Chaque mois, nous commémorons la disparition d’Hubert Nyssen en publiant un article sur un des livres publiés par Actes Sud (grâce à l’initiative de Denis.du blog « le bonheur de lire »).
Un été sans les hommes de Siri Hustvedt, Actes Sud 2011, traduit de l’américain par Christine Le Bœuf.
Mia, poétesse de son état, a sombré temporairement dans la folie. Une psychose l’a terrassée pendant de longs mois, suite à la découverte de la liaison de son mari avec une femme plus jeune qu’elle. De cet effondrement, elle va se relever lentement le temps d’un été. En effet, elle décide de quitter New York pour se réfugier auprès de sa mère qui habite désormais dans une maison de retraite du Minnesota, entourée de ses amies veuves et octogénaires. Elle va animer par ailleurs un groupe de poésie avec sept jeunes adolescentes dont le groupe sera la proie de rivalités et de la confusion des sentiments . Mia en profite pour faire le point sur sa vie dans un récit où elle dénonce la société patriarcale qui impose encore et toujours des relations de soumission aux femmes et leur confère une invisibilité sociale qu’elles n’aperçoivent même plus tellement elles l’ont intériorisée.
La narratrice va entreprendre une renaissance, une reconstruction, au sein d’un groupe de femmes de plusieurs générations, dont le réseau de relations au maillage serré lui permet de réinventer la vie quotidienne. Dans un spectre très large de générations qui va du nourrisson à de vieilles dames octogénaires , le récit explore les différentes façons dont les femmes construisent leur identité. Les plus âgées profitent d’une liberté chèrement acquise à la mort de leur mari, et les plus jeunes sont en quête de la reconnaissance de leurs pairs.
La narratrice rappelle que pour les grecs, les femmes étaient des hommes invertis, alors qu’au XVIIIe siècle hommes et femmes étaient perçus sur le mode d’une différence radicale : ils n’avaient plus rien de commun. Hommes et femmes sont différents par certains aspects ; leurs expériences divergent à travers des rôles sociaux qui vont déterminer une partie de leur personnalité; mais quel niveau de différence fait la différence ? Les différences de genre, bien sûr, mais pas seulement… Chacun doit trouver une réponse qui lui est personnelle : suivre la voie qui lui est tracée ou en inventer une autre.
Le récit est mené à la façon d’une comédie avec de nombreuses allusions cinématographiques aux films américains. Des dessins émaillent le livre qui assurent une causticité joyeuse et intriguent le lecteur. Mia l’interpelle fréquemment car il est le témoin du bon déroulement de l’histoire.
Je me suis laissée prendre par ce récit, cette « lecture de soi » d’une femme confrontée au passage du temps. J’ai suivi le fil de ses méditations , me les suis appropriées au rythme de la page, en ai fait mes propres interrogations dans une lecture bienheureuse.
je peux rattacher ton article à l’hommage à Hubert Nyssen.
Eventuellement, tu mets une référence à mon blog
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J’en garde un très bon souvenir mais j’ai moins apprécié que toi les nombreuses digressions. Toutefois, le clan des « mamies » m’a particulièrement enthousiasmée (davantage que celui des ados, d’ailleurs). Bises
Commentaire n°3 posté par Philisine Cave le 12/09/2012 à 14h11
Oui, l’histoire de ces femmes est souvent émouvante. on peut sentir un lien , avec tout ce qui a dû se gagner, et tout ce qui se perdra inéluctablement.
Réponse de Anis le 17/09/2012 à 23h13
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Très bon roman, quasiment trop court! Même s’il y a plein de digressions, j’aime, c’est toujours très intéressant.
Commentaire n°4 posté par keisha le 12/09/2012 à 13h45
Oui, moi aussi, je l’ai trouvé vraiment trouvé très intéressant et apprendre des choses en sciences humaines, ou réfléchir dans le parcours d’une œuvre littéraire peut beaucoup me plaire aussi.
Réponse de Anis le 17/09/2012 à 23h13
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J’avais bien apprécié aussi !
Commentaire n°5 posté par krol le 12/09/2012 à 13h42
J’ai vu que les avis étaient très partagés. Je suis heureuse de voir que tu as aimé aussi ,je viendrai lire ou relire ton article.
Réponse de Anis le 17/09/2012 à 23h11
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Je ne me suis pas encore laissé tenter par ce livre, mais tu pourrais me faire changer d’avis ! A emprunter à la bibliothèque pour voir…
Commentaire n°6 posté par kathel le 12/09/2012 à 12h43
Un livre dont les avis sont très partagés, un livre d’intellectuelle féministe, ça c’est sûr.
Réponse de Anis le 17/09/2012 à 23h11
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Dans l’ensemble j’ai aimé, mais trop de digressions…
Commentaire n°1 posté par Nadael le 13/09/2012 à 10h36
J’ai appris des choses et puis parfois je me suis indignée avec elle.
Réponse de Anis le 17/09/2012 à 23h14
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J’ai découvert Siri Hustvedt avec ce livre et je ne vais pas m’arrêter là.
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J’ai beaucoup apprécié également ce livre-conversation.
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Une de mes auteures préférées! Son chef-d’oeuvre, pour moi, est « Tout ce que j’aimais », mais le dernier, « Un monde flamboyant », m’a transporté. Il se passe dans le monde de l’art contemporain et pose la question de la place de la femme dans ce milieu.
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J’avais beaucoup aimé ce que j’avais lu d’elle. Et je continuerai à découvrir son œuvre.
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