bonheur dans le mariage, elle n’accepte pas comme compensation les distractions dangereuses des passions ou les puériles jouissances de la vanité. »
« Je fus bien coupable d’accomplir aussi légèrement un tel acte, mais est-ce moi qui fus coupable ? Sont-ce les femmes qui sont coupables quand elles se déterminent en aveugles dans cette grande affaire de la vie ? N’est-ce pas plutôt l’éducation qu’on nous donne ? Que nous apprend-on hélas ! sur le mariage ? Qui de nous a lu, jeune fille, le texte de ces lois qui disposât à jamais de notre liberté, de notre fortune, de nos sentiments, de notre santé même, de tout notre être enfin, de ces lois faites, non pour nous protéger, mais contre nous, de ces lois dont la société a fait des devoirs, et qui deviennent des supplices lorsque l’amour ne les impose point ? »
In « Un drame dans la rue de Rivoli , Louise Colet (1810-1876)
Très interpellantes, ces citations ! Je suppose que tu présenteras le livre entier… (Louise Colet a été la maîtresse de Flaubert, si e me souviens bien ?)
J’aimeJ’aime
Oui bien sûr. Oui on se souvient souvent des femmes auteurs par ces anecdotes. Elle a été sa maîtresse à l’époque où il écrivait Mme Bovary. L’œuvre de ces femmes était souvent confondue avec leur vie privée. On supposait qu’à cuisse légère correspondait une œuvre légère. Les institutions et la postérité les ont ensuite rangées dans cette case et oubliées. Son œuvre pourtant ne manque pas d’intérêt.
J’aimeAimé par 1 personne
Les textes que tu cites montrant un esprit lucide et critique. Parfois j’ai l’impression que pour pour avoir cette hauteur de vue malgré leur éducation étroite et incomplète, il fallait que ces femmes soient non pas égales aux hommes mais supérieures! Comme Marie de Gournay! En dehors de Montaigne quelle médiocrité elle a rencontrée chez les hommes de son époque!
J’aimeAimé par 1 personne