La mise en espace du texte de Christian Bach » La Rabbia », éditeur fondateur des éditions Koine, texte lauréat de l’édition 2017-2018 du concours d’écriture DE L’ENCRE SUR LE FEU par Pauline Rousseau (L’Inverso-Collectif) aura lieu le 19 février à 15h et à 19h au Grand Parquet.
et Le jour où les poules sont devenues bleues de Damien Dutrait par la compagnie Le Désordre des choses (Guillaume Cayet et Aurélia Lüscher)

En 1962, Pier Paolo Pasolini, déjà célèbre, grâce à l’accès à des archives de bobines d’actualités de 1945 à 1962, devait répondre à la question : « pourquoi cette peur d’une guerre partout dans le monde ? « , réponse qui deviendra un film « La Rabbia » auquel le texte de Christian Bach me fait inévitablement penser parce que forcément cette période est aussi celle de la guerre d’Algérie.. Avec deux voix off.
Ici , La fille, La mère, Le voisin, La tante, L’oncle
J’ai lu dans un article du Monde diplomatique, que les citoyens masculins du Choeur, dans la Grèce antique, devenait les voix de plusieurs générations.Même celles à venir.
Dans la pièce de l’auteur, il manque une génération, le grand-père disparu.
Christian Bach évoque la guerre dans les blessures qu’elle laisse à ceux qui ne l’ont pas vécue.
Le texte commence staccato, les mots se groupent, se détachent, se heurtent, « journées longues, bruits, cris, fureur, la cantine, la sonnerie, courir », une jeune fille dans l’urgence d’une identité à construire, à la mémoire familiale amputée des récits fondateurs, l’exil, la césure, le deuil, comme si la parole était parvenue à un point d’orgue, retardée indéfiniment, raconte sa vie quotidienne et son désir naissant pour un garçon qu’elle croise à la piscine. Elle a la rage, « La Rabbia », qu’ont tant de ces jeunes issus de l’immigration, que l’on n’accepte ni ici, ni ailleurs, surtout s’ils sont « pieds-noirs ».
Christian Bach raconte l’absence à travers des voix de femmes, la présence de l’absence du père, difficile à contenir, parce qu’à elle seule elle dévore tout. La jeune fille qui se heurte aux garçons et à leur désir, qui la blesse.
Au fond, les hommes, même le voisin qui refuse de répondre aux demandes de la jeune fille sur le départ de l’Algérie, ne sont d’aucune aide. Les seuls souvenirs seront transmis par des femmes, la grand-mère, la tante, ceux, douloureux qui ont accompagnés le rapatriement. Texte éminemment politique et poétique, musical.
Cet éditeur, écrivain, musicien, interroge ici la transmission et le féminin. C’est pour moi, assez remarquable. En tout cas, c’est comme cela que je l’ai lu. Car je ne suis qu’une lectrice comme une autre.
« Créé en 2014, DE L’ENCRE SUR LE FEU est un concours d’écriture théâtrale organisé par la compagnie Soy Création. La finalité de ce concours est d’encourager les auteur.e.s de théâtre en devenir.
Cette présentation correspond à la phase de mise en espace des deux textes lauréats de la troisième édition du concours.
Le jury de cette édition était présidé par le collectif Les Filles de Simone qui avait choisi le thème « TRANSMETTRE ».
La compagnie Soy Création existe depuis 20 ans et a créé une vingtaine de spectacles : vous avez pu découvrir récemment Les petites reines au Théâtre Paris-Villette ou La Dama Boba au Théatre 13.
Les deux précédentes éditions du concours ont été présidées par Alexis Michalik et David Lescot. L’appel à textes de la prochaine édition a démarré en janvier, le jury sera présidé par Léonore Confino qui a choisi le thème « ANIMAL ». Informations fournies par l’éditeur.
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