Maya Angelou – Rassemblez-vous en mon nom.

Rassemblez-vous en mon nom – Maya Angelou, traduit le l’anglais « Gather Together in my Name »(1976) (Etats-Unis) par Christiane Besse, Les éditions Noir sur Blanc, 2020

Longtemps traduite par une maison d’édition canadienne, Les Allusifs, les éditions Noir sur Blanc rééditent cet opus autobiographique de Maya Angelou ou Marguerite Johnson de son vrai nom.

Je la connaissais de loin, de nom, bien sûr, mais je ne l’avais jamais lue, jamais rencontrée dans ses mots, dans sa chair faite verbe. Je savais d’elle qu’elle était poétesse, elle avait lu un de ses poèmes à l’investiture de Bill Clinton, il me semble, écrivaine ( elle a intégré le  « Harlem Writers Guild », son œuvre étant pour une large part autobiographique (mais quelle vie !), militante pour les droits civiques, enseignante et réalisatrice. Ce fut James Baldwin qui la poussa à écrire, et la force de son témoignage sert de mémoire aux générations d’aujourd’hui.

D’elle je ne saurai jamais si elle a vraiment été heureuse, mais sa vie est pleine de sens, orientée par sa créativité et la force de ses combats.

D’ailleurs, elle confie à un journaliste « Rien de ce qui est humain ne m’est étranger ». Et certainement,  il faut lire cette formidable interview publiée par le journal La Croix.

« Rassemblez-vous en mon nom », raconte la période de sa vie qui débute à 17ans, après la naissance de son premier enfant, alors qu’elle cherche à quitter la maison familiale pour être autonome et gagner sa vie.

Je ne sais pas si tout est exactement autobiographique,  mais quelle verve en tout cas ! Le récit est émaillé d’événements rocambolesques, et j’avoue que j’ai bien ri parfois, tant elle excelle à raconter la naïveté et l’arrogance de cette jeune femme, qui dans la dureté de ce monde, côtoie la prostitution, la drogue, le jeu et la misère sociale avec une forme d’insouciance et de naïveté, qui donne une certaine légèreté au récit tout en dénonçant l’absurdité, la violence, et l’arbitraire d’un système ségrégationniste. Le monde qu’elle décrit, est un monde « séparé », une frontière invisible relie le monde des Blancs à celui des Noirs, matérialisé seulement parfois par une ligne de chemin de fer. La ségrégation condamne les afro-américains à la misère, au désespoir et à l’exploitation des frères de misère. Elle raconte avec une certaine ironie, comment le destin de ces derniers semble lié aux sociétés de chemins de fer, qui est un des rares bassins d’emploi, mais où des travaux subalternes les maintiennent dans la pauvreté, leur seule richesse étant de manger leur nourriture chiche dans de la vaisselle de choix héritage de ces compagnies.

Je ne sais pas si c’est un bon livre, j’ignore encore ce que j’en retiendrai, en dehors de la rencontre, mais je suis heureuse, vraiment, d’avoir fait la connaissance de Maya Angelou.

4 réflexions sur « Maya Angelou – Rassemblez-vous en mon nom. »

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