Corps de fille, corps de femme/ des femmes Antoinette Fouque- Parlement des écrivaines francophones

Voix d’écrivaines francophones /

Corps de fille, corps de femme, Récits, des femmes Antoinette Fouque, 2023, en partenariat avec Le Parlement des écrivaines francophones

Avec ce premier volume d’une série de livres dont la visée est d’explorer le « dire » des femmes dans leur être au monde, à travers leurs expériences singulières, les éditions des femmes, Antoinette Fouque réalisent un véritable exploit éditorial en conjuguant l’ouverture à la francophonie, ce français d’outre-langue chatoyant et changeant, à l’exploration du féminin.

C’est aussi une démarche politique au sein de la lutte féministe et à travers l’engagement littéraire pour changer la perception de ce féminin, si souvent menacé, attaqué et violenté dans le monde.

Des cris à l’é-cris-ture pour faire taire la violence, et à travers les voix des autrices tracer des chemins. Marie-Rose Abomo-maurain, Emna Belhaj Yahia, Anissa Bellefqih, Sophie Bessis, Bettina de Cosnac, Suzanne Dracius, Alicia Dujovne Ortiz, Sedef Ecer, Lise Gauvin, Viktor Lazlo, Sylvie Le Clech, Danielle Michel-Chich, Madeleine Monette, Cécile Oumhani, Fawzia Zouari tracent les sillons.

Dans ces récits, les femmes enfreignent les lois tacites de la société patriarcale qui condamnent les femmes à restreindre leur espace à leur foyer,  à travers « un corps qui prend des libertés », qui ose revendiquer l’espace tout entier, l’espace public comme son possible territoire. Dé la « petite Nigériane excisée à la lame de rasoir rouillée » à « la fillette mariée de force qui ne pourra plus aller à l’école », le corps des femmes est l’enjeu de tous les pouvoirs .

Comme l’écrit si bien Sedef Ecer, il faut être libre pour créer, parce que les femmes « inventent leurs histoires avec leurs cinq sens », et que l’imagination se nourrit de la mémoire de leur corps.

« Mon corps n’est pas le prix à payer » s’insurge l’adolescente d’une de ces histoires, mon corps n’est pas coupable, et les signes de ma féminité ne sont pas des fautes ou les stigmates d’un corps maudit.

Mon corps est puissance, déploiement, lieu de tous mes trésors.

« Surtout ne pas souffler mot du bonheur, du plaisir et de l’immensité de leurs espaces… »C’est ce que disent aussi ces récits : affranchissez-vous des mille pesanteurs invisibles afin de ne plus « buter sur vos corps », partez à l’aventure de vous-mêmes, vous, femmes. 

Un livre à lire absolument.

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