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Les femmes mènent l’enquête : Jane Austen

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Jane Austen et les fantômes de Netley – Stephanie Barron – collection Labyrinthes, Editions du Masque 2007, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Patricia Christian

  Vignette Les femmes mènent lenquète« Stephanie Barron est née en 1963 en Nouvelle-Angleterre. Brillante étudiante de l’université de Stanford et diplômée de Princeton, elle se consacre aujourd’hui exclusivement à l’écriture. Jane Austen et les fantômes de Netley est le septième épisode des aventures de Jane Austen, auteur pour laquelle elle a une passion, au point d’en avoir fait son héroïne. »

  Une belle étrangère, à la beauté saisissante et à la réputation sulfureuse, s’installe à Netley Lodge, près des ruines de l’Abbaye de Netley. A sa poursuite depuis le Portugal où il l’a connue et aimée, Harold Throwbridge laisse entendre que cette femme serait l’instigatrice d’un projet effroyable qui pourrait mettre en péril la couronne anglaise.

On sent l’influence des romans gothiques : le brouillard qui enveloppe les ruines, les équipées nocturnes dans des souterrains angoissants, ou les scènes baignant au clair de lune, où l’on aperçoit des silhouettes fantomatiques, le décor est planté. Jane Austen est l’amie de Harold Throwbridge ; elle n’est pas insensible au charme de celui qu’on nomme le Gredin mais le désir d’une vie paisible, la réputation du personnage, propre à compromettre n’importe quelle jeune femme bien née, font naître bien des atermoiements. Des navires sont incendiés dans le port de Portsmouth, des prisonniers français s’évadent, il ne faut pas oublier la présence de l’ogre Napoléon dans le paysage politique de cette époque (l’action du roman se situe en 1808), l’atmosphère est explosive. Jane est chargée de surveiller Netley Lodge et son inquiétante propriétaire. Ce roman permet de brosser un arrière –plan historique qui éclaire les persécutions dont furent victimes les catholiques, déclarés Renégats par l’église anglicane.

 

Il y a bien sûr le plaisir de retrouver Jane Austen sous les traits de cette enquêtrice tout à fait atypique. Il ne faut pas oublier que la littérature de l’époque avec des auteurs tels que Charlotte Turner Smith, William Godwin, Charlotte Dacre, a donné naissance aux premiers romans à sensation qui deviendront des romans noirs quelque temps plus tard. L’intrigue est assez bien menée et ménage quelques savoureux rebondissements. La fin n’est pas du tout celle que l’on attendait et le suspense, même s’il est un peu long à s’installer, est garanti.

La condition des femmes de l’époque est finement évoquée et notamment celle de la femme auteur : « Vous devez savoir que j’aspire à une vie d’écrivain, et que les dames comme moi ne se marient jamais. Les préoccupations domestiques dévorent les journées sans laisser le moindre répit à l’utilisation de la plume. »

Une série que je suivrai, sans aucun doute…

En lecture commune avec  Nina