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Quand les critiques se lâchent sur Miranda à l’Opéra comique… La chronique de Aliette de Laleu sur France musique

Quelques-unes des critiques dans la presse relevées par Aliette de Laleu :

« La musique de Purcell prise dans une mauvaise tempête féministe ».

« Difficile de voir dans cette Miranda doloriste autre chose qu’une névrosée au bord de la crise de nerfs. »

Kate Lindsey est « belle » (Elle ne chante donc pas ?)

Il s’agirait d’une « virago revancharde » (Virago : femme d’allure masculine, autoritaire et criarde. »

« L’humour est une qualité britannique mais pas une qualité féministe. »

Le féminisme a donc de beaux jours devant lui !

Pourquoi (re)-lire « La tempête » de Shakespeare ? Parce que je vais bientôt vous parler de Miranda ! Vous pouvez juste regarder cette vidéo !

Iseult Gillespie – Héloïse Dorsan Rachet

Conférence inaugurale de l’exposition sur Berthe Morisot par Sylvie Patry

Femmes art et pouvoir

Femmes, art, pouvoir

Sous l’impulsion des musées anglo-saxons, héritiers de l’extrême vitalité des études sur le genre américaines, les musées européens tentent de redonner une visibilité et une reconnaissance aux femmes artistes dans l’histoire. L’association AWARE (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions) soutient ces manifestations ; elle tente de replacer les artistes femmes du XXe siècle dans l’histoire de l’art et de pallier la sous-représentation des artistes femmes dans les ouvrages d’art, les expositions et les collections de musée.

A Vienne, Le Léopold Museum consacre une partie de l’exposition « Vienne 1900 » à la place de la femme artiste et plus largement de la femme intellectuelle dans la société viennoise.

A Paris, le Musée d’Orsay consacre une exposition à Berthe Morisot, reconnue aujourd’hui comme une figure majeure de l’impressionnisme, souvent reléguée à une quasi-obscurité parce que femme, et un parcours dans les collections du musée autour de la thématique de « Femme, art et pouvoir ».

Laurence des Cars, présidente des musées d’Orsay et de l’Orangerie tente de répondre à deux grandes questions « Quelle place occupent les femmes dans le grand récit de la modernité naissante »  ( 1848-1914) et «  Comment ont-elles contribué à l’élaboration du champ créatif et artistique ? »

Elle souligne l’absence des femmes artistes dans les collections du Musée d’Orsay, absence qui est le témoin de la minoration, par l’administration, des Beaux-Arts à la fin du XIXe siècle des œuvres de femmes, la collection du Musée d’Orsay étant en partie héritière des collections acquises par l’Etat.

Les travaux de Linda Nochlin, spécialiste de la représentation de la femme dans la peinture du dix-neuvième siècle, et autrice de l’ouvrage qui donne son titre à ce parcours, tente de déconstruire la façon dont l’histoire de l’art s’y est prise pour naturaliser l’absence de grands artistes femmes.

L’œuvre de Berthe Morisot en est un exemple, reléguée dans le rang des artistes mineures, parce que le sujet de ses œuvres concernait un environnement quotidien  et des figures surtout féminines, elle sera considérée longtemps comme une artiste « féminine » donc mineure.

D’ailleurs, « les femmes sont-elles capables de création à l’égal des hommes ou leur nature féminine les conditionnent-elle à un rôle mineur ? ».

Quels sont donc les critères d’entrée dans une collection publique ? Quels sont les processus de diffusion et de reconnaissance des œuvres du passé mais aussi contemporaines ?

L’absence de ces femmes artistes sera-t-elle un jour réparée ? Et comment ?

Car comme l’affirment Sabine Cazenave, conservatrice en chef peinture et Scarlet Reliquet, responsable de programmation cours, colloques et conférences, « La présence de femmes artistes est déjà attestée dans les ateliers du Moyen-Age et de nombreux exemples de femmes associées en particuliers aux travaux de leur pères, frères et époux jalonnent les XVIe et XVIIe siècle. A la fin du XVIIIe siècle, les femmes accèdent à une plus grande visibilité et à une liberté croissante. »[1]

Cantonnées longtemps à une pratique amateure, faisant partie des talents d’agréments d’une jeune fille à marier, tolérées comme copistes parfois extrêmement douées, et pour les femmes d’origine modeste, cantonnées à une pratique liée aux arts appliqués, les femmes peu à peu se lancent dans une pratique professionnelle dont elles espèrent tirer un bénéfice financier. Mais il faudra attendre 1870 pour l’ouverture de l’académie Julian aux femmes.

