Archives pour la catégorie Actua-Litté vidéos

Printemps des poètes : mois des poétesses innu : Natasha Kanapé Fontaine, lecture

Résultat de recherche d'images pour "portrait native women canada"Quel est le songe que je dois faire ?

La vision transparente dans ma peine

Le chant mort des oiseaux

Les immeubles crépitent dans la cassure des neiges

Résultat de recherche d'images pour "portrait native women canada"Ils ne savent pas attiser une flamme avec leurs ongles

Elle est blême la neige jadis

Elle arborait un visage de ciel de mer

Quel est donc le manifeste que je dois vous écrire ?

Svetlana Alexievitch, mise en voix, mise en scène

Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature en 2015, pour « son œuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage à notre époque » a créé une oeuvre polyphonique, tissée de témoignages, qui se prête magnifiquement à la scène.

Ainsi ces entretiens de femmes soldats de l’Armée rouge durant la Seconde Guerre mondiale ( « La guerre n’a pas un visage de femme » (1983)), puis ceux des soviétiques ayant participé à la guerre Russo-afghane (« Les cercueils de zinc » (1989)), les témoignages des habitants de la région de Tchernobyl ( « La Supplication – Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse » (1997) qui a reçu le prix de la paix Erich Maria Remarque en 2001), et pour finir ces centaines de témoignages dans différentes régions de l’espace post-soviétique (« La Fin de l’homme rouge ou le Temps du désenchantement », 2013).

Mise en voix, en espace, incarnés, interprétés, ces textes ne peuvent que nous toucher et susciter de l’empathie pour les victimes de la barbarie humaine.

Hier soir, Anne Rouzier, talentueuse professeure au Conservatoire de Poissy, a choisi de faire travailler ses élèves sur le texte de la Supplication au Théâtre Blanche de Castille à Poissy. Les jeunes comédiens s’en sont emparé avec beaucoup de justesse et de sensibilité.

« Les écrits de S. Alexievitch avancent sans cesse des termes spécifiques au théâtre : monologue, interview, chœur…et mettent en évidence une forme de fresque historique à un moment donné, comme une succession de différents tableaux qui coexistent au sein d’un univers tragique », écrit-elle dans sa présentation.

« Je m’intéresse aux sensations, aux sentiments des individus qui ont touché à l’inconnu. Au mystère« , écrit-elle pour conclure. Magnifique conclusion d’une magnifique personne.

Alias Grace – La série d’après le roman de Margaret Atwood – Captive

  • Captive, Robert Laffont, 1998 ((en) Alias Grace, 1996) adapté en 2017 sous forme de mini-série de six épisodes par Netflix

La série est parfaitement construite, et elle est relativement fidèle au roman. Remarquablement interprétée par Sarah Gadon, dont la retenue et la subtilité dans le jeu donnent toute l’ambiguïté et le charme nécessaires à un tel personnage, son format permet d’en dessiner suffisamment toute la complexité.

Née le 4 avril 1987 à Toronto, elle a notamment joué dans les films A Dangerous Method, Cosmopolis et Maps to the Stars, trois films du réalisateur canadien David Cronenberg qui excelle à mettre en scène la complexité de personnages ambivalents et troubles.

Depuis 2017 / 45min / Titre original : Alias Grace de Sarah Polley, Noreen Halpern,

avec Sarah Gadon, Edward Holcroft, Rebecca Liddiard

Désobéir – Le rapport à l’image du père, à la religion, à la sexualité : « Tu es plus libre que les hommes de la famille ».

Quatre filles d’aujourd’hui qui ont grandi en banlieue, issues de l’immigration, et dont les témoignages, sans manichéisme, raconte l’itinéraire complexe et parfois douloureux. Elles disent le poids des héritages,  la place dévolue aux femmes au sein de leurs familles et leur révolte pour vivre autrement.

Comment exister et quel est le prix à payer ? « Perdre des langues, des familles, des pères, « dit Julie Bérès. Un parcours fait de renoncements, d’appartenances perdues et d’identités complexes à redéfinir.

