Carole Martinez – La Terre qui penche roman Gallimard 2015
Dans ce roman, Carole Martinez continue, à sa manière, d’explorer les méandres des destins des femmes aux prises avec les interdits de la société patriarcale. Rappelons son magnifique et passionnant projet : écrire une histoire romancée des femmes dans un même lieu pendant plusieurs siècles ! On se retrouve à nouveau au domaine des Murmures, au XIVe siècle, après un bond de plus d’un siècle (En effet, En 1187, le jour de ses noces, Esclarmonde avait refusé d’épouser le jeune homme choisi par son père et demandé à être recluse), nous sommes en 1361, Blanche est morte, et le récit alterne en deux voix, celui de la Vieille Ame, et celui de Blanche elle-même.
Il y a toujours chez cette auteure, l’utilisation du merveilleux, du fantastique, enlacé à un réalisme historique d’une grande précision. Elle utilise toujours la même langue poétique, tissée de douceur et des violences du temps, de désir et de désespoir. Elle file parfaitement ses métaphores mais sait aussi allier la simplicité à la richesse de son écriture. Si ses personnages sont sensibles à la magie, s’ils ont ce pouvoir visionnaire, ils ne délaissent pas pour autant les outils de la raison afin de lutter contre le fanatisme ou l’obscurantisme qui règnent dans leur société comme dans la nôtre.
Blanche veut écrire mais son père lui interdit. Le diable guette les femmes, êtres faibles et déraisonnables, qu’il faut tenir loin du pouvoir.
« C’est d’être fille d’Eve qui me retient ! » s’insurge Blanche, « La mauvaise a désobéi à son père et nous sommes toutes punies depuis. Cette chienne nous a condamnées à ne plus rien cueillir ! Je ne prends pas les gens ou les choses à pleines mains comme un homme, je rêvasse, je me trouble et je ne me risque pas ! »
Roman d’initiation, Blanche va être conviée à un voyage qui sera aussi l’instrument de sa libération.
Carole Martinez ménage quelques retournements assez intéressants. Blanche est en quête d’identité et cherche patiemment des renseignements sur sa mère. Elle veut apprendre qui elle est, d’où elle vient. La fin reste ouverte et on a hâte de savoir la suite, où de sauter encore quelques siècles à la suite de la plume bienheureuse et agile de Carole Martinez.
Je ne l’ai pas encore lu, j’espère qu’il me plaira autant que les deux autres !
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Je l’ai trouvé un peu moins prenant que les deux autres mais j’ai passé quand même un très bon moment.
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Beau roman qui ne m’a pas convaincue complètement mais que j’ai pris plaisir à lire.
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Oui je comprends, le récit de la vieille âme qui introduit un narrateur à la troisième personne alourdit je trouve le récit. le procédé est intelligent d’alterner le « j » et le « elle » mais pas complètement réussi à mon avis. Il y a quelques incohérences.
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Je l’ai débuté, je l’ai rendu à la médiathèque après 40 pages : je ne sais pas, j’ai pas accroché cette fois-ci contrairement à Le cœur cousu et Du domaine des murmures.
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Oui, l’histoire est un peu plus longue à se mettre en place. Je comprends que ce soit plus difficile pour ce livre-là.
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J’ai beaucoup aimé Le coeur cousu, Du domaine des murmures sera une de mes prochaines lectures… Je profite de mon passage chez toi pour te souhaiter une douce année 2016.
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