Ce statut est également renforcé par les techniques utilisées. En effet, on considère que le pastel , l’aquarelle et le dessin sont « des arts mineurs pour artistes mineures »[2]. Elles répondraient aux vertus féminines de « légèreté, finesse, douceur, délicatesse, et sentiment », les femmes étant incapable de maîtriser la grande peinture héroïque, les scènes de batailles et de bravoure (auxquelles entre parenthèses, elles ne participent pas) qui nécessitent de la virilité et du tempérament et…la peinture à l’huile, le chevalet et l’atelier, toutes choses difficilement accessibles aux femmes jusqu’à la fin du XIXe siècle. Il faudra attende les années 1880, et la naissance des avant-gardes, qui remettent à l’honneur le pastel, et le processus de création dans la peinture pour que cette technique sorte du carcan. Berthe Morisot, exploitera jusqu’à l’extrême la notion du non-fini dans l’art, ouvrant la voie à l’abstraction. Madeleine Lemaire, Louise Breslau et Mary Cassat s’affirmeront comme artistes professionnelles en utilisant ces techniques.

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Images wikipédia, domaine public

La critique d’art jusque-là réservée aux hommes, va progressivement s’ouvrir aux femmes, moins attachées au genre de l’artiste, que leurs collègues masculins. En effet ceux-ci n’hésitent pas à brocarder l’entrée des œuvres de femmes dans les « Salons ». Les plus connues sont Claire Christine de Charnacé (1849-1912) qui écrit sous le pseudonyme de C.de Sault dans le Temps à partir de 1863 ou encore Marie-Amélie de Montifaud (1849-1912) dans l’Artiste sous le pseudonyme de Marc[3]. Les femmes critiques et journalistes sont soumises à la même pression que les autrices. Une femme qui rend son œuvre publique se rabaisse au rang de prostituée.

C’est ainsi que sera accueillie la prétention de Berthe Morisot à vendre ses œuvres.

La situation est encore plus critique pour les sculptrices, dont l’art est considéré comme viril. Marie d’Orléans, Félicie de Fauveau, Marcello (pseudonyme d’Adèle d’Afry[4]) et plus connue Camille Claudel devront affronter bien des difficultés pour imposer leur art.

Marie Barshkirtseff le résume ainsi : « Je n’étonnerai personne en disant que les femmes sont exclues de l’Ecole des beaux-arts comme elles le sont de presque partout. […] ce qu’il nous faut, c’est la possibilité de travailler comme les hommes et de ne pas avoir à exécuter des tours de force pour en arriver à avoir ce que les hommes ont tout simplement. »

Exclues des écoles, les femmes ont souvent recours à des professeurs privés dont les tarifs sont le double de ceux des hommes[5]. Rien ne leur sera épargné.

Près de 50 ans après les premiers mouvements de revendication cherchant à redonner une place aux femmes, les recherches, les initiatives et les associations se multiplient pour briser le plafond de verre.

Lorsque j’ai commencé ce blog, il y a près de dix ans, j’étais pratiquement la seule à évoquer ces sujets sur la toile en dehors de la recherche, souvent peu accessible au grand public. Aujourd’hui, c’est pour moi une joie immense de voir se multiplier les tentatives de réhabilitation et la diffusion de plus en plus grande des œuvres de femmes.

Le Léopold Muséum sera l’objet d’un prochain article.

