Le Nord m’interpelle.
Ce départ nous mène
vers d’autres directions
aux couleurs des quatre nations :
blanche, l’eau
jaune, le feu
rouge, la colère
noir, cet inconnu
où réfléchit le mystère.
Cela fait des années que je ne calcule plus,
ma naissance ne vient pas d’un baptême
mais plutôt d’un seul mot.
Sommes-nous si loin
de la montagne à gravir ?
Nos sœurs de l’Est, de l’Ouest,
du Sud et du Nord
chantent-elles l’incantation
qui les guérira de la douleur
meurtrière de l’identité ?
Notre race se relèvera-t-elle
de l’abîme de sa passion ?
Je dis aux chaînes du cercle :
Libérez les rêves,
comblez les vies inachevées,
poursuivez le courant de la rivière,
dans ce monde multiple,
accommodez le songe.
Le passage d’hier à demain
devient aujourd’hui
l’unique parole
de ma sœur
la terre.
Seul le tonnerre absout
une vie vécue.
« Le Nord m’interpelle », Bâtons à message, Montréal, Mémoire d’encrier, 2009.
Cet extrait a été reproduit aux termes d’une licence accordée par Copibec.
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Joséphine Bacon, est née en 1947 , est une poétesse innue originaire de Betsiamites. Elle est également réalisatrice de films documentaires, parolière et auteure des textes d’enchaînement du spectacle de Chloé Sainte-Marie: Nitshisseniten e tshissenitamin. Elle a monté une exposition à la Grande Bibliothèque du Québec: Matshinanu – Nomades3.
J’aime cette grande dame de la poésie et de l’humanité…
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Il me semble d’ailleurs l’avoir découverte grâce à toi.
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Oh oui, une des rencontres marquantes de Festival America cette année, une voix et un regard.
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