Nous avons pu lire dans la presse ou écouter à la radio différentes chroniques ou des brèves relatant les conflits qui opposent les deux maisons d'éditions Gallmeister et Gallimard pour la réédition du texte (la première édition date de 1939) tombé cette année dans le domaine public mais publié à l'origine par Gallimard, et la polémique qui n'a cessé d'enfler suite au retrait - pour "contextualisation" du film "Autant en emporte le vent." - réalisé par Victor Fleming - d'une plate-forme de streaming.
Gallmeister réédite le texte, événement salué par la critique, en plusieurs volumes dans une nouvelle traduction portée par Josette Chicheportiche qui a dû travailler pendant une année afin de revisiter l’oeuvre et la façon jugée scandaleuse d’évoquer les rapports raciaux dans le sud des Etats-Unis.
Le passionnant dossier de presse fourni par Gallmeister explique les choix de traduction dans son rapport au texte original. Là où le traducteur historique avait élidé tous les « r », Josette Chicheportiche choisit de coller au plus près du roman de l’autrice..
Gallimard pour sa part conserve la traduction originale de Pierre-François Caillé (1907- 1979) mais la fait suivre, dans sa collection Folio, d’une édition augmentée où figure la correspondance du traducteur avec Margaret Mitchell.
Dans les exemples fournis par l’éditeur, « Scarlet was not beautiful » traduit dans la première édition : « Scarlett n’était pas d’une beauté classique », devient tout simplement « Scarlett n’était pas belle ».


Je déplore, quant à moi, que « Voyage au bout de la nuit » parfaitement nauséabond, ne soit pas, lui aussi, recontextualisé. C’est ma première réaction.. Je trouve vraiment intéressant que l’oeuvre soit retraduite, cela permet de gommer les outrances, et le défaut de perspective mais on ne pourra pas oublier le contexte de l’époque qui est celui de l’esclavage.
Je comprends également que des stéréotypes raciaux véhiculés à travers des œuvres patrimoniales dont l’audience est très large, contribuent à les véhiculer et à les enraciner dans l’inconscient collectif. Il ne faut pas oublier qu’ils sont tellement prégnants qu’un homme et son fils ont été tués alors qu’ils faisaient simplement du jogging. Et cela, c’est proprement insupportable. On ne pourra pas dire qu’ils ont été emportés par le vent, si ce n’est celui, sifflant, d’une balle.
Et la chute… Bang Poetry.
Belle fin de journée, chère Ann.
J’aimeJ’aime
Merci Caroline, oui Bang Poetry.
J’aimeJ’aime
J’ai découvert ça récemment, ces deux parutions. C’est une bonne idée de compléter avec des documents et d’expliquer les choix de traduction.
Evidemment j’ai lu ce roman il y a très longtemps, sans explications, de toute façon le contexte ne m’attirait pas trop, juste l’histoire d’amour.^_^
j’ai sur mes genoux une version en anglais (hé oui) et je confirme le début « Scarlett was not beautiful » (mais son charme agissait!^_^)
Il serait intéressant de voir comment est traduit, par exemple
« Nawsuh, Ah din’ notice y’all say anything ter mek her mad. Look ter me lak she sho glad er see you an’ sho had missed you, etc. »
J’aimeJ’aime
Ça doit être coton à lire en VO !
J’aimeJ’aime
C’est quand même vraiment difficile à traduire ce dialecte. Mais le traduire simplement en enlevant les « r » me paraît un peu rapide. Oui, j’aimerais bien lire dans la nouvelle traduction.
J’aimeJ’aime
je pense plutôt à la reconstitution de l’accent (et alors, on a le droit d’en avoir un!) mais comment le faire passer à la traduction?
Si tu es vigilante tu verras qu’il s’agit d’un anglais compréhensible et correct
J’aimeJ’aime