Le complot contre l’Amérique de Philip Roth Gallimard 2006
Comme vous le savez peut-être, Charles Lindberg, le célèbre aviateur a battu le président Roosevelt aux élections présidentielles de 1940 en devenant le 33e Président des Etats-Unis ! Un président pacifiste, qui tient des propos pro-nazis et qui tient à garder les États-Unis hors des conflits qui déchirent l’Europe. Il a signé un pacte de non-agression avec Hitler afin de renforcer les liens entre les deux pays et dans son discours radiophonique à la nation, accuse les juifs de vouloir pousser les États-Unis à la guerre afin de préserver leurs intérêts.
Le petit Philip Roth, âgé de sept ans à l’époque, va raconter ce qu’a vécu et ressenti la famille pendant cette époque, et surtout l’antisémitisme de plus en plus manifeste qui va s’exprimer dans les discours et les actes de leurs contemporains.
Un même conflit va opposer les deux frères, Philip et Sandy, fervent admirateur de Lindberg dont il cache les portraits qu’il a dessinés au fusain dans son carton à dessins.
Bien sûr, vous connaissez l’histoire, les États-Unis vont entrer en guerre contre l’Allemagne, mais vous savez peut-être moins comment Lindberg a fini sa présidence.
Où se situe la frontière entre la fiction, le roman, et la réalité ?
Car il s’agit bien d’une reconstruction fictive de l’histoire, faits réels et imaginaires s’entremêlent sans cesse. Ce qu’on appelle en littérature une uchronie, un non-temps qui permet de mettre en situation et d’expérimenter une hypothèse. Que se serait-il passé si Roosevelt n’avait pas été réélu une troisième fois ?
Vous le saurez en lisant ce livre. Lorsqu’on l’a ouvert, on ne le lâche plus. Philip Roth joue avec son lecteur au chat et à la souris, il s’amuse à le perdre dans un écheveau de détails ou de fausses pistes. Quant au lecteur, il sort de ce récit échevelé un peu pantelant.