L’Empoisonneuse ” par Barbara Yelin et Peer Meter Éditions Actes Sud – l’AN 2
Un immense coup de cœur pour ce roman graphique aux illustrations magnifiquement ciselées de noir, de blanc dans lequel chantent toutes les nuances de gris, au fusain ( ?), au crayon, une merveille !
Il est réalisé par une femme, genre très minoritaire dans la Bande dessinée (Thierry Groensteen , le responsable du label l’An 2 chez Actes Sud est aussi un des jurys du prix Artémisia, et milite pour la promotion de la bande dessinée féminine). La promotion des œuvres de femmes n’est pas seulement l’affaire des femmes et des hommes de valeur, de conviction et d’engagement sont à leur côtés.
La narratrice, romancière anglaise, amie de Lou Andréas Salomé(c’est une hypothèse, ladite Lou mentionne son ami Nietzsche), venue à Brême , pour réaliser un guide de voyage sur la ville se retrouve en butte à la misogynie ambiante : elle ne peut rester dans un hôtel car elle n’est pas accompagnée, subit des critiques incessantes sur sa conduite et son projet. « Une femme n’est finalement rien d’autre qu’un degré intermédiaire entre l’enfant et l’homme, donc pas vraiment une personne, tout au plus un être immature », lâche un inconnu dans la rue. Misogynie d’autant plus vive qu’elle est alimentée par l’événement qui enfièvre toute la ville : l’exécution d’une empoisonneuse, accusée d’une quinzaine de meurtres par empoisonnement dont ses parents, ses deux maris, son fiancé et ses enfants.
A la veille de l’exécution, un mari se rengorge, satisfait : « Demain , il est clair que les femmes trembleront de tous leurs membres quand elles verront tomber la tête. »
Le destin de la romancière va se trouver mêlé à l’histoire de cette meurtrière.
Ce drame historique est basé sur une histoire vraie, celle de Gesche Margarethe Gottfried (1785-1831), surnommée « L’Ange de Brême ». Presque malgré elle, elle va enquêter sur les motivations de la meurtrière.
Peer meer qui a écrit le scénario, Brêmois d’origine s’intéresse à ces crimes depuis 1988. Il en a d’abord tiré une pièce de théâtre, puis un livre-enquête (Gesche Gottfried – Ein langes Warten auf den Tod).
Au final, un album sombre et prenant, au graphisme parfaitement maîtrisé !
La couverture fait assez peur mais le visage est effectivement très expressif.
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C’est une histoire assez sombre. Un livre très profond…
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Je lis très peu de BD mais je retiens le nom de cette illustratrice.
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Je n’en lis pas beaucoup non plus mais il y a des œuvres d’une grande qualité. Barbara Yelin est vraiment exceptionnelle.
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