[1] Notice du parcours

[2] Leïla Jarbouai, conservatrice arts graphiques, notice du parcours

[3] Sabine Cazenave, notice du parcours

[4] Ophélie Ferlier-Bouat, conservatrice sculpture, notice du parcours

[5] idem

Immersed dress in the Dead Sea

Les expositions de l’été : « Femme, je vous aime » Exposition Art Urbain Contemporain, du 05 juin au 31 août 2019

« Logiquimperturbabledufou » de Zabou Breitman /A voir absolument au théâtre du Rond-Point, Paris 8e

« J’avais commencé il y a dix ans à saisir des presque riens, des petites choses, « Le petit chien de Monsieur Bergeret ne regardait jamais le bleu du ciel incomestible. » C’est une phrase rtrouvée chez Anatole France. le spectacle se jourait sur des tapis roulants, on marchait sur place, on courait dssans avancer. Ce sont des visions, des images. L’éloge de la Folie d’Erasme, Lewis Caroll et Alice… Ce sont des moments de la folie, il y a aussi les gens de Depardon, des portraits d’humanités fragiles, enfermées, contraintes. Ce n’est pas une folie spectaculaire, mais une logique imperturbable. […]

La vérité et la folie ne se trouvent jamais là où on imagine. »

J’ai assisté aujourd’hui à cette très belle pièce, sensible, drôle, poétique et poignante.

Les comédiens sont d’une virtuosité et d’une rare justesse, entre déraison et poésie. Leur jeu est d’une grande précision; ils n’en font jamais trop mais parviennent à nous faire saisir un personnage, une atmosphère. La souffrance est parfois silencieuse, dans la désarticulation des corps, la profondeur d’un regard, l’immobilité et la stupeur, plutôt que dans l’agitation.

La mise en scène est extrêmement bien pensée, rythmée, intégrant la musique, la danse , le chant, mais le tout dans un bel équilibre.

J’ai été subjuguée …

Et c’est du 9 mai au 2 juin, à 21H, le dimanche à 15H30, relâche les lundis.

Rita Mestokosho – Entre poésie et chant

Rita Mestokosho – Née de la pluie et de la terre

La grande Librairie donne ce soir la parole aux femmes – Femmes de lettres

La relation avec la terre, notre mère – Rita Mestokosho

Parfum de la terre, Rita Mestokosho

Viens marcher avec le printemps

Sens le vent sur tes joues

Sois libre de tes mouvements

Prends le temps de vivre

car demain ne t’appartient pas

N’oublie pas ta promesse

D’aller retrouver la paix

Dans une forêt, dans une maison en bois,

Retrouve les battements de ton cœur,

Nous partirons les yeux fermés,

Le cœur enveloppé du parfum de la terre.

Joséphine Bacon, poétesse innue – Ma langue est importante car elle est en danger / Pessamit

Printemps des poètes : mois des poétesses innues Joséphine Bacon lit son poème en langue innue et en français

Il faut écouter la magnifique voix de cette poétesse !

Résultat de recherche d'images pour "réserve innue canada"Tu vas à la ville

aspirant à une vie meilleure

Dans ta fuite, tu te fuis

Tu vas de rencontre en rencontre

Tu t’inventes un récit qui te ressemble

Tu t’en vas si loin de ta naissance

Ton évasion ne danse plus

Tes musiques ont perdu leur rythme

Tu vacilles vers des lumières

Tel un papillon qui brûle ses ailes

Résultat de recherche d'images pour "portrait native canada"Où es-tu dans ta vie inachevée

Où es-tu que je ne te trouve pas

Où es-tu que je n’oublie pas

Où es-tu dans ton où es-tu

Un soleil rouge t’accueille

Tu es ailleurs

Tu es une fillette effrayée

Tu ne parles pas ta langue

Tu es là où tu te perds

Résultat de recherche d'images pour "portrait native women canada"Des au secours s’enfuient

Vers le vent du nord inquiet

Tu pries pour être entendue mais

ton cri reste silencieux

Ton âme retourne vers les tiens

Josephine Bacon

Résultat de recherche d'images pour "josephine bacon"

Photos : réutilisation autorisée sans but commercial – wikicommons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Joséphine Bacon – Hommage aux femmes autochtones disparues et/ou assassinées

Marche des peuples #3 – Slam de Natasha Kanapé Fontaine

« Je parle ta langue pour que tu me comprennes

Quand nous sommes plusieurs à avoir oublié la nôtre

[…]

Nos femmes sont plus fortes que les tiennes

Elles ont cent mille ans de résistance dans les veines… »

2014 – La marche des peuples pour la Terre-Mère

700km, 34 jours de marche le long du fleuve St-Laurent

Initiative citoyenne de protestation contre les projets de pipelines visant à exporter les sables bitumeux albertains