Et la question du foulard : « Cette femme-là est-elle vraiment libre ? »

Une pièce pétrie d’intelligence, d’authenticité et de liberté, qui n’est jamais « là où on l’attend ».

« Une parole qui existe enfin, réjouissante ».

onception et mise en scène Julie Berès ; Avec Lou-Adriana Bouziouane, Charmine Fariborzi, Hatice Ozer et Séphora Pondi ; Texte Julie Berès, Kevin Keiss, avec la participation d’Alice Zeniter ; Dramaturgie Kevin Keiss ; Travail sur le corps Jessica Noita ; Scénographie Marc Lainé et Stephan Zimmerli ; Création sonore David Segalen ; Création lumière Laïs Foulc ; Création vidéo Christian Archambeau ; Costumes Elisabeth Cerqueira ; Remerciements Nicolas Richard, Leslie Six, Karim Belkacem, Marion Stoufflet

 

Art de Yasmina Reza / Berling, Darroussin, Fromager – Patrice Kerbrat

« Ils sont trois amis. Ils se nomment : Marc, Serge et Yvan.

Ils sont amis depuis trente ans jusqu’au jour où Serge achète un tableau entièrement blanc (si on cligne les yeux, on peut apercevoir de fins liserés blancs transversaux…).

Serge présente à Marc son acquisition. Marc contemple l’oeuvre et s’enquiert de son prix. Cette scène anodine est le point de départ d’un « cataclysme » entre les trois amis. »

J’ai assisté hier soir à cette pièce au théâtre de Poissy, de manière tout à fait  imprévue, il n’y avait plus de places depuis longtemps et c’est grâce à un charmant monsieur qui cédait les siennes, que nous avons pu avoir le bonheur d’assister à la performance de nos trois trublions. Quelques mots avec Jean-Pierre Darroussin, que j’adore, et la vie soudain devient belle !

Yasmina Reza conduit une pensée critique du jugement esthétique. En effet comment juger de la qualité d’une oeuvre d’art, quels sont les critères qui permettent le jugement esthétique, ou les œuvres d’art ne sont-elles que des produits dont la seule la côte, la valeur marchande va déterminer la valeur ?

Un tableau monochrome va être le point de départ d’une dispute qui va enfler entre trois amis, prétexte à quelques jugements assénés, vis à vis de l’un ou de l’autre. Yasmina Reza passe les relations humaines au vitriol , n’a-t-on des amis que pour pouvoir parler de soi à un autre, ou par humaine solitude ?

Art est une pièce drôle, cruelle et décapante. Elle est jouée et rejouée et son succès ne se dément pas.

« Écrite en 1994 et traduite dans une quarantaine de langues, la pièce « Art » de Yasmina Reza a été jouée et primée dans le monde entier. Elle a fait l’objet de productions mémorables dont certaines se jouent encore en répertoire. Elle a obtenu de nombreux prix prestigieux dont le Tony Award de la meilleure pièce aux USA et le Laurence Olivier Award de la meilleure pièce au Royaume-Uni. »


De Yasmina Reza

Avec Charles Berling, Jean-Pierre Darroussin et Alain Fromager

Mise en scène : Patrice Kerbrat / Décor : Edouard Laug / Lumière :

Laurent Béal / Assistante mise en scène : Pauline Devinat

Homme/femme : bousculer les codes

Ce jeune homme tente de représenter la France à l’Eurovision cette année. Il déchaîne les passions sur les réseaux sociaux, autant chez ceux qui le soutiennent que ceux qui le critiquent parfois très violemment. En effet, il parle de la différence mais questionne aussi nos identités de genre. Il revendique des attributs la plupart associés au féminin, le maquillage, les vêtements et cela ne peut manquer de nous intéresser ici à Litterama. A suivre…

Ce qui nous attend en 2019 !

