La fréquentation des à-pics, Catherine Charrier, mai 2013, éditions Kero
Comment se décident les grands changements de notre existence ? A partir de quel moment le chemin qui se fait en nous inconsciemment trouve-t-il son aboutissement ?
Catherine Charrier raconte avec beaucoup de justesse ce mouvement de bascule par lequel nous orientons plus ou moins consciemment nos existences. Elle décrit avec beaucoup de finesse ces états de conscience, d’une extrême acuité, par lesquels tout changement s’opère en nous.
Un jour, soudain, nous savons que plus rien ne sera comme avant.
Elle explore ces moments de vertige, ces à-pics que toute femme est amenée à connaître dans son existence, à travers des nouvelles de longueurs assez inégales mais qui forment un ensemble plutôt cohérent : la découverte d’un secret familial, la compréhension d’un lien dont on se sent exclu, l’expérience de la mort d’un proche, sont des expériences universelles qui sont cruciales dans la vie d’un individu.
Notre conscience subit alors une sorte de dilatation qui nous permet d’appréhender une réalité qui nous est étrangère et dont l’expérience ouvre les champs inexplorés de notre sensibilité en la modifiant radicalement. Nous ne pourrons plus faire comme si nous ne l’avions pas vécue.
L’auteure conduit ces récits d’une langue sèche et précise, au détriment parfois de l’émotion car se tenant dans une distance qui a le défaut d’une certaine neutralité. Dans certaines de ses nouvelles, elle a sur ses personnages le regard d’un entomologiste.
Toutefois, un véritable projet d’écriture est à l’œuvre au sein de ces récits : livrer des expériences significatives de la vie des femmes, prises entre des schémas traditionnels qui les conditionnent malgré elles et un désir profond de s’en affranchir. La quête infinie de la liberté…
Une auteure à suivre …
Je remercie les éditions Kero pour l’envoi de ce livre
Et presque en même temps que Clara : Moi, Clara et les mots
J’aimerais beaucoup lire ce livre. C’est très intéressant. Merci.
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Ca m’intéresserait beaucoup je crois.
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A un jour prêt, on faisait une LC ! J’ai rajouté ton lien !
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J’ai son dernier roman dans ma PAL, je vais essayer de le programmer en septembre
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Je l’ai lu aussi, mon billet bientôt! Un recueil de nouvelles bien ficelées, un tout cohérent… ton observation sur une écriture sèche au détriment parfois de l’émotion rejoint la mienne…
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Le titre de ton article m’a tout de suite attiré l’oeil pour de mauvaises raisons… Je souffre énormément du vertige, situation embarrassente quand on habite à la montagne. Plus sérieusement, ce recueil de nouvelles me semble bien intéressant !
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Moi aussi j’ai le vertige mais j’essaie de lutter, parfois vainement. Cela m’a causé quelques soucis à la montagne. J’ai dû parfois rebrousser chemin.
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