Dans l’or du temps de Claudie Gallay – Editions du Rouergue, 2006, repris en poche éditions Babel
Dans une maison en Normandie, en bord de mer, un couple s’installe avec leurs deux filles. L’homme, le narrateur, rencontre alors une vieille dame, Alice Berthier, lourdement chargée, et lui propose de la raccompagner chez elle. Commence alors une étrange relation entre les deux. L’homme est à une période cruciale de sa vie où il s’interroge sur le sens de ses choix et la profondeur de ses engagements et Alice Berthier, sentant approcher la mort, sent le besoin de confier à cet inconnu le secret qui a rongé sa vie d’adulte. La distance ainsi créée permet à chacun de retrouver soi en l’autre, dans une confession toujours différée.
Là encore, comme dans le roman « Rosa Candida » c’est une femme auteur qui se met dans la peau d’un homme, et qui plus est un homme vivant une crise dans son couple. Il est indécis, il ne sait pas, il découche, il tergiverse, à sa compagne de s’occuper des filles. Il a l’impression de n’avoir rien décidé, ni sa paternité, ni cette maison en Normandie. Rien.
D’ailleurs c’est un leitmotiv, à chaque fois que quelqu’un lui demande quelque chose, il répond qu’il ne sait pas. Mais il n’arrive pas non plus à mettre de mots sur son malaise, ni à véritablement exprimer ses sentiments.
Anna, la compagne du narrateur, s’insurge contre les modèles que reproduisent ses filles, elle déteste les voir jouer à la poupée, à la dinette ou lire Martine. Mais comment lutter ? « On offre toujours des poupées aux filles ». D’ailleurs le narrateur l’avoue, les femmes sont bien plus fortes que les hommes. Elles décident, elles s’occupent des enfants. Elles ne peuvent pas s’octroyer le luxe du doute, du malaise, partir pendant des heures sans dire où elles vont. Anna peut pleurer, tempêter, qu’à cela ne tienne, mais elle doit tenir. Elle, au contraire, exprime ses doutes, ses interrogations, dit combien elle est blessée.
Les femmes de ce roman ont ce statut particulier d’être reliées au regard des hommes, à leur désir. Alice avoue que les femmes commencent à mourir bien avant d’être mortes mais dès qu’elles commencent à vieillir et qu’aucun homme ne les désire plus. Elles sont dans une relative passivité jusqu’au moment où le désespoir et la colère leur insufflent une force ou une folie dont elles ne se croyaient pas capables. Car les hommes ont aussi un terrible pouvoir dit le livre… Il retrace aussi la découverte de la civilisation des Indiens Hopis en Arizona par les intellectuels de l’époque, André breton notamment et donne un panorama des croyances des Indiens.
J’ai surtout été intéressée par l’aspect documentaire de cette œuvre plus que par l’œuvre littéraire elle-même. Je n’ai pas retrouvé la magie des « Déferlantes » que j’avais vraiment adoré mais l’oeuvre est intéressante et bien écrite.
Il est plus que temps que je sorte ce livre des profondeurs de ma PAL… J’avais adoré Les déferlantes, et beaucoup aimé Seule Venise, oui, il est vraiment temps de renouer avec Claudie Gallay…
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je viens de noter sur un autre blog. J’aime beaucoup Gallay, « Seule Venise » est son plus beau roman d’après moi…
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Je n’avais jamais entendu parler de ce titre et pourtant j’en ai lu quelques-uns de Claudie Gallay !!!
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Bonjour Anis, c’est à ce jour, le seul roman de Claudie Gallay que j’ai lu et je l’ai bien apprécié. http://dasola.canalblog.com/archives/2009/07/17/14417075.html Bonne fin d’après-midi. apprécié.
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Je la trouve assez irrégulière, ou peut-être simplement y a-t-il des thèmes qui me touchent moins que d’autres.
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Je n’ai jamais lu Claudie Gallay. Seule Venise est dans ma Pal. Ton billet est convaincant, je note ce titre et il est si rare qu’une auteure se glisse ainsi dans la peau d’un homme. Et tu évoques Rosa Candida, comme j’aime ce roman…
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J’ai surtout aimé « Les déferlantes ».
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