L’Europe à l’honneur de l’édition 2019 de Livre Paris
1) Un communiqué Livre Paris

« En mai 2019, les citoyens des 28 pays membres de l’Union européenne seront
invités à choisir l’Europe qu’ils veulent pour demain.
Et le livre ? Et la culture dans tout ça ?
Livre Paris s’invite dans le débat et fera exception à la tradition d’inviter chaque
année un pays à l’honneur, pour accueillir pour la première fois, un continent :
l’Europe.
Rendez-vous du 15 au 18 mars 2019 !
Livre Paris est l’un des plus grands événements littéraires en Europe et a accueilli 165 000
visiteurs et 50 pays en mars 2018, dont de nombreux pays européens. »

2) Un biopic sur Colette avec la belle Keira Knightley

3 ) Une adaptation de The hate u give de Angie Thomas

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Femmes qui courent avec les loups

Des femmes comme autant d’héroïnes du monde … JR, « MOMENTUM. La mécanique de l’épreuve » à la Maison européenne de la photographie.

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  Photographie Steve Jurvetson

JR (Jean René, mais aussi allusion directe au JR de Dallas) est un artiste exceptionnel qui fait son art dans la rue, dans des installations monumentales, dont les héros et les héroïnes ordinaires (Je pense notamment à  » women are heroes ») d’une favella, d’un quartier, d’une communauté, se retrouve au Musée , à la Maison Européenne de la photographie, pour quelques mois encore (Il faut savoir toutefois que suite à une panne d’électricité de grande ampleur, le musée est fermé toute la semaine). Au sein de l’exposition des oeuvres inédites permettent de comprendre le parcours de l’artiste. On dit qu’à 17 ans, il trouva un appareil photo dans le métro, et que ce fut pour lui la découverte de l’art de la photographie, en photographiant ses copains graffeurs, il voulut montrer que tous ces jeunes étaient comme les autres, qu’ils aimaient rire, s’amuser,  et qu’ils n’étaient pas seulement ces « bad boys » que l’on se plaisait à décrire. Il choisit toujours des inconnus auxquels ils donne un visage, une place, il opère un renversement social,  désir de reconnaissance et d’écoute dont les manifestations des gilets jaunes est symptomatique aujourd’hui dans notre actualité brûlante. Les héros en fin de compte ce sont ceux que l’on ne remarque pas, sauf lorsqu’ils protestent, ou qu’ils ne ramassent plus vos poubelles. Tous ceux aussi auxquels on dénie toute dignité dans un discours politique souvent méprisant. Cette exposition de JR, fait écho, selon moi, de manière urgente à l’actualité que nous vivons.

L’art de JR, ou plutôt son originalité viendra de l’utilisation qu’il fera de la photocopie et des agrandissements pour réaliser ses « fresques ». C’est donc une exposition de rue dans un musée, et aussi une consécration, une reconnaissance par l’institution.

« Le parcours de l’exposition présente t des séries d’envergure : Portrait d’une génération (un projet d’affichage illégal de portraits réalisés avec un objectif 28 millimètres) ; Women are heroes(soulignant la dignité des femmes qui sont souvent les premières victimes lors de conflits ou de guerres) ; The Wrinkles of the City (dont les actions visent à révéler l’histoire et la mémoire d’un pays ou d’une ville en se focalisant sur les rides de ses habitants) ; Unframed (dans lequel JR s’approprie des images réalisées par d’autres photographes et qu’il recontextualise en leur donnant un sens nouveau)… »

Ses dernières œuvres sont participatives, et véhiculent une nouvelle conception de l’art. Il décrit sa photo comme une photographie « engageante », non pas engagée mais qui suscite le débat, le dialogue. mais il ne prend pas partie.

Dans le métro parisien, jusqu’au 10 février 2019, ses œuvres sont installées.

