Photographie (copyright Sarah Meunier)
Marie-Pierre Cattino a accepté de livrer, pour Litterama, sa conception de l’écriture théâtrale.
ECRIRE…
« Il y a cette préférence chez moi pour un travail vecteur d’images. Mes textes sont une tentative d’approcher des personnages plongés dans un monde nouveau. Ce que je veux dire, c’est que je m’immerge dans un univers et regarde ce qui s’y passe quand les éléments bougent. Parfois, ils se défendent… Je travaille un texte jusqu’à ce qu’il ressemble à ce que je perçois de lui. Me mettre à table, pour comprendre ce qui se trame à l’intérieur, n’est pas un vain mot mais un choix, des lignes, des pistes pour obtenir ce qui ressemble à ce que je voudrais y mettre, tout en laissant une place au comédien et à l’imaginaire du lecteur. Je crois aussi que cette conscience poussée à l’extrême est usante et réjouissante et à la fois, me permet d’écrire de nouveaux textes. C’est difficile de transmettre le sens de son objet, car je ne suis ni sculpteur ni orfèvre, ne prends aucune matière brute en devenir. Je crée du sens avec du vide. J’aime tellement le vide et le plein. Ils sont faits pour cela les mots, mettre une matière à l’épreuve. Mais je le répète, pas comme un art en devenir mais plutôt comme une issue en phase avec son temps. On crée de la modernité incessante. L’écriture, serait alors mettre en bouche une langue formée de trous, d’aspérités, de silences, d’étonnement. Et le théâtre auquel j’aspire, (donner vie) use de la gomme. Il y a DES écritures, je le sais fort bien. Toutes et tous cherchons à y voir plus clair. Sans doute, est-ce pour cela qu’on écrit. Je me dis, parfois, qu’aller dans ce sens ne sera pas intéressant pour le texte, alors je m’efforce d’aller dans le sens où les personnages seraient à leur aise, c’est-à-dire, connivence entre sens et conflit. Mettre en jeu, en avançant un thème, un sujet, des personnages, ensemble, peu à peu, en faire un tout, une fin ouverte. Ce n’est pas si simple, on parle assez rarement des textes qui ont résisté, qui ne s’offrent pas facilement à l’auteur…«
« une langue formée de trous, d’aspérités, de silences, d’étonnement »…Une conception très Durassienne de l’écriture…
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Et bien, fine lettrée, tu tapes dans le mille, car figure-toi qu’elle a contribué à un collectif sur Duras, dont j’ai les épreuves et que je suis en train de lire. Et pour quelqu’un comme moi qui a passé des années à lire Duras (Je ne peux plus la lire aujourd’hui ou difficilement) , cela vaut son pesant de cacahuètes. Elle a un très beau regard, forcément.
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Comment un collectif sur Duras que je n’aurais pas???????
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« Marguerite Duras
Un théâtre de voix / A Theatre of
Voices
Edited by Mary Noonan and Joëlle Pagès-Pindon
Marguerite Duras. Un théâtre de voix / A Theatre of Voices propose une relecture originale du théâtre de
Marguerite Duras dans sa dimension à la fois textuelle et scénique. Les articles ici réunis sont écrits par
plusieurs des meilleurs spécialistes du théâtre français ou par des praticiens de la scène. Ils témoignent des
dernières avancées de la recherche, particulièrement dans les domaines de la voix et du son. Les auteurs
démontrent, par des analyses précises et approfondies d’un large éventail des pièces de Duras, que ses
innovations scéniques ont eu un impact radical sur le développement de la forme théâtrale. L’ouvrage offre
également la lecture d’un entretien inédit en français de Duras sur son théâtre en 1985. Ce livre est donc une
ressource indispensable pour les étudiants de la littérature française, ainsi que pour les étudiants du théâtre
contemporain. »
Le seul problème c’est le prix, 90 €
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Ah oui, effectivement.
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Dommage, à consulter dans une bibliothèque, tu le proposes au CDI de ton établissement.
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il y aune réduction de 25% jusqu’en décembre par les Editions Brill
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