L’enfance est le lieu où tu passes le restant de tes jours. Tu as beau faire, les souvenirs t’enchaînent, et tes blessures s’ouvrent inlassablement dans une infernale répétition. De victime tu deviens bourreau : « Les enfants des ivrognes deviennent alcooliques, les enfants de déments deviennent fous, les enfants battus battent à leur tour leurs enfants ». Ne te fais surtout pas d’illusion, la liberté, c’est pour les riches et les bien-portants… Tout est écrit d’avance dans un déterminisme absolu et fou. Ou peut-être que c’est exactement le contraire, tu n’as pas de rôle à jouer, ta liberté est posée devant toi et tu as toujours le choix entre une gifle et une caresse. Deviens ce que tu es, disait Nietzsche. Les enfants maltraités subissent souvent une double peine : celle qu’ils ont subie et celle du soupçon, d’une violence inouïe, qui les condamne à répéter l’injustice dont ils ont été la victime. « Tout se joue avant six ans » clament les tenants d’une certaine psychologie construite à coup de statistiques. Borys Cyrulnik, après Werner et Smith, deux psychologues scolaires américaines, qui ont observé le phénomène, et John Bowlby, a défini la résilience comme « un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression. La résilience serait rendue possible grâce à la structuration précoce de la personnalité, par des expériences constructives de l’enfance (avant la confrontation avec des faits potentiellement traumatisants) et parfois par la réflexion, ou la parole, plus rarement par l’encadrement médical d’une thérapie, d’une analyse ».
Elle permet de s’échapper du territoire des barbares. Ce territoire clos sur lui-même où se déploie la violence la plus absolue, où règnent la drogue, la prostitution et le meurtre.
Zarza vit une vie bien rangée, semble-t-il, entre les livres qu’elle publie pour une maison d’édition et son frère handicapé à qui elle rend visite régulièrement. Mais surgi d’un passé trouble et douloureux, son frère jumeau, tout juste sorti de prison, menace de la retrouver et de se venger. Mais de quoi ? Et pourquoi ?
Ce livre est une sorte de thriller psychologique que j’ai lu d’une traite mais que j’oublierai, je pense, aussi vite. Il y a cependant une mise en abyme intéressante avec l’histoire du Chevalier à la rose de Chrétien de Troyes et un parallèle intéressant avec l’histoire des jumeaux.
C’est marrant car la semaine dernière, j’ai entendu parler pour la première fois de cette auteure. J’ai envie de lire son dernier: « L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir ».
Tu m’as donné envie de lire « Le territoire des barbares ».
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On ne connaît pas tellement les auteures espagnoles, je trouve.
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Oh la la j’ai lu tous les livres de cet auteur (je l’aime!) sauf celui ci!
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Je n’ai lu que celui-là, grâce à toi d’ailleurs mais j’aimerais lire d’autres choses d’elle.
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