Accabadora de Michela Murgia, traduit de l’italien par Nathalie Bauer, Editions Seuil 2011, 216 pages

Dans la Sardaigne des années cinquante, Maria enfant solitaire et délaissée, se voit offrir l’espoir d’une vie meilleure grâce à Tzia Bonaria, la « accabadora », couturière déjà âgée, célibataire sans enfants, qui fait d’elle « sa fille d’âme », c’est-à-dire sa fille adoptive.
Maria reçoit amour et tendresse de la part de la vieille femme, mais aussi l’opportunité de faire des études et d’apprendre le métier de couturière, afin de pouvoir assurer son indépendance. Cette émancipation féminine est assez inhabituelle dans cette société traditionnelle où la division des tâches s’organise encore fortement par le genre.
Mais la vie de TZia Bonaria recèle bien des parts d’ombre. Que fait-elle pendant ses absences nocturnes ? Elle est l’« accabadora », la « dernière mère » dans le village où elle jouit d’une place très particulière au sein de la communauté de ses concitoyens. Mais quel rôle joue-t-elle exactement, et cela n’a-t-il pas une légère odeur de soufre ? Que va découvrir Maria et va-t-elle accepter la vérité ?
Ce roman est somptueux, poétique et délicat. Il y a chez les autrices italiennes de la dernière décennie, une exploration tout à fait passionnante des arcanes de la psychologie humaine, et une vraie tentative de tisser la mémoire collective du rôle joué par les femmes dans leur émancipation au sein des sociétés traditionnelles.
Un vrai coup de cœur !
J’ai hâte de retrouver cette auteure. Si ce n’est pas déjà fait, lis aussi Leçons pour un jeune fauve.
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Oui, je vais suivre ton conseil.
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Je l’ai lu il y a un sacré moment, mais j’en ai un excellent souvenir!
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Oui, je crois qu’il marquera aussi ma mémoire.
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Je crois que j’ai lu ce roman sans le chroniquer ou bien je l’ai débuté et je crois aussi me souvenir du secret nocturne ! Il faudrait que je le relise.
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Peut-être n’as-tu pas accroché alors ?
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Je ne connaissais pas. Ta chronique donne envie
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