Archives pour la catégorie Femmes libanaises

De May Ziadé – Ouvrages en français

On peut trouver ici et là :

Fleurs de rêve qui est un contenu wikisource, recueil de poèmes

sous le pseudonyme d’Isis Copia.

Ténèbres et lueurs, rêveries d’une promeneuse du Levant, traduit de l’arabe aux éditions « L’Harmattan »

« En 1923, Khalil Gibran publie Le Prophète qui sera un succès mondial. La même année, May Ziadé publie discrètement Ténèbres et lueurs. Les deux « amants » correspondent depuis 1912 si bien qu’un souffle commun inspire les deux œuvres. Dans plusieurs textes, l’écrivaine semble s’adresser à lui comme dans « Toi l’étranger » et bien d’autres. Cet ouvrage reprend les thèmes chers à cette écrivaine : l’enfance, la quête existentielle, la patrie, la peur du temps qui passe. Enseignée dans tous les pays arabes, ses textes semblables à des poèmes en prose sont aussi des prises de position sociologiques et humanistes. Ce recueil est inclassable tant l’esprit de l’auteure y est éclectique. Jamais cette passionaria de la littérature arabe n’avait été traduite à ce jour. » Note de l’éditeur.

Des extraits de l’oeuvre de M. Ziadé (1886-1941), poète, essayiste et écrivaine libanaise pionnière de l’égalité entre les hommes et les femmes. ©Electre 2022

Existe-t-il un génie féminin ? May Ziadé/Carmen Boustani

Carmen Boustani – May Ziadé – La passion d’écrire – éditions des femmes Antoinette Fouque – 2024

Existe-t-il un génie féminin ? Ou est-il l’apanage des hommes ?  La création, prisonnière de la métaphore de l’enfantement, serait-elle destinée plus particulièrement aux hommes, la maternité étant, dans l’ordre du biologique, réservée aux femmes ?

La vie et le destin de Mya Ziadé, femme d’exception, égyptienne d’origine libanaise, est la parfaite illustration de ces débats qui ont lieu au XIXe et au début du XXe siècle au Moyen-Orient, au moment de la Nahda, la Renaissance arabe.

Carmen Boustani, avec talent, fait revivre pour nous, les écrits et la voix de cette autrice largement méconnue en France alors même qu’elle a beaucoup écrit en français. Dans un travail de recension des textes, d’extraits de sa correspondance, l’autrice nous livre une biographie vivante et éclairée de cette créatrice passionnante.

May Ziadé est restée, dans l’histoire littéraire, davantage liée aux hommes qui ont marqué sa vie qu’aux écrits qui ont été publiés de son vivant. C’est d’ailleurs le destin de la plupart des autrices, elles ne sont jamais que les femmes de ou maîtresses de… Pour le grand public, trouver des textes publiés encore aujourd’hui relève de la gageure.

D’où l’importance du travail de recherche de Carmen Boustani qui, en dehors des communications et des articles publiés, livre avec cette biographie un certain nombre d’éléments de son œuvre et de sa vie éclairant son statut d’intellectuelle et d’autrice.

Femme de grande culture, maîtrisant plusieurs langues, le français, l’italien, l’arabe, l’allemand, qu’elle parlait et écrivait couramment, travailleuse infatigable, lectrice assidue possédant une bibliothèque de plus de 7 000 ouvrages, épistolière, journaliste, poétesse, et romancière, May est emblématique de ce qu’il fallait de talent pour pouvoir sortir du rôle assigné aux femmes dans la société de son temps.

Elle a étudié et écrit en arabe qu’elle a contribué à moderniser et a établi des biographies d’autrices arabes et musulmanes qu’elle a permis de faire sortir de l’oubli.

Médiatrice entre deux cultures, arabe et occidentale, elle s’est attachée à bâtir des ponts, établir des correspondances entre elles et à les faire dialoguer.

Ce que fait également Carmen Boustani, entre le passé et le présent, entre des destins similaires, celui de Camille Claudel et de May Ziadé. Mais également entre les lecteurs et lectrices d’hier et d’aujourd’hui.

Née à Zahlé, Carmen Boustani est une universitaire et écrivaine franco-libanaise d’expression française. Professeure des universités, romancière et essayiste, elle a reçu la Médaille d’honneur des écrivains de langue française en 2011.

Auteure du mois (février) : Evelyne Bustros, militante libanaise

Evelyne Bustros (1878-1971). Elle est une personnalité éminente du Liban, qu’elle contribua à transformer par son action militante, politique et féministe. Femme de lettres, issue de l’une des familles les plus en vues du Liban[1], possédant une grande culture dans le domaine des arts et des lettres, son salon à Beyrouth réunissait l’intelligentsia littéraire  libanaise et contribua à diffuser les idées émancipatrices qui les réunissaient. Elle participa activement à la fondation de l’Union des organisations des femmes libanaises[2]. Son action sociale et politique en faveur des femmes fut déterminante et lui valut de siéger à la Commission d’études de la condition de la femme. En ce qui concerne son action politique, elle lutta pour la libération du Liban sous mandat français[3]. En 1942, elle présida l’Union féminine libanaise arabe, fédération groupant les trente associations féminines reconnues par l’État libanais, puis, en alternance, jusques en 1946, puis de 1949 à 1953.  Elle tint de nombreuses conférences et publia deux romans, « La main d’Allah » (paris, 1926) et « Sous la baguette de coudrier ». Le gouvernement libanais l’a décorée de la médaille d’or du mérite.

[1] Dictionnaire des femmes célèbres, article, Lucienne Mazenod, Ghislaine Schoeller, Robert Laffont, Paris 1992

[2] Le dictionnaire universel des créatrices, des femmes, Antoinette Fouque, Noha BAYOUMI

[3] wikipédia