Parce que j’avais senti la première odeur de l’été
j’avais cru que je vivrais mille ans
auprès de toi
mais j’étais en retard il aurait fallu
prendre le train de tes yeux
puis descendre à contre-voie
parmi les bardanes et les orties violettes
battre les buissons tambouriner dessus
avec des paumes de laine
cardée par les ronciers
l’avenir se chargea de me détromper
vira au bleu-silence
tandis que les gousses des genêts-à-balai
percutaient sec sur le ciel
plié à gauche dans l’odeur de tes doigts.
(Chemins d’eau, 1963)
Un moment liée avec les surréalistes, dans la force de tous ses appétits, poétesse à la fois baroque et libertaire.