Festival America 2018 : Anaïs Barbeau-Lavalette, La femme qui fuit

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Anaïs Barbeau-Lavalette – La femme qui fuit – Le livre de poche, éditions Marchand de feuilles, 2015

Ce livre a eu un prodigieux succès à sa sortie, et a obtenu de nombreuses récompenses : Prix des libraires du Québec 2016, Prix France-Québec et grand Prix du livre de Montréal.

Les raisons en sont certainement la grande qualité de l’écriture, l’originalité du récit, louvoyant entre la réalité et la fiction, dans la quête de cette grand-mère que l’auteure a très peu connue, et qui a terriblement blessé sa mère en l’abandonnant à l’âge de trois ans et en refusant de la voir plus tard. Mère attendue, espérée et toujours absente. Forcément de récit nous touche, car il fait écho à la peur de l’abandon, profondément enracinée en nous, et la crainte de ne pas être aimé-e-s ou pas assez.

Peut-être a-t-on conscience également, en lisant ce récit, qu’être une femme libre dans la première moitié du XXe siècle était une véritable gageure quand on était une femme. Une femme pouvait être une muse, mais être artiste à part entière, reconnue à l’égale des hommes, il ne fallait pas y compter, c’était plutôt l’exception qui confirmait la règle. Suzanne Méloche était une artiste et l’une des rares femmes, peintre et poétesse, représentante du mouvement automatiste au sein du surréalisme.

Le destin de la plupart des femmes était de procréer et d’être femme au foyer, d’autant plus qu’au Québec, l’Eglise avait une influence extrêmement importante et que ses diktats, ses recommandations, avaient valeur de loi. Une forme de rigorisme moral et de censure, rendaient difficile l’expression artistique et l’évolution des mœurs. Les femmes et les artistes en furent également victimes et les femmes artistes, doublement.

J’ai aimé ces très courts textes-chapitres, comme des instantanés, où des moments de la vie de cette grand-mère inconnue, sont esquissés sur le vif, grâce à l’imagination qui pallie les blancs d’une histoire incomplète.

Un très beau livre, où l’émotion est un fil continu.

Vous pourrez rencontrer l’auteur au Salon du livre de Vincennes le samedi de 15h30 à 16h30,  et le dimanche de 11 h à 12h à et de 17H à 18H.

america chez Plaisirs à cultiver

2 réflexions sur « Festival America 2018 : Anaïs Barbeau-Lavalette, La femme qui fuit »

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