« MOMENTUM. La mécanique de l’épreuve » de JR
Du 7 novembre 2018 au 10 février 2019 à la MEP

Commissaires : Dominique Bertinotti et Jean-Luc Monterosso

La princesse de Clèves, dîner-théâtre au Théâtre de Montansier décembre 2018

 « La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat. Jamais cour n’a eu autant de belles personnes ni d’hommes admirablement bien faits. Le goût que le roi François Ier avait pour la poésie et pour les lettres régnait encore en France, et le roi, son fils Henri II, bonsoir votre majesté, comme vous aimiez les exercices du corps, tous les plaisirs étaient à la cour. »

Bruno Schwartz  joue « La princesse de Clèves » de Madame de Lafayette, avec talent, et nous emporte dans ce magnifique texte classique dont l’austérité disparaît dans les ombres et les lumières de la scène de ce théâtre somptueux qu’est le théâtre de Montansier à Versailles,  proposant à chaque spectateur une complicité particulière, choisissant au sein du public quelques spectateurs qui assument les rôles de quelques personnages à leur corps consentant, autour d’une table dressée où sera servi le dîner à la fin du spectacle. Des pauses ménagées dans le récit sont consacrées à la description des usages de la table à l’époque de Mme de Lafayette.

« Quand le sucre est mis au goût du jour, il vaut littéralement son pesant d’or. Pour montrer son pouvoir et sa richesse, on le met donc à toutes les sauces… […]

Un très beau moment, une belle soirée, où se conjuguent plaisirs de l’ouïe, plaisir des yeux, et plaisir de la table.

D’après Madame de la Fayette, conception et mise en scène Benoit Schwartz, scénographie Elisabeth de Sauverzac et Benoit Schwartz, lumières Nicolas Villenave

avec Benoit Schwartz, Production Compagnie La Bao Acou, Espace culturel Luxembourg/Meaux

Jusqu’au 05 décembre pour des scolaires et en tournée

Laisser la vie nous porter pour découvrir l’extraordinaire – Kim Thuy – Interview par La télé de Lilou

Entretien avec Hélène Dorion, poétesse québécoise

Debout les femmes et ceux, précieux, qui les accompagnent….

Nous qui sommes sans passé, les femmes            Le temps de la colère, les femmes
Nous qui n’avons pas d’histoire                             Notre temps, est arrivé
Depuis la nuit des temps, les femmes                    Connaissons notre force, les femmes
Nous sommes le continent noir.                            Découvrons-nous des milliers !

Refrain :                                                                    Reconnaissons-nous, les femmes
Debout femmes esclaves                                        Parlons-nous, regardons-nous,
Et brisons nos entraves                                         Ensemble, on nous opprime, les femmes
Debout, debout, debout !                                       Ensemble, Révoltons-nous !

Asservies, humiliées, les femmes                        Dernier refrain :
Achetées, vendues, violées                                   Debout femmes esclaves
Dans toutes les maisons, les femmes                Et jouissons sans entraves
Hors du monde reléguées.                                  Debout, debout, debout !

Seules dans notre malheur, les femmes
L’une de l’autre ignorée
Ils nous ont divisées, les femmes
Et de nos soeurs séparées.

Demain, samedi 23 novembre, une manifestation est annoncée à l’appel du collectif #NousToutes. Ce dimanche 25 novembre (comme tous les 25 du mois je crois), est célébrée la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. 39 musiciennes, emmenées par le duo Brigitte, se sont réunies pour reprendre « Debout les femmes », l’hymne du Mouvement de libération des femmes (MLF).

Avec entre autres,  Olivia Ruiz, La Grande Sophie, Jennyfer Ayache, Elodie Frégé, Agnès Jaoui, ou encore Barbara Carlotti. Cette chanson s’accompagne d’un appel aux dons qui seront reversés à La Maison des Femmes de Saint-Denis, qui accueille les femmes victimes de violences. 

Je sors un peu du domaine de la littérature…. Merci à Nadège (de Les mots de la fin, immense blogueuse s’il en est) de m’avoir rappelée à cette actualité.

Chimanda Ngozi Adichie : portrait

« Au Nigéria, je ne m’étais jamais dit que j’étais noire mais c’est en arrivant aux États-Unis que je le suis devenue »

Chimanda Adichie: Le danger d’une histoire unique / The danger of a single story

F… comme Femmes : Portraits de femmes #1/ Vidéo/Festival America 2018